Opération Planète

Opération Planète — la Guerre Froide à la sauce cosmique

1980 - Les kiosques français débordent encore de petits formats, notamment avec la collection "Mon journal" Parmi cette collection, on y retrouve (entre autre) Antarès, un des mensuels dédié à la SF. Et c’est là, dans les numéros 17 et 18, que débarque une histoire mystérieuse au titre prometteur : Opération Planète.

Agents secrets contre les faux extraterrestres

L’histoire s’ouvre à Bangkok, où nos deux héros (qui ne se connaissent pas encore ) — Jean de la Fure et Joëlle Palos — profitent mollement de vacances bien méritées. 

Mais à peine ont-ils le temps de siroter un cocktail que le devoir les rattrape : un certain « Pablo » les convoque séparément. Ce mystérieux homme, en réalité le secrétaire général de l’ONU déguisé, leur balance une bombe : la Terre est attaquée par des extraterrestres.

Ni une, ni deux, nos agents reprennent du service et s’embarquent dans l’« Opération Planète ». Leur avion se fait descendre par une soucoupe volante, et soudain les sceptiques deviennent croyants. 

Sauf que… attention spoiler ! les « petits hommes verts » sont en réalité des Terriens, membres d’une nation cachée et technologiquement avancée qui rêve de dominer le monde. Leur chef ? Un certain colonel Jochka, alias Zéro, tout droit sorti d’un cauchemar de James Bond.

À partir de là, tout s’emballe : poursuites, infiltrations, trahisons, doubles jeux et machineries futuristes. Le duo De la Hure–Palos doit sauver l’humanité d’une invasion… qui vient de la Terre elle-même.

Si le scénario rappelle un épisode de Mission Impossible passé à la moulinette SF, le ton, lui, reste très “poche”. Les dialogues claquent, les cases regorgent de bolides, de fusées et de regards appuyés. Le dessin — d’origine probablement italienne ou espagnole, comme souvent chez Aventures & Voyages — est élégant, nerveux, précis. Les visages ont ce style 70’s typique : mentons carrés, brushings impeccables et blousons moulants.

Deux numéros, une histoire complète, pas de suite annoncée — comme beaucoup de perles éphémères du petit format. Mais Opération Planète mérite qu’on s’y attarde : Elle mélange avec panache espionnage, fantastique rationnel et thriller géopolitique mais aussi parce qu’elle illustre la manière dont les auteurs européens recyclaient la SF populaire pour la mettre au goût du jour et surtout parce qu’elle incarne cette époque où la BD d’aventure n’avait pas besoin de cynisme ni de franchise millionnaire pour faire rêver.

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Merci aux scanneurs d'origine !!!!