Souvent moqué, toujours vivant, le roman-photo en a vu de
toutes les couleurs.
C’est un art mineur et pourtant, c’est l’un des succès
éditoriaux majeurs du XXe siècle. Né en 1947 en Italie, ce mix entre BD et
cinéma a tout de suite su séduire un public avide d’histoires sentimentales.
Chaque semaine, des magazines comme Grand Hôtel produisaient
à la chaîne des récits mettant en scène des héroïnes romantiques et
courageuses, incarnées par des actrices comme Sophia Loren…
De quoi s’identifier et surtout rêver, pour les jeunes
femmes d’après-guerre. Certaines productions, proches du néo-réalisme italien,
sont d’une qualité remarquable.
Pendant 20 ans, ces revues s’écoulent comme des petits pains. Le phénomène, qui coïncide avec l’avènement de la société de consommation, traverse les frontières.
En France, il fait les beaux jours de Nous Deux, qui tire à
1,5 million d’exemplaires. Dans les années 60, un Français sur trois lit des
romans-photos ! Les stars yé-yé, comme Johnny, se prêtent au jeu.
Mais ce genre réputé gnan-gnan (alors qu’il montre des
histoires assez trash, entre machisme et émancipation féminine) a mauvaise
presse. « Nous Deux est plus obscène que Sade », écrira Roland Barthes…
« Haï par les intellectuels communistes autant que par les
chrétiens » selon Frédérique Deschamps, commissaire d’une exposition sur le
sujet au Mucem en 2017, le roman-photo tombe en désuétude dans les années 70.
Pour mieux renaître…
Dans la presse satirique (Hara-Kiri, Charlie Hebdo, etc.), le professeur
Choron, Gotlib ou Léandri s’en donnent à cœur joie dans le détournement
érotico-parodique.
Ils ne sont pas les seuls. Les pornographes s’emparent du
roman-photo, mais aussi les situationnistes emmenés par Guy Debord, les poètes
d’avant-garde, des artistes comme Sophie Calle ou des cinéastes comme Chris
Marker, avec son chef-d’œuvre poético-SF La Jetée.
Jungle Film
Comme son nom l'indique, cette collection se spécialise dans le film de jungle. Elle dispute à Star Ciné Cosmos la première place dans le coeur des collectionneurs de ciné-romans, amateurs de cinéma bis. C'est dans ses pages que de 1960 à 1968, seront édités de nombreux Tarzan, Jungle Jim et Bomba, pour beaucoup d'entre eux depuis longtemps invisibles au cinéma, et pour bien d'autres inédits en France.
Tarzan est la réelle vedette de cette collection, mais, au
grand dam des amateurs, pour des raisons de droit d'auteur, Tarzan est
rebaptisé Antar.
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Photo Aventures
Cette collection de l'éditeur Ponzoni était dédiée aux films
d'aventures, au début dans une acception large du terme Aventures, mais
toutefois avec une prédominance du genre Western. A la décharge de l'éditeur,
force est de constater que cette prédominance ne faisait que refléter
exactement la structure de la production du moment.
Au fil des ans, la revue abandonnait cette optique initiale
pour se consacrer exclusivement au western. Ponzoni crée en même temps deux
revues d'aventures spécialisées : Jungle Film et Aventures de Cape et Epée. Sa
gamme Western est complétée par quatre autres titres : Far West Magazine, Cow
Boy Magazine, Western Aventures, Les Récits du Shérif. De nombreux fascicules
de ces collections ne seront d'ailleurs que des rééditions de films publiés
antérieurement dans Photo Aventures.
Photo Aventures était à périodicité bimensuelles puis mensuelle, sous un format de 15x21 cm. Ses derniers numéros migraient comme l'ensemble de la production Ponzoni vers un format mini-poche à l'italienne de 17x8 cm.
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Star Ciné Aventures ! est un bimensuel en roman-photo d'une
cinquantaine de pages au format 19x26 cm (ou 17,9 x 24,8 ?) publié de 1958 à
1974 et dédié aux westerns. En 1968, la collection sera quasi intégralement
consacrée aux westerns spaghettis.
Le siège de l'éditeur Franco Bozzesi était en Italie ce qui
explique que les titres français ne sont que la traduction des titres "
italiens " et non les titres officiels chez nous...
Le concept du ciné-roman (de création italienne dans les
années 60, son apogée étant de 1956 à 1966) est de raconter un film comme une
bande dessinée, en incorporant des "bulles" sur les vignettes-photos.
Star Ciné Aventures!
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Cow Boy Magazine
Comme d'autres titres des éditions Ponzoni cette collection "Cowboy magazine" est consacrée au western. A périodicité mensuelle elle se présentait dans un format de 15x21 cm. Ses derniers numéros migraient vers un format mini-poche à l'italienne de 17x8 cm.
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Original début de semaine avec ces romans photos ! Merci bien pour ces numéros
RépondreSupprimerMagnifique! Mille mercis!
RépondreSupprimerÇa c'est top ! Merci les amis ! le lundi c'est Ponzoni !
