Dans l’ombre du soleil — Une aventure SF oubliée
Aux origines d’un voyage
Il y a des BD qu’on croise par hasard, au détour d’une étagère, et qui semblent venues d’un autre temps. Dans l’ombre du soleil fait partie de celles-là. Publiée entre 1984 et 1989, cette trilogie signée par Colin Wilson (au dessin) et plus tard Thierry Smolderen (au scénario du troisième tome) a marqué les amateurs de science-fiction par son audace visuelle et ses idées foisonnantes.
À première vue, c’est une aventure spatiale classique : dictateurs à renverser, héros rebelles, batailles à mener. Mais derrière cette façade se cache un univers plus riche qu’il n’y paraît, construit autour d’un concept fascinant : le Genesis Project, un immense vaisseau spatial abritant un monde autonome.
Trois héros, trois destins
La série se découpe en trois tomes, chacun centré sur un personnage :
Raël (1984) nous plonge dans une révolte contre un tyran, sur fond de complot galactique.
Mantell (1986) déplace l’action sur Terre, où l’ombre d’une nouvelle dictature plane.
Alia (1989) ouvre enfin des horizons plus inattendus : mondes virtuels, surprises scénaristiques et une intrigue qui gagne en clarté.
Chacun de ces récits fonctionne comme un puzzle qui, une fois assemblé, révèle un univers vaste et surprenant.
Dès le départ, le trait de Colin Wilson attire l’œil : précis, détaillé, influencé autant par les grands noms de la BD franco-belge que par l’énergie des comics. Mais c’est avec l’arrivée des couleurs de Janet Gale que la série décolle vraiment. Les planches prennent vie, vibrent de contrastes, et renforcent l’impression d’un monde foisonnant. Au fil des albums, la narration gagne en fluidité. Les cadrages deviennent plus lisibles, l’action plus claire. On sent un artiste qui affine son langage visuel tout en osant des expérimentations.
Il faut le reconnaître : le premier tome peut sembler confus. Les intrigues s’imbriquent, certaines explications manquent, et l’on peut avoir l’impression de perdre le fil. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de la série : cette densité, cette envie de créer un monde débordant d’idées, quitte à ne pas tout dévoiler.
Le troisième tome, co-écrit avec Smolderen, offre une respiration bienvenue. Plus lisible, plus réfléchi, il apporte une touche d’originalité avec la question du numérique et de la virtualité, des thèmes étonnamment modernes pour une BD des années 1980.
Dans l’ombre du soleil n’est pas une série parfaite, mais c’est une œuvre sincère, ambitieuse, qui ose mélanger action, réflexion et expérimentation graphique. Elle illustre parfaitement cette période où la BD SF explorait tous les possibles, avec plus de passion que de calcul. Et puis, il y a ce plaisir simple : celui de se perdre dans un vaisseau-monde, de suivre des héros cabossés par leurs combats, et de s’émerveiller devant des planches qui débordent d’imagination. En bref : une trilogie à la fois classique et visionnaire, à redécouvrir sans hésiter si vous aimez les grandes épopées de science-fiction et les BD qui sortent des sentiers battus.
Voici les 3 tomes :
Grand merci Anacho ! Les miens étaient pourravent à 20 Mo, et voici l'intégrale de qualité identique aux 3 ici, mais mise pour ceux qui veulent les bonus...
RépondreSupprimerhttps://fromsmash.com/2eaTxDTZE5-ct
J'ai aussi mais tu sais très bien pourquoi je ne l'ai pas proposé...
Supprimerah oui trop récent ? Merde, retire-le si ça pose prob...
SupprimerMerci Anacho. De mémoire je n'ai lu que le premier.
RépondreSupprimerMerci Anacho et Casimir.
RépondreSupprimerMerci Casimir et Anacho !
RépondreSupprimerMerci les amis pour cette BD inconnue, je vais me pencher sur cette trouvaille mon cher Anacho.
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