MR MAGOO [INTEGRALE TELE JUNIOR]

 

Mister Magoo – L’aveugle clairvoyant de l’animation et de la BD

Le myope le plus attachant du petit écran

Petit, chauve, bedonnant, obstiné et terriblement myope, Mister Quincy Magoo est sans doute l’un des personnages les plus singuliers de l’âge d’or du dessin animé américain. Créé en 1949 par Millard Kaufman et John Hubley pour les studios UPA (United Productions of America), Mister Magoo fait ses débuts dans le court-métrage The Ragtime Bear.

 À l’origine, il n’est pas conçu comme un personnage comique lié à sa cécité ; Hubley voulait plutôt dépeindre un vieil homme têtu, réac et plein de morgue. Mais son inimitable myopie va vite devenir la source d’un humour absurde et bon enfant : Magoo confond tout, se fourvoie partout… et s’en sort toujours sans une égratignure !

Incarné à l’écran par la voix du comédien Jim Backus (également connu pour Gilligan’s Island), Mister Magoo va très vite devenir une star. Il connaîtra deux Oscars du court-métrage d’animation — When Magoo Flew (1954) et Magoo’s Puddle Jumper (1956) — et deviendra une figure récurrente de la télévision américaine dans les années 50 et 60. Loin d’être un simple « gag visuel », Magoo symbolise aussi une forme d’innocence tranquille : un homme qui, sans jamais voir le monde comme il est, traverse la vie avec un optimisme indestructible.

De la télé au papier : Mister Magoo en bande dessinée

Le succès du personnage ne s’est pas limité à l’animation. Dès les années 50, Dell Comics et Gold Key publient aux États-Unis plusieurs séries dérivées. En France, c’est la télévision qui va d’abord populariser le petit bonhomme : ses aventures sont diffusées dans les émissions jeunesse des années 70 et 80, avant d’être reprises dans les pages du magazine Télé Junior.

Une petite traduction maison 
https://1fichier.com/?70e9zuh528u83z8dali9

En 1982, le périodique publie un album aujourd’hui devenu un petit collector :

Mister Magoo – 8 histoires complètes, dans la Collection Télé Junior (48 pages, 15 francs).

Cette bande dessinée, réalisée par Christian Godard (le créateur de Norbert et Kari, La Jungle en folie, ou encore Martin Milan), adapte avec malice l’esprit du dessin animé. Godard y transpose l’humour visuel en gags de situation parfaitement calibrés : Magoo se perd, trébuche, confond, discute avec des objets — et triomphe, à sa manière, du chaos qu’il provoque. Le dessin, rond et expressif, respecte le ton burlesque de l’original tout en y ajoutant une touche franco-belge bien sentie. La couverture, résume d’ailleurs à merveille le concept : Mister Magoo, tout sourire, s’adresse avec assurance à un gigantesque gorille (assis sur une niche marquée “King”), croyant manifestement parler à son chien. Un condensé d’absurdité, de tendresse et d’ironie.

En 1974, le même Godard nous avais déjà concocté ce one-shot intitulé "Une semaine de la vie prodigieuse et exaltante de Mister Magoo" chez Hachette (collection bande verte).

Ces 2 numéros étant introuvable (pour le moment) je vous ai donc préparé la totale compilé "à ma sauce" en provenance des numéros de TELE JUNIOR 

L’héritage d’un myope intemporel

Si Mister Magoo n’a jamais connu en France la notoriété d’un Bugs Bunny ou d’un Popeye, il garde une place à part dans la mémoire télévisuelle. En 1997, Hollywood tenta de le ressusciter avec un film live interprété par Leslie Nielsen, mais sans retrouver la magie originale.

Reste la version animée et ses déclinaisons en bande dessinée : un modèle d’humour universel, où la cécité devient paradoxalement une manière de mieux « voir » le monde.

Toujours sûr de lui, toujours à côté de la plaque, Mister Magoo reste ce qu’il a toujours été : un optimiste involontairement génial, un héros de l’erreur et de la bonne humeur.

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