RépondreSupprimerUn immense et vrai merci pour ces souvenirs de jeunesse.
RépondreSupprimerTrès bonne idée. Merci.
RépondreSupprimerMerci Cathicy et Lulu...!.
RépondreSupprimerBonjour à vous tous et grand merci!
RépondreSupprimerEt dire que ma grand-mère en avait des malles entières et que tout a fini à la poubelle ! Du coup, heureusement qu'on en voit passer quelques-uns ici pour une bonne séance de rattrapage. en tout cas, y'a de quoi faire, vu la foison de titres, s'adressant à des panels de lecteurs différents, ayant existé.
RépondreSupprimerMerci Cathicy et Lulujojo pour ces exemplaires.
Merci pour ces publications qui sont bien rares à trouver autant en scans, qu'en brocante, ou a des prix mafieux sur e bay et compagnie... Un genre bien récréatif finalement !
RépondreSupprimerRetour dans le passé glorieux des romans photos que l'on lisait chez le coiffeur avec Ponzoni pourvoyeur d'exotisme et de frisson junglesque avec "Zatan" le frère méconnu de Tarzan ^^ et "Kuma Tzai Kuma" (pas trouvé la traduction, du jivaro ?) , ou Lex Barker disputait la vedette à Johnny (Weismuller)
RépondreSupprimerUn très grand merci à Cathicy et Lulu pour ce partage.
Un grand merci pour ces perles.
RépondreSupprimerBelle initiative pour les amateurs. Merci & bcv
RépondreSupprimerMille mercis.
RépondreSupprimerGrand merci pour ces raretés
RépondreSupprimermerci
RépondreSupprimerUn peu d'humeur SVP...
RépondreSupprimerPanthère rose BD... SVP...
RépondreSupprimerLaurel et Hardy BD... SVP...
RépondreSupprimerle label est jungle jim, mais sur les 2 romans photos c'est jungle film
RépondreSupprimerUn grand merci à Cathicy et Lulu j’en ai eu et lu des centaines dans mon jeune âge
RépondreSupprimerSerge
Libellé modifié.
RépondreSupprimerUn de ces 4 quand j'aurai le temps il faudra que je remette de l'ordre la dedans... Mais quand j'aurai le temps c'est à dire ... heu .... On verra :)
RépondreSupprimermerci Anacho, c'est pour ça que k'essaie de t'aider quand je vois
RépondreSupprimerOuaip et ça aide aussi pour les recherches ^^
SupprimerMerci beaucoup
RépondreSupprimerJohn49
merci beaucoup
RépondreSupprimerDerrière le titre Le Dernier des rebelles se cache un film mexicain de Miguel Contreras Torres, El Último rebelde, sorti en 1956, et plus tard en France, le 22/08/1962, sous le titre Les Desperados de la sierra.
RépondreSupprimerLa part western du cinéma mexicain est très peu connue en France. Je conseille vivement Un temps pour mourir (Tiempo de morir) d'Arturo Ripstein (1966), dispo en DVD/Blu-ray depuis 2017, ou Les Frères Del Hierro (Los hermanos Del Hierro) d'Ismael Rodríguez (1961), sorti en DVD en 2018. Tous deux chez le même éditeur.
Coups de fouet correspond au film Le Fouet noir de la justice (The Black lash) de Ron Ormond (1951), avec Lash La Rue, Peggy Stewart et Ray Bennett, le genre de production de moins d'une heure exploitée en film de complément (souvent raccourci) de première partie de séance dans les années 1950, ce qui fut le cas de celui-ci, exploité en province à partir du 17/09/1954.
Merci pour ce partage.
Le curieux titre Kuma Tzai Kuma vient du titre italien Kuma tzai kuma - Terra misteriosa du film Die Göttin vom Rio Beni, un film d'aventures ouest-allemand tourné au Brésil réalisé par Franz Eichhorn et sorti en 1950. Le film est connu chez nous sous le titre La Déesse des Incas (sortie salles le 20/06/1952).
SupprimerAucune idée de ce que peut signifier Kuma Tzai Kuma...
La Terreur de la jungle, c'est Nabonga, un film d'aventures américain tourné en 1943, réalisé par Sam Newfield, dont on a plus l'habitude de voir des westerns, avec Buster Crabbe. Le film est sorti à Paris le 21/04/1948.
L'Idole maudite est la version roman-photos d'un très vieux serial américain, The New Adventures of Tarzan, comprenant 12 parties pour une durée d'environ 4h15, réalisé par Edward A. Kull et sorti en 1935, avec Bruce Bennett dans le rôle-titre. Ce seria a été exploité en salles en France dans un remontage au format long-métrage d'une durée de 1h50 le 21/02/1936.
Les couvertures vendaient du Victor Mature ou du Johnny Weissmuller, mais ne correspondaient en fait jamais au contenu.
Par contre, aucune idée de l'origine du Zatan, je pense une production maison directement faite pour le roman-photos et non issue d'un film existant... ( ? )