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mardi 17 mars 2020

Panache (compilation des séries de BDMag 01)


Petit à petit nous allons vous restaurer les anciennes fiches proposées sur BDMag 01.
Chi va piano, va sano e va lontano





Panache - 355 - 361 - 373 - 375 - 377

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Panache - 305 - 316 - 334 - 336 - 338

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Panache - 092 - 264 - 280 - 283 - 284


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Panache - 113 - 161 - 170


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Panache - 241 - 349


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Panache - 157 - 168 - 209

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Panache - 119 -135 -147

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Panache - 059 - 105 - 111





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Panache - 140 - 141 - 142



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LA BATAILLE de Gazala - Knightsbridge - 26 mai 1942




LA BATAILLE de Gazala, à la fin du mois de mai 1942, résultait des tentatives presque simultanées des forces britanniques et de l’Axe de lancer des offensives dans le secteur de Gazala en Afrique du Nord. Malheureusement, le flanc gauche britannique exposé, au sud de Bir Hacheim, offrait à Rommel une occasion invitante de réaliser une manœuvre audacieuse, ce qu'il n'a pas refusé. Afin d’emmener les réserves britanniques dans le nord du pays, il a simulé le 26 mai une attaque majeure dans la zone côtière, alors que la même nuit une force très mobile composé du XXe corps italien, de la 90e division légère, des 21e et 15e divisions de Panzer, a balayé le sud du champ de mines de Bir Hacheim pour tomber tôt le lendemain sur le flanc vulnérable méridional britannique.

Dans la nuit du 26 mai, le 107e régiment, Royal Artillery, commandé par le lieutenant-colonel William Seely, ignorait le danger imminent.

Au crépuscule, la batterie 425 (major Peter Birkin) et la batterie 426 (major William Barber) occupaient des positions proches de Knightsbridge, nom donné à un passage à niveau situé dans le désert...
...tandis que la  Batterie 520 (major Gerry Birkin) se trouvait bien au sud, stationnés avec les chars des Royal Gloucester Hussars devant une brèche qui existait dans le champ de mines de Bir el Harmat. 

Le sous-lieutenant Herbert Bonnelio était totalement inconscient du danger imminent que représente le crochet droit de Rommel autour des défenses britanniques.

« Les armes pointaient vers l'ouest sur le champ de mines. Tous les camions de soutien étaient alignés, dispersés à l'arrière. J'ai remarqué que, alors que je m'apprêtais à descendre dans mon vieux sac de couchage, il y avait une énorme activité de la part de fusées éclairantes de l'autre côté du champ de mines. Personne n'a réalisé l'importance de ces fusées éclairantes. Personne n'avait la moindre idée de ce qui allait arriver. (Sous-lieutenant Herbert Bonnelio - Batterie 520)


Le lendemain matin, la situation semblait toujours normale et lorsque le sergent Harold Harper remarqua un nuage de poussière à l'horizon, il n'y prêta aucune attention, présumant qu'il s'agissait de quelques soldats en manœuvre. Le premier vrai signe de trouble est venu via un appel téléphonique du quartier général du régiment, annonçant que les Allemands étaient apparemment très proches et descendaient du sud.


Le major Gerry Birkin et son frère, le capitaine Ivor Birkin, commandant la troupe D, sont allés enquêter dans deux des véhicules blindés utilisés comme postes d'observation mobiles.

Un Universal Carrier Mk.II fortement modifié pour le combat dans le désert avec la VIIIe armée, El Alamein, juin 1942. Cette version était capable de remorquer de l'artillerie comme le QF 6 pounder (2.24 in / 57 mm). Ce véhicule était équipé d'une radio longue portée pour le repérage, d'un canon Bren anti-aérien et, au lieu de l'avancée normale, d'un fusil anti-char pour de 13,9 mm. 

Ils étaient en route vers le quartier général du régiment des hussards du Royal Gloucestershire quand ils ont aperçu les tanks allemands qui dégageaient le champ de mines de Bir Hacheim.

Le major Gerry Birkin semble les avoir vus en premier, juste avant que les obus ne commencent à s'écraser autour d’eux,
Comme le raconte son chauffeur, Bobby Feakins: «Un obus a pénétré directement à l'intérieur de la voiture blindée. Je n'avais pas réalisé que cela nous avait frappé, je me suis retourné et il y avait deux opérateurs radio sans tête - absolument rien sur les épaules. J'avais du sang et de la boue sur moi. Gerry s'est effondré dans mes bras et il était en fait, à ce moment-là, mort, touché au ventre. J'ai été blessé aux jambes. Sur la radio inter-batterie, j’ai déclaré: «Nous avons été touchés! Nous avons été touchés! " Un des opérateurs radio, Gunner Wright, n'a pas été blessé. (Chauffeur Bobby Feakins – Batterie 520).




À ce moment-là, Feakins, qui était gravement blessé, a tenté d'éloigner sa voiture blindée de la zone de danger immédiat. « J'ai essayé de mettre le pied sur l'accélérateur parce que je perdais toute force dans mes jambes et je me suis heurté à une tranchée. Il est juste allé "Whuumph!"- droit dedans - et je peux vous assurer que c'était un smack très méchant. Tout est venu en avant et le siège m'a frappé à l'arrière. Je me suis retourné, il n’y avait personne et je me suis demandé ce qui était arrivé. »

Chauffeur Bobby Feakins – Batterie 520
Malheureusement, dans le chaos du moment, Wright, le signaleur indemne, est sorti de la voiture blindée et s’est mis à l’abri dans la même tranchée. Là, les roues lui sont passées sur la jambe, provoquant une fracture, ce qui signifiait qu’il était lui aussi hors de combat. La voiture blindée étant désespérément bloquée, Feakins est sorti de l'épave. «Je me suis traîné du mieux que je pouvais, en me dégageant et j'étais accroché à l'arrière du véhicule lorsque le sergent Harper est arrivé en courant. Je dois admettre que j'étais sous le choc - corps sans tête - l'intérieur de la voiture blindée tapissée de sang et de chair avec des morceaux de corps partout.

Le sergent Harper en provenance de la seconde voiture blindée était horrifié à la vue macabre qui se présentait à lui.

