BdMagExhumator 2.0 : King S.3 - 014 - 017 - 035 - 036 - 037 - 042 - 044

mercredi 24 décembre 2025

King S.3 - 014 - 017 - 035 - 036 - 037 - 042 - 044 - 046

"King" (1re série - Arédit).

La première série de "King" (Arédit), qui a couru de novembre 1967 à juillet 1977, contenait principalement des récits d'aventure. Arédit était connu pour publier des adaptations de matériel étranger, souvent des comics ou des picture libraries (des magazines illustrés) britanniques ou américains, parfois même des récits de war comics.

· Origine : La série a été publiée par Arédit (aussi appelée Artima), une maison d'édition française. La "Collection Courage Exploit" a officiellement commencé à partir du numéro 14 de cette série.

· Dessinateur : Pour les couvertures de la période 1975-1977, Michel Gourdon a contribué. Pour l'intérieur, les dessinateurs variaient souvent car il s'agissait fréquemment d'adaptations de comics étrangers.

· Dates de publication : La 1re série de "King" a débuté en novembre 1967 et s'est poursuivie jusqu'en juillet 1977.

· Nombre de numéros : Sur l'ensemble de sa durée (jusqu'en 1977), cette première série a compté 49 numéros. Pour la période spécifique de 1967 à 1975, elle comprendrait les numéros publiés entre novembre 1967 et décembre 1975.

Pour la série "King" (1re série - Arédit) de 1967 à 1975, les histoires couvraient principalement les genres suivants, avec une prédominance pour l'aventure :

· Aventure : C'est le genre dominant. Les titres comme "King et ses hommes", "King dans la jungle", "King à la rescousse", "La rivière sans retour", "Le Queenie", "La marche d'un héros" indiquent des récits d'exploration, de survie, de sauvetage et de péripéties diverses. Le personnage de "King" lui-même semble être un héros polyvalent évoluant dans des contextes variés.

· Guerre : Des éléments de guerre sont très présents, surtout à partir de certains numéros. Des titres comme "Achtung un sous-marin", "Un commando de géants", "L'escadron du désert", "Un pilote trop combatif", "Un commando de loups" ou "Héros sans gloire" montrent clairement des récits d'opérations militaires, de combats et de situations de conflit. Arédit publiait beaucoup de war comics britanniques et américains, et il est fort probable que ces histoires en soient issues.

· Western : Bien que moins systématique que l'aventure ou la guerre, le genre western est également représenté. Le titre "King et les indiens" en est un exemple direct, suggérant des récits se déroulant dans l'Ouest américain, avec des confrontations ou des interactions avec les populations autochtones.

· Fantastique / Mystère : Quelques titres peuvent aussi laisser entrevoir des touches de fantastique ou de mystère, comme "King et les loups-garous", "King dans la tanière aux loups", ou "Le volcan suspect", qui ajoutent une dimension surnaturelle ou énigmatique aux aventures.

Le Noël brisé de Bande (24 décembre 1944)

Le massacre de Bande est un crime de guerre perpétré le 24 décembre 1944, par les troupes allemandes pendant la bataille des Ardennes, dans le village de Bande, en Belgique. Ce jour-là, et le suivant pour deux d'entre eux, 34 jeunes hommes, originaires de Bande ou des environs, furent exécutés par des soldats allemands ou des collaborateurs, en représailles à des actions de la résistance belge (Un colabo et trois officiers abattus).

Le village de Bande, petit point sur la carte des Ardennes belges, était en cette veille de Noël 1944, un lieu figé par le froid et la peur. La neige recouvrait les toits, étouffant le son lointain des combats qui faisaient rage quelques kilomètres plus au sud. L'avance fulgurante des Allemands, lancée quelques jours auparavant, avait pris tout le monde de court. Dans le village, la tension était palpable. Les familles se terraient chez elles, espérant que cette nuit de réveillon passerait inaperçue des troupes qui sillonnaient la région.

Parmi les habitants, il y avait Pierre, un jeune homme de 22 ans, forgeron de son état, et son voisin, Michel, 19 ans, le fils de l'instituteur. Ils s'étaient cachés dans la cave de Pierre, écoutant le silence angoissant de la nuit, brisé seulement par le vent glacial.

« Tu crois qu'ils vont passer le village ? » murmura Michel, les dents claquant. Pierre soupira. « Avec la neige, on ne sait jamais. Mais on a vu des patrouilles plus tôt. Il faut faire attention. »

Ils avaient entendu parler de représailles, de villages brûlés, d'hommes emmenés. La Résistance était active dans la région, et les Allemands ripostaient avec une brutalité croissante.

Vers minuit, un bruit de bottes lourd et régulier résonna dans la rue principale. Puis, des coups violents frappèrent à la porte de la maison de Pierre.

« Öffnen! Schnell! » (Ouvrez ! Vite !) hurla une voix gutturale.

Pierre et Michel échangèrent un regard terrifié. Ils savaient que c'était le début du cauchemar. Le père de Pierre, M. Dubois, sortit de sa cachette, le visage pâle.

« Pas de bêtises, les garçons. Quoi qu'il arrive, restez calmes. »

Les soldats allemands firent irruption dans la maison, lampes torches à la main, leurs silhouettes menaçantes dans l'obscurité.

