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Récits de témoins et acteurs de la prise de la Bastille – 14 juillet 1789

Ces récits, inspirés de témoignages et de reconstitutions historiques, illustrent le courage, la peur et la détermination du peuple de Paris lors de la prise de la Bastille. Une journée qui marqua le début d’une Révolution qui allait changer l’histoire de France. 

1. Jean-Baptiste Moreau, apprenti forgeron

_"Je n’avais jamais tenu une arme de ma vie. Ce matin-là, la rumeur courait que des munitions étaient cachées à la Bastille et qu’on devait les récupérer pour défendre notre liberté. Avec mes compagnons du faubourg Saint-Antoine, nous avons marché vers la forteresse, certains avec des piques, d’autres avec de vieux mousquets. L’air était brûlant de colère et d’excitation.

Devant nous, les immenses murs de pierre paraissaient infranchissables. Mais un homme, monté sur un tonneau, cria : « Peuple de Paris, cette prison doit tomber ! » On a tenté de négocier avec le gouverneur de Launay, mais il refusait. Puis, soudain, les tirs ont commencé. J’ai vu des amis tomber, mais on n’a pas reculé.

Quand le pont-levis s’est enfin abaissé, c’était le chaos. Je suis entré parmi les premiers, la sueur et la poussière me piquant les yeux. Les gardes avaient abandonné. Dans les cellules, nous n’avons trouvé que quelques prisonniers, mais le symbole était plus grand : Paris était libre."_

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2. Marie-Louise Dufresne, marchande des Halles

_"Je vendais mes légumes sur la place de Grève quand j’ai entendu crier : « À la Bastille ! » Tout le monde parlait de la forteresse, de ses horreurs et des armes qu’elle contenait. Ma curiosité l’a emporté et j’ai suivi la foule.

Quand nous sommes arrivés, les hommes s’agitaient avec des fusils, des piques, des haches. On tentait d’abattre la grande porte en bois avec tout ce qu’on trouvait. Je suis montée sur une charrette pour voir mieux et j’ai aperçu des femmes comme moi, des lavandières, des cuisinières, qui hurlaient leur rage.

Après des heures de combat, les soldats de la Bastille ont fini par se rendre. Je me souviens du silence étrange qui a suivi les cris de victoire. Un homme est passé près de moi avec une clé géante à la main en criant : « Voici la clé de la liberté ! » Je n’oublierai jamais cette journée."_

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3. Pierre Lafont, ancien soldat devenu insurgé

_"J’avais servi dans l’armée du roi avant d’être renvoyé sans solde. Ce jour-là, je me tenais aux côtés de mes frères d’armes, des artisans et des paysans armés de bric et de broc.

Nous savions que la Bastille était bien défendue, mais la détermination était plus forte que la peur. On a pris position derrière des barriques et on a avancé sous le feu des gardes. J’ai aperçu un camarade tomber à mes côtés, le front éclaté. Mais nous avons continué.

Quand nous avons pénétré dans la cour, le gouverneur de Launay s’est rendu, livrant la forteresse au peuple. Je l’ai vu être emmené par la foule, son visage livide. Quelques heures plus tard, sa tête était au bout d’une pique, portée à travers les rues de Paris.

Ce jour-là, j’ai compris que plus rien ne serait jamais comme avant."_

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4. Antoine Girard, imprimeur et pamphlétaire

_"Depuis des mois, mes presses imprimaient des textes appelant à la révolte. Le 14 juillet, je me trouvais dans la rue Saint-Antoine lorsque j’ai entendu le premier coup de feu. J’ai couru vers la Bastille, mon cœur battant.

Là, j’ai vu un peuple enragé, des hommes frappant contre les murs, d’autres essayant de négocier. Puis les canons ont tiré. J’ai vu la fumée s’élever dans l’air, j’ai entendu les cris des blessés.

Lorsque les portes sont tombées, j’ai suivi la foule à l’intérieur. Les cellules étaient sombres, humides, imprégnées de l’odeur de la mort. Un vieil homme en guenilles nous a regardés avec étonnement. Nous venions de briser ses chaînes, et il n’y croyait pas.

Plus tard, j’ai publié un récit de cette journée, imprimé sur mes propres presses. Ce 14 juillet ne devait jamais être oublié."_

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5. L’audace d’un boulanger devenu héros

Jean-Baptiste Humbert, un simple boulanger du faubourg Saint-Antoine, se trouvait parmi la foule qui marchait vers la Bastille. Armé d’un mousquet rouillé, il grimpa sur le toit d’une des tourelles pour tenter d’attacher une corde au pont-levis, facilitant son abaissement. Son courage permit aux assaillants de progresser et il devint un héros du quartier.

6. Théroigne de Méricourt, la femme en rouge

Anne-Josèphe Théroigne, une femme engagée dans la Révolution, fut aperçue vêtue d’un habit rouge, galvanisant les insurgés. Bien que certains témoignages exagèrent son rôle, il est dit qu’elle incita les hommes à attaquer et participa activement à la lutte. Elle devint plus tard une figure influente du mouvement révolutionnaire.

7. Un soldat hésitant trahit le gouverneur

Louis de Flue, un officier suisse chargé de défendre la Bastille, raconta plus tard qu’un de ses hommes hésitait entre obéir aux ordres ou épargner les émeutiers. Finalement, il refusa de tirer sur la foule et ouvrit une porte secondaire, facilitant l’entrée des révolutionnaires.

8. Le mystérieux journal de Jean-Baptiste Clément

Un certain Jean-Baptiste Clément, artisan parisien, aurait noté dans son journal personnel qu’il avait aidé à démanteler les chaînes du pont-levis. Il écrivit : « Le fracas du bois tombant, les cris de victoire, je n’oublierai jamais cette journée où nous avons fait tomber une forteresse avec nos bras et notre volonté. »

9. Le gouverneur De Launay capturé et exécuté

Le marquis de Launay, gouverneur de la Bastille, tenta d’abord de parlementer mais fut capturé par la foule en colère. Alors qu’il était escorté vers l’Hôtel de Ville, un homme du nom de Desnot, boucher de son état, le tua avec un couteau. Sa tête fut ensuite placée sur une pique et promenée dans Paris, marquant le début des violences révolutionnaires.

Ces anecdotes montrent que la prise de la Bastille ne fut pas seulement un événement militaire, mais aussi un moment où des individus ordinaires devinrent acteurs de l’Histoire.

 

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N’oubliez pas de remercier… 

Merci aux révolutionnaires Pascal, 

Guymauve et Cathicy pour ce partage