«Quand nous sommes arrivés au camion, je n’ai jamais rien vu de tel dans ma vie. Le major Birkin était étendu sur le sol, visiblement mort. Je suis allé à l'arrière et j'ai ouvert les deux portes à l'arrière de la voiture blindée. Apparemment, l’obus perforant a traversé l’habitacle et  coupé la tête des deux opérateurs radio. Tout ce que vous pouviez voir, c’était ces deux gars, leurs mains tenant toujours leur microphone bien que leur tête soit allongée sur le sol. Mon plus gros problème était de persuader Birkin de quitter son frère. J’ai dit: "Viens, tu dois revenir!" Il a répondu: "Non, tu reviens, je vais voir ce que je peux faire!" Et il m'a ordonné de retourner à notre voiture blindée d'origine. ' (Sergent Harper – Batterie 520) 

Bien qu'il obéisse à l'ordre direct, Harper décida qu'il devait essayer de récupérer Ivor Birkin. Alors qu'il commençait à faire tourner la voiture blindée, un autre incident se produisit. « Un nuage de sable est arrivé et un obus nous a frappé à l’avant. Nous avons littéralement rebondi 5 ou 6 yards plus loin. La prochaine chose que nous avons vue était que le moteur était en feu, alors nous avons tous dû sauter et je me suis précipité vers le capitaine Birkin pour lui dire ce qui s'était passé. Nous étions coincés là ! (Sergent Harper – Batterie 520) 

Leur situation semblait très difficile, alors que les chars allemands étaient toujours au rendez-vous, jusqu'à ce qu'ils aient la chance de voir un char des « County of London Yeomanry »


«Un char est passé et nous avons tous sauté dessus, en disant que j’ai sauté dessus c’est plutôt le chauffeur d’Ivor Birkin qui m’a soulevé et s’est accroché à moi parce qu’en dessous de la taille, je ne pouvais plus rien sentir. Je ne pense pas avoir idée d’êtres sur le char. J'étais à l'arrière avec Harold Harper, le chauffeur d'Ivor Birkin, Ivor Birkin et Wright - le signaleur à la jambe cassée. Des objets divers volaient autour de nous alors que nous étions sous le feu d'obus. Le chauffeur d'Ivor Birkin me maintenait sur le plateau du char. (Chauffeur Bobby Feakins – Batterie 520) 


Leur situation ne s'était guère améliorée, car le char était en réalité en plein duel avec les panzers. Le commandant de char n'avait aucune idée de notre présence et continuait à tirer. Nous devions continuer à éviter le mieux possible la tourelle qui pivotait. Un de nos camarades est tombé et il a été écrasé. La plupart d'entre nous ont été blessé par les bombardements allemands, même si sur le moment nous n’étions pas conscient de la gravité de celles-ci. (Sergent Harper – Batterie 520).

Le blessé Bobby Feakins est tombé du char lorsque le chauffeur d’Ivor Birkiris, qui était le seul à le maintenir, a été lui-même blessé.

«Nous n’avons pas été très loin car notre char a été frappé à l’avant. Ce faisant, le chauffeur d’Ivor Birkiris m'a lâché et je suis tombé du char. Il a continué son chemin et j'ai été laissé à l'air libre, à des kilomètres de tout lieu du no man's land.

Là où les chars tournent, leurs traces forment une crête et cela me semblait un refuge et je me suis caché derrière des traces de chars. La douleur a commencé à arriver et je ne pouvais tout simplement pas utiliser mes jambes. J'ai vu un grand trou béant dans ma jambe droite et ma jambe gauche et mon genou pleins d'éclats d'obus. Je devais toujours être sous le choc, mais j’étais conscient, je savais ce qui se passait autour de moi et mon seul objectif était de rester en sécurité. Au bout d'un moment, un autre char est passé et m'a vu. Ils ont dit : qu'est-ce que tu fous ici? "J'ai répondu:" je bois une tasse de thé, espèce d'idiot! "Il a dit:" Eh bien, je suis désolé mon vieux, je passe maintenant à l'action, mais sur le chemin du retour, je vais te prendre et te ramener ". Il est parti - pour 1 ½ heures à 2 heures! L'enfer sur terre, je vois des obus tomber autour de moi, mais heureusement pas trop près. Vous avez peur bien sûr, car vous ne savez pas ce qui va se passer. Mais il est revenu et j'ai senti que le ciel s'est ouvert. L’équipage est sorti, m’a soulevé et m’a mis en sécurité! ( Pilote Bobby Feakins, batterie 520.) 

Dans tout ce désordre, aucune des voitures blindées du PO n'avait réussi à faire passer un message radio d'avertissement à l'unité principale. A la batterie 520, ils ont été totalement surpris lorsque 80 à 120 chars allemands ont quitté le désert. Le chaos régnait alors que les officiers essayaient de comprendre ce qui se passait et, plus précisément, ce qu’ils devraient faire.

Nous essayions de savoir ce qui se passait via la radio. En ce qui concerne la troupe B, cela est arrivé si vite que nous étions plus sidérés que paniqués. La troupe B devait faire demi-tour et faire face à l’autre direction. Les troupes D ont pu y aller, elles se trouvaient de l’autre côté de toute cette ligne de véhicules, qui les protégeaient et elles ont réussi à se positionner et  obtenir une ligne de tir. Nous étions au milieu - dans une tranchée - sous le feu. Il est clair que l'attaque venait du sud, c’était un cauchemar. " (Sous-lieutenant Herbert Bonnello, batterie 520.)
La confusion était totale. Alors que les chars allemands approchaient des canons de la troupe B, ces derniers tiraient indépendamment sur les chars ennemis. Au bout de la rangée, le lieutenant Bonnello a assisté à un acte de courage exceptionnel.

«Je n’étais pas très éloigné du canon du sergent Taylor et j’ai vu une chose incroyable. Il a réalisé un tir tout seul. Je pense que la plupart de ses gars avaient été tués. Il a touché ce char à 50 mètres et c'était comme un couteau traversant du beurre. La tourelle s'est détachée et a rebondi à l'arrière. (Sous-lieutenant Herbert Bonnello, batterie 520.)

Le sergent G. F. Taylor a plus tard obtenu le DCM, mais Bill Hutton a entendu une version légèrement différente de l'histoire de Taylor lui-même !

"McNamara était le tireur de Taylor et ce char venait tout droit sur le canon. McNamara a regardé à travers sa lunette de visée et la chose était si proche qu’il ne vit rien, juste une masse grise. Fred Taylor lui a dit de tirer et il s’est tourné vers Fred en s'éloignant de son siège et il a dit : « Je ne peux pas voir ce putain de truc !». Taylor dit: «Appuie sur la gâchette, mec! Il a appuyé sur la gâchette juste au moment où le tank allait franchir le canon. La tourelle a été immédiatement soufflée et les occupants du char ont été tués, puis le char a continué d’avancer et est grimpé au-dessus du canon (Pilote Bill Hutton, batterie 520.)


