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10 mai 1940

Hitler envahit la Belgique

Le 10 mai 1940, sept mois après la déclaration de guerre de la France et de l'Angleterre à l'Allemagne, celle-ci rompt le front occidental. Le Führer met fin à la « drôle de guerre » et lance ses armées sur les Pays-Bas, la Belgique et la France.

Voici plusieurs récits et anecdotes inspirées de témoignages historiques de civils et soldats belges ayant vécu la journée du 10 mai 1940, au moment de l'invasion allemande en Belgique. Certains sont directement inspirés de mémoires existantes, d'autres sont reconstitués à partir de témoignages types pour refléter l’ambiance de ce jour tragique.

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1. Récit d’un soldat belge - Albert, 22 ans, fantassin près de Liège

"Le 10 mai 1940, à l’aube, on a été réveillés par un vacarme infernal. Les avions allemands survolaient notre position. On ne savait pas encore ce qui se passait, mais on voyait bien que ce n’était pas un simple exercice. Peu après, notre sergent est venu en courant : « Les Boches ont franchi la frontière ! À vos postes ! » Le cœur battait fort, on était jeunes, on avait peur mais on faisait semblant d’être courageux. Je me souviens que le ciel était strié de traînées noires, des avions partout. On a vite compris que c’était sérieux. On nous avait dit que la ligne fortifiée nous protégerait, mais en voyant cette puissance, j’ai compris que ça allait être terrible."

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2. Témoignage d'une civile - Jeanne, 35 ans, mère de famille à Verviers

"Je me souviens très bien de ce matin-là. Il était à peine 5 heures quand j’ai entendu les premières explosions. Les enfants dormaient encore. Je suis sortie sur le pas de la porte et j’ai vu les premières colonnes de fumée au loin. Très vite, les voisins sont sortis aussi, tous inquiets, certains en larmes. La radio a confirmé nos craintes : l'Allemagne venait d’attaquer. Mon mari est revenu en courant de la mairie : « Ils arrivent, Jeanne, prépare-toi à partir avec les enfants ! » Mais partir où ? Tout le monde était pris de panique, personne ne savait quoi faire. J’ai préparé quelques affaires à la hâte, les enfants pleuraient, ne comprenant pas ce qui se passait."

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3. Lettre d’un jeune soldat à ses parents - Émile, 19 ans, en garnison à Namur

"Chers parents,
Je vous écris ces mots en vitesse, car je ne sais pas quand je pourrai vous donner de mes nouvelles à nouveau. Ce matin, au lever du soleil, on nous a annoncé que l'Allemagne avait envahi la Belgique. Les avions nous bombardent déjà. J’ai vu les premières bombes tomber non loin de notre position. Certains camarades ont été blessés. Nous avons l’ordre de tenir nos positions, mais les nouvelles sont mauvaises : les Allemands avancent vite. Je pense beaucoup à vous. Prenez soin de vous, et priez pour que je revienne."

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4. Témoignage d’un instituteur - Monsieur Lefebvre, 50 ans, Bruxelles

"J’étais dans ma classe quand nous avons entendu les premières sirènes. Les enfants ont sursauté, certains ont crié. À la radio, on venait d’annoncer l’attaque allemande. J’ai essayé de rassurer mes élèves, mais comment rassurer des enfants quand on tremble soi-même ? On a fait monter tout le monde à l’abri, dans les caves de l’école. Dehors, on entendait les moteurs des avions, puis les premières explosions sur les faubourgs. Je me souviens d’un petit garçon, Pierre, qui m’a dit en pleurant : « Monsieur, est-ce que papa va revenir de la guerre ? » Et je n’ai pas su quoi lui répondre."

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5. Récit d’un paysan des Ardennes - Marcel, 47 ans, fermier près de la frontière

"Le matin du 10 mai, j’étais déjà dans les champs quand j’ai entendu comme un grondement. En levant la tête, j’ai vu des avions noirs voler en formation. Puis, pas longtemps après, des véhicules blindés allemands ont commencé à passer sur la route, venant du côté de l’Allemagne. Nous n’avions jamais vu autant de soldats. Certains, pressés, ne faisaient même pas attention à nous, d'autres riaient en nous regardant. Nous avons compris que la guerre nous avait rattrapés, cette fois pour de bon. J’ai couru à la ferme pour dire à ma femme de cacher tout ce qu’elle pouvait, au cas où."

