Au début des années 1980, les kiosques britanniques regorgent encore de comics hebdomadaires signés DC Thomson ou IPC, où se croisent footballeurs héroïques, agents secrets increvables et justiciers improbables. Parmi ces titres, Spike (1983-1984) tente de jouer sur tous les tableaux : sport, action, humour… et même fantasy héroïque. C’est dans ce contexte qu’apparaît Megax the Warrior, publié du 13 août au 3 décembre 1983.
Un Conan de série B
Dès les premières pages, impossible de ne pas penser au modèle : Conan le Barbare de Robert E. Howard, popularisé à l’époque par Marvel et par le film de John Milius sorti en 1982. Megax en reprend la formule, mais en la simplifiant à l’extrême.
Dans le pays imaginaire de Braxas, dominé par le tyran Gorab le Terrible, un seul homme ose encore se dresser contre l’oppression. Cheveux noirs, muscles tendus, épée en main, Megax échappe aux soldats de Gorab et tente de rallier le peuple à sa cause. On retrouve tous les ingrédients de la sword & sorcery « à la britannique » : combats de taverne, donjons sombres, tyran à demi sorcier, héros solitaire mais indomptable.
L’un des mystères de la série reste son identité créative. Aucun crédit n’apparaît dans Spike, et les historiens du comics britannique laissent la case vide : scénariste et dessinateur inconnus. Ce silence reflète bien la pratique de l’époque chez DC Thomson, qui produisait à la chaîne des récits de 2 à 4 pages, confiés à des artistes freelances souvent non crédités.
Le dessin, robuste mais sans éclat, privilégie l’efficacité : des cases d’action lisibles, des armures stylisées, un bestiaire limité. On sent une tentative d’émuler les succès américains sans en avoir les moyens ni le souffle épique.
Comme beaucoup de bandes britanniques, Megax franchit la Manche via les éditions Aventures & Voyages. Les épisodes paraissent dans la revue En Garde !, numéros 89 à 92 (avril 1985 – janvier 1986). Reformatée en petits fascicules 13 × 18 cm, l’aventure trouve ainsi un second souffle en France, coincée entre des récits de cape et d’épée et d’autres héros exotiques.
Megax the Warrior n’a laissé qu’une trace ténue dans l’histoire du comics britannique. Ni reprises, ni recueils, ni auteurs revendiqués : tout semble avoir été conçu comme un produit jetable, un « Conan du pauvre » taillé pour occuper quelques semaines de kiosques.
Et pourtant, cette obscurité lui confère un certain charme. Derrière son parfum de série B, Megax incarne la volonté des éditeurs anglais d’explorer la fantasy héroïque, genre rarement abordé dans leurs pages. Pour les collectionneurs et les amateurs de curiosités, Megax reste le témoignage d’un moment où même les barbares musculeux avaient droit à leur place dans la presse pour ados.
Merci à Esad, Pjp et Anacho...!
RépondreSupprimerMERCI !
RépondreSupprimerMerci à Esad, Pjp et Anacho
RépondreSupprimerMerci!!!!
RépondreSupprimerMerci Anacho de mettre sur le devant cet OVNI des histoires secondaires et de de recontextualiser sa brève apparition.
RépondreSupprimerJe sais pas ce qu'a chopé Anacho, mais ça ressemble à une Intégraloïte ! Merci
RépondreSupprimerMerci Anacho, PjP et Esad.
RépondreSupprimerMerci pour ce Megax le guerrier
RépondreSupprimerdans En Garde!
Merci pour cette compilation.
RépondreSupprimerUne Megax surprise^^
RépondreSupprimerPour le dessin, on dirait que plusieurs tâcherons y ont travaillé ;)
Merci Maître A
Bonjour. merci Anacho.
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