Au total, la SNH a déclaré que 9 chars avaient été détruits, mais cela ne pouvait pas durer. La plupart des hommes s'étaient mis à l'abri lorsque les chars allemands ont balayé la position. Hutton baissa la tête et réfléchit aux mérites de l'héroïsme individuel. « J’étais là tout seul. Je pouvais entendre le grincement des chenilles des chars. Je relevai la tête et la baissai aussi tôt - ils portaient de grosses croix noires sales ! Trois chars allemands à portée de main. Nos armes tirent sur ces chars et ils tirent sur nous. Tout l'enfer a été lâché. (Pilote Bill Hutton, batterie 520)

Après que les chars ont envahi la position de canon, l'infanterie allemande de soutien est apparue et Hutton a été capturé. Bien que la troupe D ait réussi à échapper à cette débâcle avec peu de pertes, la troupe B exposée a cessé d’exister en tant qu’unité de combat.

Plus au nord, la Batterie 425 a commencé la journée face à l’un des champs de mines, à 3 km environ au sud-ouest de la jonction de Knightfbridge. Le sergent d'armes John Walker, du canon numéro 1 de la troupe E, a eu son premier aperçu de l'attaque perpétrée contre la batterie 520 à travers la plante des pieds : « Nous avons senti que le sol tremblait et nous savions par expérience qu’il s’agissait d’artillerie ou de bombardiers en piqué. Nous sommes immédiatement allés à nos armes et nous pouvions alors voir à l’horizon de la fumée et savoir qu’il y avait une bataille ». ( Le sergent John Walker, Batterie 425.)

« Nous avons ouvert le feu sur les chars ennemis. Si vous le frappez, tout va bien - mais entre-temps, il vous tire dessus avec son canon, vous mitraille en même temps, il se tord, se retourne, zigzague vers vous. Nous avons eu le temps de tirer deux coups lorsque qu’un obus nous a frappé. Il est tombé juste sous le bouclier du canon. J'étais sur le côté gauche du canon, où vous chargez avec votre main droite, accroupi, moi la tête juste sous le bouclier du canon avec un obus de 25 livres prêt à être chargé. C'était comme si quelqu'un m'avait donné un big-bang à l'épaule. Mon bras était mort, c'était comme une vieille corde, suspendue à toutes sortes de fils. On pouvait voir les os à travers la chair. (L’artilleur Ted Holmes, batterie 425.) 

De retour à son poste de tir, Walker a également ouvert le feu sur les chars.

"Nous n’avons pas tiré tant qu’ils n'étaient pas à portée de tir, vous pouvez les identifier et diriger votre arme sur un char particulier. Nous avons tous ouvert le feu au même temps à un peu plus de 2000 mètres. Notre obus a heurté et explosé une fraction plus tard, l’idée étant qu’il exploserait à l’intérieur du tank plutôt qu’à l’extérieur. Le premier que nous avons touché est devenu tout rouge. Frank Bush a jeté son chapeau en l'air. "Willie" Pringle a dit, avec son accent écossais, "Laisse tomber, prends-en un autre !" (Le sergent John Walker, Batterie 425.) 

Ces actions antichars ont été menées à un rythme effréné.

Vous prenez à peine conscience du char que vous venez de tirer que vous regardez déjà le prochain. Vous êtes très excité, sans peur, vous essayez de faire avancer les choses rapidement - c’est avant et après cela que vous avez peur. Si un obus hautement explosif de 25 livres frappe la chenille d'un tank, il va faire exploser la chenille et le tank va se mettre à tourner et s'arrêter. Cela signifie que vous pouvez en insérer un autre, lui en taper un dans le dos et le faire exploser. »(Sergent Ray Ellis, batterie 425)

« À ce moment-là, vous pouvez voir que quelque chose arrive de la gauche et qui se rapproche de vous, alors vous tirez pour tenter votre chance. Parfois, l'obus frappe le char, explose et le char continue à venir. Cela a probablement donné mal à la tête aux occupants du tank, mais cela n’a pas arrêté le tank, ni ne les a tous tués. Pour être tout à fait honnête, vous ne voyez que les quelques chars qui s'approchent de votre arme. « Vous n’envisagez pas de sauver l’Empire britannique, mais de protéger votre arme et de vous protéger vous-même, en éliminant tous les chars qui vous paraissent dangereux ! » (Sergent Ray Ellis, batterie 425)

Lorsque les forces britanniques ont surmonté leur surprise initiale, elles ont pu compenser l’infériorité de leurs chars Crusader en les enterrant, de sorte que seules leurs tourelles soient visibles pour les Panzer Mark III allemands, qui sont devenus des objectifs plus faciles à atteindre avec le désert comme toile de fond. Alors que le soutien d'artillerie devenait mieux organisé, les canons devinrent de plus en plus meurtriers jusqu'à ce que, après de durs combats, l'avance des chars allemands fut freinée et le 29 mai, ils se replièrent dans la zone du "Cauldron".


Ce qui signifie que le plan de Rommel n’a pas eu le succès escompté. Bien que son balayage autour du champ de mines de Bir Hacheim ait pénétré profondément derrière la position britannique, cela a coûté le tiers de ses chars et les autres ont été essentiellement immobilisés en raison d’une pénurie de carburant. Qu'est-ce que Rommel devait faire maintenant? La situation allemande semblait désespérée aux généraux britanniques. Mais le 'Renard du désert ’n’en avait pas encore terminé avec les hommes du South Notts Hussars.

Panache - 109 - 112 - 212

Opération Source - coulez le Tirpiz

Le lancement du nouveau cuirassé allemand Tirpitz à Wilhelmshaven, en présence d'Adolf Hitler, le 1er avril 1939. Le navire de 44 755 tonnes porte le nom de l'amiral Alfred von Tirpitz, le commandant de la marine allemande de la Première Guerre mondiale.



En 1941 la Royal Navy avait coulé le Bismarck mais depuis 1942 son navire jumeau, le Tirpitz, a continué à menacer les voies maritimes. L'expérience du Bismarck avait démontré qu'une combinaison de vaisseaux et d'avions serait nécessaire pour lui faire face s’il prenait la mer.

