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vendredi 7 novembre 2025

Les Contes de la lune noire



Quand le fantastique italien s’invite dans le Londres victorien


Parmi les nombreuses curiosités nées dans les pages des magazines italiens des années soixante-dix, on pourra (re)découvrir I racconti della luna nera . Parue entre 1977 et 1980 dans la revue Bliz, publiée par l’éditeur Universo, la série doit son existence à deux artisans du récit populaire : le scénariste Giovanni Borraccino et le dessinateur Guido Rosa. 




En France, les lecteurs la découvriront quelques années plus tard, dans les pages de Janus Stark (numéros 52 à 59), sous le titre évocateur Les Contes de la Lune Noire.



L’histoire s’ouvre dans le Londres du XIXᵉ siècle, une ville à la fois éclatante et inquiétante, où la vapeur et le brouillard dissimulent bien des secrets. C’est là que vit Mister Richard Torchward, un gentleman singulier, amateur de phénomènes étranges, de récits troublants et d’événements surnaturels. Torchward n’est pas un simple témoin : il se veut collecteur d’histoires, explorateur des limites du réel. Son ambition est d’en faire un livre qu’il espère publier avant la fin du siècle, un ouvrage qu’il intitule Les Contes de la Lune Noire. À travers ce fil rouge, chaque épisode met en scène une nouvelle aventure, un mystère ou un drame aux accents fantastiques, que Torchward découvre, enquête ou simplement écoute, avant de le coucher sur le papier.



Le charme de la série tient à ce mélange d’enquête rationnelle et de superstition, d’élégance victorienne et de frissons occultes. Les récits, souvent construits comme des contes moraux, glissent lentement du réalisme vers l’étrange. On y croise des voleurs de cadavres, des maisons maudites, de la sorcellerie, ou encore des objets chargés de forces invisibles. L’atmosphère rappelle les nouvelles d’Edgar Allan Poe ou les récits gothiques anglais, mais teintée de la sensibilité italienne des années soixante-dix, plus baroque, plus théâtrale, et parfois plus cruelle.


Giovanni Borraccino, le scénariste, était un fin connaisseur du récit bref. Il savait donner à ses histoires une tension progressive, une morale ambiguë et une chute souvent ironique. Son écriture se nourrit autant du feuilleton populaire que de la littérature fantastique classique. Guido Rosa, quant à lui, traduit cette noirceur avec un dessin dense, précis, baigné d’ombres épaisses. Son trait donne à chaque case la texture du vieux papier et la lourdeur du brouillard londonien. 

Il y a, dans Les Contes de la Lune Noire, un parfum de nostalgie et une fascination pour le mystère du monde. Torchward incarne cet esprit curieux, mi-scientifique, mi-poète, qui refuse de réduire la réalité à ce que la raison peut expliquer. À travers lui, Borraccino et Rosa dressent le portrait d’une époque charnière, où la science émerge, mais où l’ombre du merveilleux continue de hanter les esprits. Chaque histoire devient ainsi une exploration des peurs et des désirs de l’homme moderne face à l’inconnu.



L’arrivée de la série en France, dans Janus Stark, n’a rien d’un hasard. Le héros britannique créé par Tom Tully et Francisco Solano López évoluait déjà dans un Londres gothique et mystérieux, et le ton des Contes de la Lune Noire s’accordait parfaitement à cette ambiance. 



Le lecteur francophone a pu découvrir, à travers ces pages, un fantastique plus introspectif que spectaculaire, un univers de demi-teintes et de secrets murmurés, porté par un personnage à la fois élégant et mélancolique.

Aujourd’hui encore, Les Contes de la Lune Noire fascinent par leur atmosphère et leur cohérence esthétique. C’est une œuvre discrète, oubliée des anthologies, mais qui témoigne de l’âge d’or des magazines italiens d’aventure et de fantastique. Entre rationalité et superstition, entre encre noire et clair-obscur, Richard Torchward continue de tendre l’oreille vers les histoires que la Lune Noire lui murmure, quelque part, au cœur du vieux Londres.





Merci aux 3 scanneurs cités sur la cover pour les scans !

13 commentaires:

  1. Grand merci à Serge de Liège, Kraven et Pjp .. et à Anacho....!

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  2. Merci Serge de Liège, Kraven, Pjp et Anacho pour ce bel art et le partage

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  3. Merci Serge de liège, Kraven, Pjp et Anacho pour cette intégrale.

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  4. Un grand merci à Serge de Liege, Kr aven, Pjp et Anacho.

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  5. Bonjour. Merci Serge de liège, Kraven, Pjp et Anacho.

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  6. Bonjour le club...Kraven, PJP et Serge nous font un superbe cadeau ! Merci à vous 3 et à Anacho

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  7. Merci Serge de liège, Kraven, Pjp et Anacho.

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  8. Merci à vous pour cette intégrale. Une série sympa à redécouvrir...

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  9. Merci Serge de Liège, Kraven et Pjp pour les scans, et Anacho pour cette nouvelle compilation.

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  10. Merci messieurs pour ce partage

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  11. Au club...Acceptez mes excuses pour avoir "pollué" votre boîte mail avec mes posts de récup du mois passé. Je ne vais pas vous dire "je ne l'ferai plus" car j'aime la balade et ne télécharge pas quand je suis sur les routes de notre belle France...

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Un petit merci et quelques mots font toujours plaisir, alors ne soyez pas timides ^^