Franco Bonvicini, dit Bonvi est un bon-vivant.
C'est l'évidence première qui résulte de son nom et de sa fréquentation. C'est aussi un dessinateur multiforme: cartoonist célèbre, bandessineur publié dans le monde entier, dessinateur-animateur que l'on s'arrache, scénariste de films à succès...
Son premier chef- d'oeuvre reste les Sturmtruppen, cruels et drôles.
Avec la série Nick Carter, Bonvi a conquis ses galons de dessinateur animé. En France, c'est l'hebdomadaire Pif qui a contribué à le faire connaître. Il y a long- temps, alors que je m'occupais encore du défunt Canard Sauvage, il m'avait envoyé les strips dingues d'une bande de fiction: c'était Après la bombe qui parut dans Circus. Dingue est le mot. Entre la méchanceté et le rire grinçant, Bonvi se déchaîne ici dans un genre qui lui est cher, et vice-versa, le genre destructeur-virulent. Comment un si charmant garçon, comment un tel bon-vivant peut-il commettre des choses aussi atroces ? C'est son secret, sans doute... Après la bombe renouvelle un sujet archi-rebattu, celui de l'humanité renaissante au lendemain d'un cataclysme nucléaire. Chaque épisode est conçu comme un petit dessin animé fixe : découpage, récit, chute, onomatopées - borborygmes, succions, mastications, halètements tout concourt à faire de cette B.D. un film sans mouvement. Les gags sont parfois horribles et toujours justes. C'est la sauvagerie d'un monde mis à nu qu'il dépeint, sans le critiquer d'ailleurs, en reporter objectif miraculeusement épargné par les radiations. Cet univers cruel, désespéré, absurde et comique est la continuation logique du nazisme loufoque des Sturmtruppen. Parfois, le sourire mauvais de Bonvi laisse percer une once d'attendrissement; mais c'est pour mieux croquer au gag suivant. Rien ne peut être optimiste dans un monde post-atomique : c'est notre folie qui le prépare, ce monde. Et ce n'est pas le moindre « message» de Bonvi que de nous présenter, tels quels, les lendemains que nous nous préparons avec l'allégresse des suicidaires en train de nouer la corde qu'ils se passeront au cou.
Texte : Numa Sadoul
OU
Merci Anacho pour cette découverte
RépondreSupprimerA découvrir pour moi aussi. Merci bien.
RépondreSupprimerMerci
RépondreSupprimerMerci pour cet inédit que je découvre.
RépondreSupprimerJe n'ai rien contre les PF, mais merci, ça change un peu ! Merci Anacho pour ton éclectisme.
RépondreSupprimermerci
RépondreSupprimerA l'époque j'avais adoré, grand merci & bcv
RépondreSupprimerBcv idem.
SupprimerMerci cher Anacho
RépondreSupprimerDécouverte pour moi. Merci Anacho.
RépondreSupprimerMerci
RépondreSupprimerUn ovni, un grand merci.
RépondreSupprimerUn OVNI, un grand merci.
SupprimerKraven.
Avec Bonvi, place à l'humour trash digne de Vuillemin et consorts (comme des diables en boîte). Merci Anacho de les proposer.
RépondreSupprimerMerci beaucoup
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