La simple existence du Tirpitz dans les fjords norvégiens où il était caché signifiait que des forces substantielles étaient prêtes à répondre s’il était envoyé pour attaquer les convois.
Il menaçait clairement la puissance navale britannique et le danger qu'il représente immobilisa durant de long mois à Scapa Flow les plus grands navires de la Home Fleet.

Le Tirpitz, suivi par l'Admiral Hipper et l'Admiral Scheer et escorté par des destroyers, quitte l'Altafjord pour attaquer le convoi allié PQ17 durant l'opération Rösselsprung.

Le bâtiment effectua quelques raids sur la Baltique dans le but de couler les convois d'armement à destination de l'URSS, mais ces raids ne furent jamais très fructueux.
Le Tirpitz ne se risqua jamais sur l'Atlantique Nord qui fut fatal au Bismarck : la puissance qu'il représentait était telle que la perte du bâtiment aurait été calamiteuse pour Hitler, pourtant peu convaincu de l'utilité des navires de surface traditionnels.

Ni Raeder, ni Hitler, ni Dönitz ne voulaient prendre le risque de perdre le bâtiment qui bloquait à Scapa Flow une bonne partie de la Home Fleet. De plus, la quantité de mazout nécessaire au fonctionnement du Tirpitz n'était pas vraiment compatible avec la pénurie régnant en Allemagne.

Le Tirpitz retournant dans le Faettenfjord en octobre 1942.



























Aussi les U-Boote lui furent préférés pour les raids dans l'Atlantique, le Tirpitz se contentant du rôle d'épouvantail dressé face aux convois de l'Arctique. Il resta donc majoritairement au Fættenfjord, à l'abri de filets anti sous-marins et d'écrans de fumée contre la RAF. Plusieurs tentatives infructueuses eurent lieu pour le détruire, en commençant par un bombardement (27 avril 1942).
L'opération Source était une tentative audacieuse pour l'attaquer par des moyens non conventionnels. Les sous-marins miniatures X ont été développés pour échapper aux filets anti-sous-marins et larguer d'énormes charges explosives sous la coque des navires qu'ils attaquaient. Cela donnait à leurs équipages la mince perspective de pouvoir s'éloigner de la scène.
Le X-craft devait être remorqué par des sous-marins ordinaires.  Pour donner au X-craft suffisamment d'obscurité et en même temps suffisamment de lune pour se rapprocher des fjords, l'attaque devait être faite pendant la période du 20 au 25 septembre 1943.

Historique des X-crafts

Bien que l'engin ait une portée opérationnelle de 2 400 kilomètres à 4 nœuds, juste suffisante pour effectuer le passage vers le Kåjord et de revenir, les conditions de vie étaient si inconfortables que l'équipage était épuisé longtemps avant d'atteindre la cible. L'idée était que le X-craft serait équipé d'une équipe de passage et quand ils étaient proches de la cible, ils étaient remplacés par un équipage opérationnel.

À l'aube du jour J, le 20 septembre 1943, les 4 sous-marins remorqueurs avec leur X-craft se trouvaient dans leurs zones de glissement respectives, les équipages opérationnels étant transférés en toute sécurité. Entre 18h30 et 20h00, dans la soirée du 20 septembre, les X-5, X-6, X-7 et X-10 se sont tous détachés de leurs sous-marins remorqueurs et ont commencé à traverser le champ de mines vers Sørøy Sund.
Le X-6 (lieutenant Cameron) a prévu d'attaquer le Tirpitz le 22 septembre à 06h30 et a commencé le voyage dans le Kåfjord.

Le X-6 a fait surface pour recharger les batteries mais a dû effectuer une plongée d'urgence à l'approche d'un bateau de patrouille. En 21h00, ils ont refait surface. Peu avant minuit, Cameron glissa le X-6 entre deux rochers pour attendre la première lumière.



















































Juste après 07h00, il s’est glissé de façon invisible à travers une ouverture du filet destiné au passage d’un bateau.
À 07h07, il s'est échoué sur la rive ouest et a du faire surface. Il a été repéré par une vigie du Tirpitz mais considéré à tort comme un marsouin et a été ignoré!













Aux environs de 07h12, le X-6 a de nouveau fait surface à environ 27 mètres du Tirpitz et a été identifié correctement par l’ennemie. Le périscope était inondé et le compas gyroscopique s'était arrêté à cause de la violence de l'échouement.

Cameron se fraya aveuglément un chemin vers ce qu'il croyait être la bonne direction et le X-6 fut pris dans les filets entourant le Tirpitz. Il s'est brisé et a refait surface sous la proue du Tirpitz pour essuyer une fusillade de tir d'armes légères et de grenades à main. Il était évident que l'évasion était impossible alors Cameron et son équipage ont détruit leurs papiers et ont libéré les deux « sidecargoes » à côté de la tourelle "B" du Tirpitz.


























Puis ils ont sabordé l'engin et se sont rendus à un piquet allemand. Cameron et son équipage ont été pris à bord du Tirpitz





















À peu près au même moment où le X-6 libérait ses charges sous la tourelle «B» de Tirpitz, le X-7 faisait de même juste un peu plus loin derrière.

Le X-7 avait quitté l'île Brattholme à 00h45, une heure plus tôt que le X-6, et était passé à 03h50, sans encombre et sans incident, à travers le barrage à l'entrée du Kåfjord. Puis le X-7 a eu des ennuis.

L'engin s'est gravement emmêlé dans un filet au milieu du fjord. Ici le X-7 est resté enchevêtré pendant une heure avant que ses efforts violents lui permettent de se libérer, mais seulement au détriment d'un gyro défectueux et d'une pompe d'équilibre cassée. 



















A 06h00, le X-7 était libre et le Lieutenant Place décida d'aller en profondeur sous les filets anti-torpilles entourant la cible. Le Lieutenant Place s'attendait à ce que les filets atteignent environ 18 mètres de profondeur, mais en fait un autre filet couvrait l'espace du fond de la mer et le X-7 était à nouveau enchevêtré.

Il s’est libéré, a fait surface sans être remarqué et a dû plonger à nouveau, pour se retrouver  une nouvelle fois enchevêtré à 29 mètres.
Des manœuvres erratiques lui ont permis de se libérer. Le gyro était maintenant complètement hors d’usage et Place laissa l'engin remonter lentement à la surface afin de pouvoir voir où il était. Par un «extraordinaire hasard chanceux» le X-7 était à l'intérieur de la zone des filets sans rien entre lui et le Tirpitz à 27 mètres devant.