« Männer raus! Alle Männer! » (Les hommes dehors ! Tous les hommes !) ordonna un officier avec un accent tranchant.

Pierre, Michel, M. Dubois et plusieurs autres hommes du village, tirés de leur lit ou de leurs cachettes, furent brutalement poussés dehors, sous la neige. Le froid mordait, et la peur glaçait le sang. Ils furent rassemblés devant l'église, rejoints par d'autres hommes du village, tous le visage marqué par l'incompréhension et l'effroi. Une trentaine de personnes au total.

Un des soldats, le visage sévère, cria en allemand : « Wer ist der Widerstand? Wer hat uns angegriffen? » (Qui est de la Résistance ? Qui nous a attaqués ?)

Personne ne répondit. Les hommes se regardaient, hagards.

« Schweigt ihr? Gut. Dann werdet ihr alle bezahlen! » (Vous vous taisez ? Bien. Alors vous allez tous payer !) ajouta l'officier, le ton glacial.

Ils furent ensuite conduits de force vers une maison voisine, partiellement en ruines, transformée en piège mortel. La porte claqua derrière eux.

À l'intérieur, l'odeur de la poussière et du plâtre se mêlait à celle de la terreur. Les hommes étaient pressés les uns contre les autres. Pierre sentit Michel trembler à ses côtés.

« J'ai peur, Pierre... J'ai tellement froid, » murmura Michel, sa voix à peine audible. Pierre posa sa main sur l'épaule de son ami. « Tiens bon, Michel. On ne sait jamais… »

Mais l'espoir était mince. Peu après, les premiers coups de feu retentirent. La pièce fut emplie de cris, de gémissements, de l'odeur âcre de la poudre. Pierre sentit une douleur fulgurante. Il tomba, percuté. Le chaos devint le silence, un silence lourd de mort.

Miraculeusement, Léon Praille, un des hommes présents, fut seulement blessé et parvint à faire le mort parmi les corps. Dans l'obscurité, le froid glacial et la neige, il rampa, se cachant, jusqu'à ce que les Allemands soient partis, laissant derrière eux une scène d'horreur inimaginable. Il fut le seul témoin de ce Noël brisé à jamais dans le cœur de Bande.

Voici la liste des noms et, lorsque c'est précisé, la profession des victimes du massacre de Bande du 24 décembre 1944 (et des jours suivants dans le cadre des mêmes représailles), d'après les informations disponibles :

· André Bourgeois, séminariste à Bastogne (20 ans)

· Domia Armand Joseph Daco, né à Hompré, (24 ans)

· Jean Henri De Garde, né à Liège, (24 ans)

· Joseph Marie Florent Duchène, né à Flamierge (Berhain), (23 ans)

· Octave Edmond Joseph Duchène, né à Flamierge (Berhain), (18 ans)

· Albert Joseph Alfred Gillain, né à Tenneville, (22 ans)

· Fernand Auguste Jean Félicien Girs, né à Vaux, (21 ans)

· Georges Albert Joseph Girs, né à Vaux, (20 ans)

· André Léopold Léon Ghislain Gouverneur, né à Bande, (17 ans)

· Florent Charles Joseph Guissart, né à Flamierge, (21 ans)

· Victor Charles Joseph Guissart, né à Flamierge, (20 ans)

· Roger Albert Joseph Hardy, né à Tenneville, (20 ans)

· Joseph Henkinet, séminariste à Bastogne, (27 ans)

· Gaston Émile Constant Lambert, né à Ménil-Favay (Hotton), (31 ans)

· Herman Lambert, né à Ménil-Favay (Hotton), (22 ans)

· Lucien Lambert, né à Ménil-Favay (Hotton), (22 ans)

· André Pierre Ghislain Lassance, né à Amberloup, (22 ans)

· Fernand Élie Ghislain Lassance, né à Amberloup, (18 ans)

· Alphonse Léon Joseph Gilles Leroy, né à Grune, (18 ans)

· Fernand Émile Constant Magonette, né à Erneuville, (20 ans)

· Edmond Edmond Joseph Gilles Maîtrejean, né à Bande, (18 ans)

· Georges Jacques Pierre Malempré, né à Flémalle-Haute, (27 ans)

· Richard Hubert Georges Marée, né à Bande, (23 ans)

· René Victor Joseph Matagne, né à Bande, (28 ans)

· Armand Joseph Lambert Michel, (21 ans)

· Clément Joseph Muller, né à Marcourt, (25 ans)

· Jules Noël, séminariste à Bastogne, (20 ans)

· Joseph Parmentier, séminariste à Bastogne, né à Rencheux (Vielsalm), (19 ans)

· Louis Désiré Joseph Petron, né à Hodister, (26 ans)

· Joseph Ghislain Arthur Poncin, né à Tenneville, (18 ans)

· Paul Émile Hubert Smitz, né à Grune, (17 ans)

· Xavier Joseph Henri Tournay, né à Bande, (19 ans)

· Albert Maurice Ghislain Joseph Volvert, né à Tenneville (Ramont), (17 ans)

Cette anecdote, hélas, est un fait historique et montre la brutalité de la guerre sur les populations civiles, particulièrement lors de la Bataille des Ardennes.