BdMagExhumator 2.0 : Spectral (3) - 002 - 005 - 008 - 010 - 011 - 012

vendredi 31 octobre 2025

Spectral (3) - 002 - 005 - 008 - 010 - 011 - 012 - 013

La Vauderie d'Arras est l'un des procès en sorcellerie les plus célèbres du Moyen Âge, ayant eu lieu entre 1459 et 1461 à Arras, dans le nord de la France. Ce procès, mené par l'Inquisition, s'est distingué par son ampleur et par le fait qu'il a impliqué des personnes de toutes classes sociales, y compris des bourgeois et des nobles.

L'affaire a commencé par la dénonciation d'un ermite accusé de sorcellerie,...

...qui, sous la torture, a désigné plusieurs habitants d'Arras comme complices. Les arrestations se sont multipliées, et les accusés ont été soumis à des interrogatoires brutaux.

L'INTERROGATOIRE – 1460, DONJON D'ARRAS

(Une pièce sombre éclairée par des torches vacillantes. Un homme est attaché à La mancuerda, les mains tremblantes. Devant lui, l’inquisiteur Pierre le Broussart ajuste sa robe et commence l’interrogatoire.)

Pierre le Broussart (voix grave) : Jean, fils de Martin, il est dit que tu as participé à des assemblées impies… que tu as prêté allégeance à Satan lui-même. Avoue, avant que Dieu ne punisse ton âme pour l’éternité.

Jean de Meule (respiration saccadée) : Je... je ne suis qu’un artisan. Je n’ai jamais assisté à de telles réunions. Qui peut prétendre cela ?

Pierre le Broussart (frappe la table) : Les témoignages sont nombreux ! Des femmes t’ont vu danser autour du feu à minuit, invoquant des esprits maléfiques. Tu nie encore ?

Jean de Meule (baissant la tête) : Ce sont des mensonges... Je jure devant Dieu que je ne suis pas un sorcier.

Pierre le Broussart : Alors pourquoi un coq noir a été trouvé sous ton lit, Jean ? Une offrande au démon ? Nous pouvons faire parler les coupables autrement…

(Les gardes s’approchent, et bientôt les cris résonnent dans la prison.)

LE PROCÈS – MAI 1461, GRANDE SALLE DE JUSTICE D'ARRAS

(Des nobles, bourgeois et paysans sont réunis dans la salle, le murmure du public s’élève comme une vague.)

Juge principal (solennel) : Aujourd’hui, nous entendons les accusations portées contre les membres de la secte vaudou. Plusieurs témoins ont dénoncé des pratiques démoniaques.

Témoin anonyme : J’ai vu ces hommes et ces femmes se rendre dans les bois au cœur de la nuit. Ils murmuraient des incantations et s’agenouillaient devant une forme obscure.

Jean de Meule (faible, épuisé) : Je vous en supplie… ce sont des accusations forgées de toutes pièces. Pourquoi un homme simple serait-il mêlé à une telle infamie ?

Juge principal : Silence ! Nous avons trouvé dans vos demeures des objets maudits, des symboles impies. Le peuple exige justice.

(Un silence pesant envahit la pièce. Puis vient le verdict.)

Juge principal : Jean de Meule et les autres accusés sont reconnus coupables de sorcellerie et de pacte avec le démon. Que la justice soit rendue !

(Les condamnés sont emmenés. Au total, 29 personnes ont été inculpées, et 12 ont été exécutées, principalement par le bûcher. Parmi les victimes figuraient des prostituées, des artistes, des artisans, mais aussi des membres influents de la société arrageoise.

Réhabilitation partielle des accusés

En 1491, soit environ 30 ans après le procès, le roi Charles VIII ordonne une révision du procès.
Cette révision mène à la réhabilitation officielle de certains accusés, notamment ceux dont les familles avaient survécu et pu réclamer justice.
L’Église reconnaît que les confessions avaient été extorquées sous la torture et que les condamnations étaient injustes.
Plusieurs familles ont pu récupérer les biens confisqués à l’époque du procès.

Le procès de la Vauderie d'Arras est un mélange de peur religieuse, de lutte politique et de manipulation sociale. Il illustre comment l’accusation de sorcellerie pouvait être utilisée comme un instrument de pouvoir. Ce procès est l'un des plus terrifiants de l'époque, témoignant de la paranoïa collective autour de la sorcellerie.