Place a ordonné à l'engin de plonger à 12 mètres et il a heurté le cuirassé à la hauteur de la tourelle «B», où il a largué sous la quille son premier chargement latéral.



















Il est ensuite allé à 18 mètres et après avoir contourné par l'arrière le Tirpitz, il a libéré son autre cargaison latérale presque sous la tourelle "X".




























Après avoir libéré ses deux cargaisons, le X-7 a plongé à 30 mètres pour essayer de sortir par l'espace où il était entré. Cependant, la boussole ne fonctionnait toujours pas et, sans aucune idée de la direction à suivre, il fut à nouveau pris dans les filets. Pendant environ trois quarts d'heure, Place travailla l'engin sur ses moteurs et en soufflant du ballast pour se dégager, mais chaque fois qu'il gagnait, il devenait de nouveau enchevêtré. À 7 h 40, le X-7 a fait surface et est tombé sous les tirs d'armes légères, mais il est parvenu à se dégager du filet et a plongé jusqu'à 37 mètres de fond. En route, mais toujours aveugle, le X-7 a de nouveau couru dans un filet quelque part sur l'arc tribord du Tirpitz.

A 8 h 12, une violente explosion a secoué le X-7 et l’a libéré. Sérieusement endommagé par les explosions des grenades sous-marines le X 7 doit remonter à la surface. Le commandant sort de l’appareil, voyant que le X7 est sur le point d’être inondé, il referme l’écoutille. L’équipage est monté pour essayer de le rouvrir et de l’eau s’est engouffrée à l’intérieur. Place  est grimpé sur le kiosque sous une pluie de balles, il a agité son chandail et s’est rendu. Le X-7, ayant ses réservoirs de ballast fuyant, a coulé sous lui à 08h35.
















Ils sont descendus vers le fond pour savoir quoi faire. Reposant au fond, l’équipage à inspecter les dommages, mais bien que la coque était encore intacte, ils ont constaté que la machine était tellement abimée qu'il était clairement impossible d'essayer de faire le trajet de retour. Pour les trois membres d’équipage le seul moyen de sortir et d’inonder le sous-marin de manière à pouvoir ouvrir l’écoutille et de s’échapper en utilisant les appareils respiratoires d’urgence.

Près de 3 heures plus tard, prisonnier dans le X-7, le sous-lieutenant Aitken réussit à s'échapper, mais ses deux compagnons, le sous-lieutenant Whittam et ERA Whiteley, ne sont pas parvenus à sortir par la trappe et moururent, ayant épuisé leur réserve d'oxygène. Tous les 3 avaient été forcés de respirer leur oxygène individuel pendant que l’eau montait dans le sous-marin car l'eau réagissait avec l'acide de la batterie pour produire du chlore
Historique du Tirpitz

A bord du Tirpitz, la journée avait commencé comme d'habitude. A 5 heures, la surveillance de l'hydrophone était assurée quand, à 07h07, un objet a été aperçu brièvement mais pris pour un marsouin et ignoré: c'était le X-6 échoué dans le filet. À 07h12, le X-6 a été correctement identifié quand il a de nouveau crevé la surface à bâbord à environ 68 mètres.

Dans le même temps l'alarme a retenti tout au long du cuirassé via la cloche d'alarme.













Une certaine confusion semble avoir été provoquée par la mauvaise utilisation de la sonnerie d'alarme. Au lieu d’indiquer «danger sous-marin», la cloche a signalé «fermer les portes étanches à l'eau», de sorte que la menace réelle pour le Tirpitz était inconnue de la plupart des membres d’équipage.
L'armement antiaérien était opérationnel mais le X-6 était trop proche du cuirassé pour lui permettre d'ouvrir le feu. Le X-craft a été vu plongeant et refaire surface quelques minutes plus tard. Quand un bateau est allé à ses côtés, l'équipage a été embarqué et une tentative de remorquage a été tentée.

À 7 h 36, les portes étanches étaient toutes fermées et les prisonniers amenés à bord où leur comportement a fait croire aux Allemands qu'ils avaient terminés avec succès leur tâche.














L'ordre a été donné pour le Tirpitz d’augmenter la vapeur.


À 7 h 40, un deuxième sous-marin miniature a été aperçu à l'extérieur du réseau de filets. C'était le X-7 forçant sa sortie. Les canons A.A. ont ouvert le feu, des grenades ont été lancées et les destroyers Z27 (Erich Steinbeck) et Z30 ont ordonné de larguer des charges de profondeur. La porte de sortie de l'enceinte du filet a été fermée.















Vers 7 h 30, lors du naufrage du X-6, près de Tirpitz, le capitaine Meyer avait l'intention d’éloigner le navire de guerre au plus vite, loin de tout danger qui aurait pu être laissé par le X-6. Déjà les plongeurs se préparaient à vérifier la coque pour y trouver des mines.














Cependant, l'observation du X-7 à l'extérieur des filets obligea le capitaine Meyer à modifier son plan, car il y avait manifestement une possibilité de danger dans le fjord et il n'avait aucun moyen de savoir si les assaillants possédaient une torpille ou simplement une mine statique. En outre, il faudrait probablement au moins une heure au Tirpitz pour quitter son point d’ancrage. Comme le  X-6 avait été aperçu du côté bâbord de Tirpitz, il était probable qu'une charge explosive aurait été déposée de ce côté et le Tirpitz fut tiré à tribord avec ses ancres et ses supports de câble. Le déplacement de la poupe, qui était fixée à la rive par des câbles, n'était pas facilement réalisable.

À 8 h 12, il y a eu deux explosions violentes, presque simultanément, et le Tirpitz a bondi de plusieurs mètres vers le haut.















Une quantité considérable de dégâts est survenue. Tous les circuits d'éclairage et une grande partie de l'alimentation électrique ont été mis hors service et la salle des générateurs n ° 2 inondée, ainsi que d'autres compartiments adjacents. Quelques minutes plus tard, un deuxième sous-marin miniature (X-7) a été vu à la surface, il s’est fait tirer dessus et un membre de l'équipage est sorti. Après que le sous-marin a coulé le destroyer Z27 a laissé tomber 5 charges de profondeur dans son voisinage.
À 8 h 43, un autre sous-marin a été aperçu à environ 592 mètres à tribord de Tirpitz. Des canons AA lourds et légers ont ouvert le feu et plusieurs coups ont été vus frapper l'engin. Il est passé sous l'eau, probablement endommagé.

