Burton & Cyb
Crapules de l’espace et escrocs intergalactiques
Dans l’univers souvent sombre et ultra-codifié de la science-fiction en bande dessinée, il existe quelques OVNIs qui se jouent des règles pour proposer une lecture à contre-courant. Burton & Cyb, série créée en 1986 par le duo Antonio Segura (scénario) et José Ortiz (dessin), en fait partie.
Parue initialement dans la revue espagnole Zona 84, elle débarque en France dans les pages du défunt USA Magazine dès 1989, avant de connaître une courte publication en album chez Comics USA avec quatre tomes sortis entre 1989 et 1992. Chacun contient six récits complets de huit pages, dans un format nerveux et efficace.
Des pieds nickelés dans l’espace… mais en plus vicieux
Burton, l'humain blond à la gouaille facile, et Cyb, son acolyte cyborg un peu plus massif mais pas forcément plus malin, forment un duo de petits escrocs du futur.
Ensemble, ils écument les confins de l’espace à la recherche de plans foireux, de magouilles bien juteuses et d’arnaques improbables. Contrairement à d'autres héros de SF, ils ne sauvent jamais personne, ne croient pas en la justice, et surtout... ils cherchent uniquement à s'en mettre plein les poches.
Et étonnamment, ils y parviennent assez souvent ! Loin des gags simplistes, leurs combines sont souvent crédibles, retorses, et les victimes ne sont pas nécessairement idiotes, ce qui rend leurs succès d’autant plus savoureux.
On pense bien sûr aux Pieds Nickelés, mais dans une version revue à la sauce cyberpunk : plus amorale, plus cynique, et surtout bien plus déjantée. L’humour est noir, corrosif, parfois trash, mais jamais gratuit.
Une SF grinçante, des personnages haut en couleur
Dans leur errance intergalactique, Burton & Cyb croisent une galerie de personnages absurdes et flamboyants : mercenaires patibulaires, robots tueurs, femmes fatales (et parfois mutantes), mutants grotesques, créatures bizarres, chasseurs de primes, caïds mafieux… Un vrai bestiaire de la déglingue spatiale.
Chaque histoire, en 8 pages, tient de la petite fable satirique, avec chute finale bien sentie et clin d’œil au lecteur averti. On y retrouve de nombreuses références à la pop culture, à la BD franco-belge, et à l’absurdité de notre monde moderne, projeté dans un futur dégénéré.
Le dessin d’Ortiz : entre réalisme et caricature
Connu pour ses œuvres plus sombres comme Hombre, José Ortiz livre ici un travail graphique toujours précis, réaliste, mais teinté de caricature subtile, ce qui accentue l’humour des situations. Les visages expressifs, les décors fouillés, les formes exagérées renforcent le ton décalé de la série.
La colorisation vive et flashy, parfois déroutante pour les lecteurs modernes, participe à cette ambiance kitsch et futuriste, typique des années 80. C’est un style qui tranche, qui vit, et qui colle parfaitement à l'esprit punk-SF du duo Segura/Ortiz.
Conclusion – Une pépite oubliée à redécouvrir
Burton & Cyb est une série atypique, une véritable bouffée d’air absurde dans le paysage de la BD de science-fiction. Elle a brillé un temps dans les pages de USA Magazine, mais reste aujourd’hui méconnue – à tort.
On y retrouve toute la verve amère et malicieuse de Segura, mêlée au trait expressif et satirique d’un Ortiz au sommet de son art. Ensemble, ils livrent un hommage décadent aux pieds nickelés, avec un ton plus dur, plus adulte, mais surtout drôlement jouissif.
Oui, c’est parfois simpliste. Oui, l’humour peut sembler daté. Mais lire Burton & Cyb, c’est avant tout un plaisir coupable comme on les aime : un délire de SF vintage qui ne se prend jamais au sérieux, servi par deux auteurs maîtres dans leur domaine.
Et puis, entre nous, comment ne pas aimer ces deux losers magnifiques qui, entre deux combines minables, réussissent à nous faire rire… et à nous rappeler que, même dans le futur, l’arnaque est éternelle ?
Les Albums de la série
Tome 1 – Burton & Cyb (1989)
Tome 3 – Gangsters galactiques
MERCI !
RépondreSupprimerMerci Anacho !!
RépondreSupprimerMerci Anacho. Sur ce coup là j'ai beaucoup mieux : apparemment mes fichiers datent de 2001 et sont beaucoup mieux (pas de flou) et en plus j'avais un numéro 5 (en espagnol), donc si un latin lover peut nous faire la traduc !!!
RépondreSupprimerhttps://www.swisstransfer.com/d/77a15fcc-62c8-4a74-8f0a-4b7e06339463
Mes vacances en Canabrie m'ont été utiles, puisque j'ai appris ou plutôt décidé d'utiliser un mot: "Bonyour". Donc pour "l'Espagnol langage", ce sera sans moi ! Merci pour ta version !
SupprimerMerci Casimir. Je passe mon tour pour la langue de CERVANTES.
SupprimerVu notre grand âge, tu peux ajouter Senior à Bonyour :)
SupprimerExact ! :)
SupprimerDanke Anacho
RépondreSupprimerBite schön
SupprimerBonjour le club et grand merci Anacho pour cette fiche détaillée et sa série
RépondreSupprimerBonjour à tous. Merci Anacho. Bonn Weekend à tous.
RépondreSupprimerDu Anacho pur jus, du Punk, du Zombie, etc... Merci Anacho pour cette découverte. Bonne journée à tous.
RépondreSupprimerJ'avais déjà, mais je récupère la version de Casimir pour comparer, merci à vous deux.
RépondreSupprimerMerci à vous pour cette galaxie de gags.
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