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6. Anecdote d’un jeune garçon - Louis, 12 ans, à Anvers

"Je n’oublierai jamais le bruit de ces avions. J’étais encore au lit quand ça a commencé. J’ai d’abord cru que c’était un orage. Puis, mon père a ouvert la porte en criant : « Lève-toi vite, Louis, la guerre est là ! » Dehors, dans la rue, tout le monde courait, certains prenaient des valises, d’autres cherchaient leurs enfants. À la radio, c’était la panique. Moi, je n’arrêtais pas de regarder le ciel, fasciné et effrayé à la fois. Je voyais des avions larguer des choses qui tombaient et explosaient plus loin. C’était comme un cauchemar éveillé."

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7. Témoignage d’une infirmière - Marguerite, 28 ans, hôpital de Liège

"Dès le début de la matinée, les blessés ont commencé à affluer. Certains soldats, mais aussi des civils, touchés par les bombardements. Nous étions complètement débordés. J’ai vu arriver une mère portant son petit garçon dans les bras, il avait été blessé par des éclats. Jamais je n’oublierai son regard, un mélange de douleur et de terreur. On faisait de notre mieux pour les soigner, mais on manquait déjà de matériel. Et tout le monde se demandait : « Où sont nos alliés ? Les Français ? Les Anglais ? » Le désarroi était immense."

 

 

8. "Le réveil de l’aube" — Témoignage d’un jeune soldat belge à Eben-Emael

« Il était environ 4h30 du matin. J’étais de garde près du fort d’Eben-Emael, quand j’ai entendu un grondement sourd venant du ciel. Je croyais d’abord que c’était un orage, mais en levant la tête, j’ai vu des ombres étranges dans le ciel : des planeurs. Puis, des explosions ont secoué le sol. Le fort que l’on croyait imprenable venait d’être attaqué. Nos officiers criaient de tenir bon, mais les Allemands étaient déjà là, tout autour de nous. Le bruit était assourdissant. J’avais 21 ans et j’ai compris à ce moment précis que la guerre venait de commencer pour de bon. »

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9. "Premiers combats" — Récit d’un caporal belge à la frontière allemande

« À l’aube, on a reçu l’ordre d’être sur le qui-vive. Mais on n’a pas eu le temps de se préparer : à peine debout, on entendait les tirs. Les premières salves de mitrailleuses ont résonné dans la vallée. Un camarade a crié : "Ils arrivent !". J’ai vu les premiers parachutistes allemands descendre sur nous. J’ai tiré, comme tout le monde. Il y avait de la fumée partout. C’était la panique. Pourtant, on tenait. Mais dans mon esprit, une chose me frappait : tout ce qu’on nous avait raconté sur notre défense, nos forts… tout ça s’effondrait devant mes yeux. »

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10. "Les rails vers l’inconnu" — Témoignage d’un cheminot à Huy

« J’étais à la gare, au petit matin, quand les premières nouvelles sont tombées : invasion allemande. Les trains qui devaient transporter les troupes belges vers la frontière arrivaient en catastrophe. Puis, on a eu l’ordre de préparer les wagons pour évacuer les civils. C’était le chaos. Des familles entières, avec des matelas, des valises, des enfants qui pleuraient. J’ai vu un vieil homme qui refusait de monter : "Moi, je suis trop vieux pour courir", il disait. À la fin, on a fait partir un train, bondé à craquer. On ne savait pas où il allait, seulement qu’il fallait fuir. »

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11. "Le silence après la tempête" — Récit d’une jeune femme à Dinant, le soir du 10 mai

« Le soir, après les bombardements, tout était silencieux, comme si le monde s’était arrêté. Les rues étaient vides, sauf quelques soldats qui passaient en courant. Je me suis assise sur le seuil de la maison, à regarder le ciel qui rougissait encore à cause des incendies. J’entendais au loin des coups de feu. Ma mère pleurait dans la cuisine, mon petit frère dormait épuisé par la peur. Moi, je pensais : "Comment sera demain ? Serons-nous encore là ?" »

 

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Merci à Zapman et Cathicy pour ce partage