Deux minutes plus tard, un destroyer a laissé tomber cinq charges de profondeur.












Lt Henty-Creer et l'équipage de X-5


Cela devait être le X-5 et c'est tout ce qu'on sait de l'engin depuis que Place et Henty-Creer avaient le 20 septembre à 23h15 échangé des cris de bonne chance au large de Sørøy, soit 33 heures plus tôt. Il est probable que Henty-Creer attendait la prochaine période "safe-to-attack" après 09h00 avant de forcer les filets et d'attaquer.
Les dégâts au Tirpitz étaient sévères. Il y avait de la distorsion et des fentes dans le fond de la coque et aux tuyaux de sortie. La salle des génératrices n ° 2 a été inondée et tous les autres générateurs électriques ont été foudroyés, de sorte qu'il n'y a pas eu d'énergie disponible dans le navire pendant deux heures, ce qui a effectivement empêché le démarrage des chaudières et le départ du navire. Une grande partie de la  machinerie a été endommagée sur ses fixations et mise hors service: les arbres de l'hélice faussées et les tourelles «A» et «X» ont sauté de leur chemin de roulement et ont été rendues temporairement inutilisables. Les télémètres et les équipements de lutte contre l'incendie ont été gravement endommagés et l'équipement radar a été rendu inutilisable. Deux  avions ont été gravement endommagés et le safran du port a été mis hors service. Deux navires d'approvisionnement en énergie ont été envoyés pour aider le cuirassé. Le 25 septembre, l'état-major allemand décida, avec l'approbation du Führer que les réparations devaient être effectuées dans un port du nord, mais il fut reconnu que le cuirassé pourrait ne plus jamais être complètement opérationnel. .

Épilogue

Le X-10 a passé toute la journée du 22 septembre en plongé en essayant de réparer ses pannes. Au coucher du soleil, les défauts du X-10 n'étaient toujours pas résolus. Hudspeth (ayant entendu les explosions) a décidé que toute tentative d'attaquer un ennemi alerté, avec son engin défectueux, serait un suicide. À 18 h le 22 septembre, le X-10 a fait surface et a commencé son voyage de retour. Il a atteint la position de rendez-vous vers 23h00 le 23 septembre. Pendant une journée et demie Hudspeth a manœuvré dans la région, plongé et fait surface, essayant d'entrer en contact avec un sous-marin remorqueur, mais sans succès et le 25 septembre à 4 h 30, il se dirige vers le fjord de Sandøy. Ici, l'équipage de X-10 s'est reposé et nettoyé.

A l'aube du 27 septembre, X-10 a repris la route, cette fois-ci direction l'ouest sur 32 kilomètres, où un sous-marin devait se rendre ce soir-là. A 01h50 le 28 septembre le X-10 était a été pris en remorque par le Stubborn.
















Le 3 octobre à 18h07, l'officier des sous-marins les avertit d'un coup de vent imminent et ordonna d'embarquer l'équipage à bord du Stubborn. Le 3 octobre à 20 h 45, le X-10 a été coulé à 66 ° 13 'N. 04 ° 02' E.
Twelfth Submarine Flotilla
Cette stèle est érigée à la mémoire des hommes de la 12ème Flottille de Sous-Marin de la Royal Navy, qui ont donné leur vie pour l'attaque couronnée de succès et d'audace sur le cuirassé allemand 'Tirpitz' dans des X Craft (Midget Submarines) pendant l’OPERATION SOURCE-SEPTEMBRE 1943
Ainsi se termina la première attaque des sous-marins britanniques et la première tentative réussie de détruire ou d’endommager le Tirpitz. Sur les six X-craft, aucun ne retourna à la maison, mais leurs pertes furent heureusement légères. 9 hommes ont été perdus et 6 hommes ont été faits prisonniers et sont rentrés sains et saufs après la guerre.

L'attaque a été un énorme succès. Pour la perte de seulement 9 hommes tués et six hommes capturés, le cuirassé avait été gravement endommagé, peut-être irrémédiablement, et mis hors d'état de fonctionner pendant six mois et le moral de son équipage miné.


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Panache - 121 - 126 - 128

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1945, la chute de Budapest.

Voici l'une des dernières grandes batailles de ce front, la Bataille pour la Capitale de la Hongrie.
16 octobre 1944, le Régent Horty est chassé du pouvoir en Hongrie par les "Croix fléchées", le parti nazi Hongrois. Cet évènement conduira à la sanglante bataille de Budapest durant l’hiver 1944-45.
En effet, le Régent, comprenant tardivement que son pays ne pouvait plus faire la guerre au côté de l’Allemagne et voulant sauvegarder son intégrité, ainsi que son pouvoir personnel, débuta des négociations secrètes avec les soviétiques pour désengager la Hongrie de la guerre avant que le front ne pénètre trop dans le pays.
Cependant, avant qu’il n’y parvienne, Hitler ordonna sa "destitution" et permit l’arrivée au pouvoir des "Croix fléchées". Dans les quelques jours qui suivirent, l’armée allemande se déploya massivement en Hongrie et le nouveau régime était bien décidé à stopper, ou retarder, l’avancée soviétique par tous les moyens. 
Les Croix fléchées gouvernent le royaume de Hongrie du 15 octobre 1944 à la fin mars 1945. Ils soutiennent inconditionnellement Hitler, jusqu'en octobre 1944 où celui-ci, perdant son influence sur le régent Horthy, leur permet de prendre le pouvoir, établissant un éphémère « Gouvernement d'unité nationale », d'inspiration fasciste. Dès leur prise du pouvoir, le 16 octobre 1944, les membres de ce parti assassinent massivement les Juifs de Budapest. Ces massacres sont encouragés par les Allemands, qui ne leur reprochent que leur caractère spontané ; les survivants de ces massacres sont enrôlés dans des bataillons pour ériger des fortifications autour de Budapest. Un mois avant la chute de la ville, les membres des Croix fléchées assassinent massivement des centaines de Juifs, noyés ou fusillés.

Etrangement très peu des 900 000 habitants, ne partiront avant que les Soviétiques ne l’encerclent... En effet, la croyance populaire voulait que la Hongrie et Budapest seraient vite capturées et qu’il était plus sur de rester dans les grandes villes, où l’occupant serait moins "despotique" que dans les campagnes. La vie dans la capitale se poursuit comme de normale. Un journaliste allemand déclarera ceci :
Sur les ponts connectant Buda et Pest, de chaque côté du Danube, on rencontre un garde allemand tous les vingt mètres. Il porte son arme prête, au poing et non sur son épaule. Le long des quais du Danube, où l’on se baladait avec plaisir sous les lampadaires dans les pâles nuits d’été devant certains des hôtels les plus fameux au monde — les Ritz, Bristol, Hungaria et Carlton.

  1. 1944 : Les habitants de Budapest observent, depuis la Colline du Château, le bombardement de Budapest. 
  2.  Hôtel Carlton. 
  3. Les quais du Danube avec à gauche l'hôtel Bristol.

Les habitués des cafés se rencontrent comme d’habitude à cinq-heure au Negresco alors que les bombardiers soviétiques lâchent des bombes indistinctement. Pour le dîner, l’artillerie soviétique envoie des obus lourds sur la cité. Les serveurs travaillent comme si de rien n’était. Chaque jour, il y a au moins quatre ou cinq alertes aériennes.


Le 19 décembre, après un bref repos et aidée par une excellente opération d’intoxication, l’armée soviétique, forte de
1 075 000 hommes, lance une offensive majeure dans toute la Hongrie.

 625 000 hommes attaquent depuis l’est, 450 000 depuis le sud. Cet assaut force le front de l’Axe et dès le 21 les troupes soviétiques au sud ont progressé de manière significative.
Le jour de Noël, au petit matin, des véhicules de reconnaissance pénètrent dans les collines de Buda (à l’ouest) jusque sur la Colline du Château, quartier central de la ville. Les autorités militaires de l’Axe réagissent alors et les premières escarmouches éclatent. Des forces de la SS sont rapidement redéployées vers l’ouest. Bien que les Soviétiques ne soient pas assez nombreux alors pour profiter pleinement de ces avancées, ils prennent le contrôle de certains points stratégiques comme l’Hôpital Janos Korhaz à deux kilomètres du Palais Royal. Dans le même temps, les forces germano-hongroises les empêchent de s’emparer des hauteurs de Buda.
Il y a alors près de 70 000 Hongrois et Allemands pour défendre la ville. Certaines unités sont d’excellente qualité comme la division Feldherrnhalle Panzergrenadier, alors que certaines ne sont guère plus que des milices.
La première semaine du siège se caractérise par une série d’assauts soviétiques violents mais désordonnés pour tenter de prendre les points stratégiques de Buda et ceux les plus éloignés du centre de Pest.

 Les forces hongroises et allemandes transformèrent bien vite tous ces points en véritables forteresses urbaines... Les positions des défenseurs restent cependant stables à ce moment-là.
Le 29 décembre, pressé de continuer vers Vienne, le Maréchal Malinovsky envoie deux émissaires pour proposer la capitulation de la ville. Ils sont renvoyés par les Allemands. Par un fâcheux concours de circonstances, les deux émissaires seront tués sur le chemin du retour sans que cela ne soit intentionnel de la part des Allemands ou des Hongrois. La machine de propagande soviétique reprendra cependant l’incident à son compte, ajoutant à la sauvagerie des combats.

Dans Pest, les Soviétiques tentèrent alors d’avancer. Plusieurs avenues servirent d’axes d’entrée vers le cœur de la ville. Les défenseurs ne souhaitant pas de battre si loin du centre-ville et ayant perdu leur points forts les plus externes, se replièrent lentement, causant suffisamment de pertes aux Soviétiques pour que leur avance se fasse à une allure d’escargot.
Le 1er janvier 1945, la Wehrmacht déclenche l’opération Konrad qui vise à désenclaver Budapest par le nord, en attaquant à travers un terrain vallonné et forestier. L'opération « Konrad » commence à 18h00, sans préparation d'artillerie.

Le 2 janvier, à 6 heures, les chars du SS-Panzer- Regiment 3 quittent leur position de départ et entament leur progression à partir de Komârom, le long de la route suivant le cours du Danube. 

Arrivé dans Dunaalmàs, le Tiger de pointe est immobilisé par des tirs antichars. Le SS-Sturmbannführer Meierdress, qui roule dans le Befehlspanther n° 101, contourne l'engin immobilisé et prend la tête de la colonne.

C'est alors qu'au moment où le Panther n° 101 se remet en mouvement qu'un SU-85 du 1438e régiment d'artillerie autopropulsée, bien camouflé, tire un obus dans l'arrière de sa tourelle L'explosion l'arrache de la caisse, tuant sur le coup Meierdress et ses deux camarades de tourelle. 

Le Panther n° I03, qui se trouve en retrait, tire sur le SU-85 repéré et le détruit.
Le lendemain, la l./SS-Panzer-Regiment 3 se met en mouvement sur la route Nyergesüjfalu-Bajét. Alors qu'ils arrivent devant Bajna, deux Panther contournent la route et roulent en terrain découvert pour flanquer le village et attaquer le barrage antichar qui verrouille la zone. Le combat ne tarde pas
à s'engager.

La section de tête, composée de trois Tiger, suivis par des Panther, avance lentement le long de la grand-rue. Un blindé soviétique est détruit près de l'église du village. Le Tiger de tête est touché à son tour peu après et s'immobilise près de l'église. Le second contourne son semblable, mais il est également stoppé par des obus antichars de 85 mm qui endommagent son train de roulement.
Le troisième Tiger et un Panther isolé fournissent un feu de couverture aux deux Tiger endommagés.

Le 5 janvier, la Panzergruppe, sous les ordres du Kommandeur du régiment, le SS-Obersturmbannführer Laackmann, progresse sur Szomor dans l'axe nord-ouest vers le sud-est. Les blindés allemands rencontrent une forte défense devant la bourgade, où les Soviétiques ont positionné un nombre important de canons antichars et près de 45 blindés. Le Befehlspanther n° I03 et un autre Panther sont détruits par des tirs venant du nord-ouest de la localité, et les deux engins prennent rapidement feu, touchés à plusieurs reprises dans la caisse, le train de roulement et la tourelle.

Le lendemain, la Panther-Abteilung occupe des positions défensives au sud-ouest de Szomor. Les pertes sont lourdes depuis le début de l'opération « Konrad », et de nombreux Panzer endommagés du SS-Panzer-Regiment 3 sont acheminés sur Tata pour être envoyés par train vers Acs pour réparation

Le 7 janvier, à 7 heures, le SS-Panzer-Artillerie-Regiment 3 déclenche un tir de barrage qui dure une heure. Sitôt que le feu a cessé, les Kampfgruppen s'ébranlent vers Zsâmbék. 
Non sans mal. Les hauteurs sont véritablement hérissées de canons antichars et de blindés enterrés. La 3. SS-Panzer-Division n'avancera plus... La l./SS-Panzer-Regiment 3 tente tout de même de prendre de flanc les positions au sud de Szomor avec 10 Panther pour dépasser la cote 317.

Les Panzer atteignent le croisement de la route Felsoorspuszta-Esztermajor-Mâny, où ils sont immobilisés par le feu provenant du 382e régiment d'artillerie automotrice de la Garde, équipé de SU-100 engagés pour la première fois dans ce secteur. Un Panther est détruit, et neuf autres sont endommagés durant les violents combats qui s'ensuivent. 
En face, onze SU-100 auraient été incendiés, ainsi qu'un ISU-122 neutralisé par un Panther de la 3. Kompanie. Le 11, devant les résultats décevants de cette nouvelle tentative, Hitler ordonne l'arrêt de « Konrad  », alors même que les clochers de Budapest sont en vue des colonnes de la 5. SS-Panzer-Division « Wiking ».

Pendant ce temps, les combats gagnent de plus en plus la ville. Un million de civils se terrent dans les caves, les tunnels de défenses et les grottes naturelles sous la colline du Château. Partout les SS, les parachutistes hongrois, les soldats de toutes armes, affrontent les troupes de chocs soviétiques qui déferlent en nombre dans les rues, soutenues par une puissance de feu considérable.

La question du ravitaillement est critique pour les défenseurs de la ville. La perte de l’aéroport Ferihegy, au sud-est de Pest, le 27 décembre 1944, porte un coup sévère au ravitaillement. Les Allemands utiliseront jusqu’au 9 janvier une longue et large avenue avant de se servir d’un parc de Buda au pied de la colline du Château.Cette zone d’atterrissage et si fine et courte que seul des planeurs pilotés par des membres des Jeunesses Hitlériennes osaient encore s’y poser sous le feu constant des Soviétiques.


Le Danube coulant du nord vers le sud, les Allemands parviendront à faire passer, sous couvert du brouillard et avant que le fleuve ne gèle, des milliers de tonnes de ravitaillement sur des barges. La bataille devient alors le plus violent et sanglant combat urbain majeur depuis Stalingrad. La guerre psychologique s’installe. Des tracts lâchés par les avions soviétiques disent : Die Schwarzen Raben fliegen aus Stalingrad (les corbeaux noirs arrivent de Stalingrad). Le froid inhabituel et les snipers (sibériens) mènent la vie dure aux soldats de l’Axe. Si les unités allemandes, habituées à ce genre de situation, ne bronchent pas, ce n’est pas le cas des unités hongroises récemment recrutées et où la désertion devient monnaie courante. La guerre se propage dans les égouts que les deux camps utilisent pour infiltrer les lignes adverses et amasser des renseignements.

Les Soviétiques chassèrent les Allemands de l’Ile Csepel, le cœur industriel de la ville, après d’âpres combats mètres par mètres dans les usines et les manufactures. Jusqu’au dernier moment les usines du grand magnat industriel juif hongrois Manfred Weiss, le "Krupp hongrois" produiront des obus, des munitions et des Panzerfausts pour la garnison.
A Pest l’avance rouge se poursuit. Le 12 janvier, la Place des Héros et le Bois de Ville sont pris et les Soviétiques déferlent sur l’Avenue Andrassy, les Champs Elysées de Budapest. A partir de ce point, l’avancée soviétique s’accélère.

Au niveau de la Gare de l’Est (Keleti Palyaudvar), à partir du 14, les Hongrois se défendent avec acharnement et sauvagerie face à leurs ennemis héréditaires, les Roumains du Général Nicholae Sova. Jusque-là ils n’avaient combattu qu’à contrecœur... Le 16 les défenseurs hongrois épuisés défendent encore chaque quai de la gare mais sont finalement vaincu par un ennemi supérieur en nombre.
La Gare de l’Ouest, à Pest, (Nyugati Palyaudvar) est aussi un point de sérieuse résistance de la part des Hongrois. Cependant ils en sont également chassés le 16, ce qui met les Soviétiques à quelques centaines de mètres du Danube. La garnison de Pest risque alors de se trouver coupé en deux par son centre ! Le 17, Hitler consent à laisser l’ensemble de la garnison se replier sur Buda.

Un terrible bouchon encombre alors les deux principaux ponts sur le Danube, le Pont des Chaines, centenaire, et le pont Erzsebet. Voici la description qu’en fit un reporter :Les ponts étaient constamment sous le plus lourd des feu, et malgré ceci, tout ce qui pouvait courir, rouler ou ramper traversait de Pest vers Buda. Les véhicules de toutes sortes, civils comme militaires, chargés comme pas possible, transportaient des mères en haillons, des épouses et des enfants en pleurs et beaucoup, beaucoup de soldats blessés. Quand les obus de mortiers tombaient dans cette masse mouvante d’humanité, hommes et matériels étaient éjectés de chaque côté des ponts dans le fleuve.
Malgré les protestations du Général Ivan Hindy, commandant en chef hongrois, les Allemands firent sauter les magnifiques ponts le 18, peu avant l’aube.
A l’extérieur de la poche, les SS déployés au nord-ouest furent secrètement redéployés au sud si bien que le 20, les Allemands purent lancer le dernier grand raid blindé de la guerre. Ce raid ouvrit un trou large de 18 Km dans les lignes soviétiques et finit par atteindre le Danube au sud de Budapest où les chars allemands ouvrirent le feu sur l’activité fluviale soviétique. Le 23 janvier, la ville de Székesfehérvár, au sud-ouest de Budapest, était reprise par les SS mettant ainsi en danger l’ensemble du dispositif soviétique.
Deux corps d’infanterie qui se préparaient à l’anéantissement final de la poche de Budapest sont redéployés vers le sud en catastrophe. Le Cinquième corps de Cavalerie de la Garde parcourra près de 100 Km en une journée, arrivant avec les autres unités redéployées pour repousser les Allemands, grandement affaiblis par leur avance.
Le 24 janvier, les Allemands mènent une dernière attaque qui les amène à 20 Km au sud de la ville. Un certain nombre de messages sont échangés par radio avec la garnison, notamment celui-ci :
Souhaitons avec ardeur votre succès et notre libération, dix milles des nôtres, blessés, vous attendent.
Le 28 janvier, alors que les troupes de l’Axe se replient vers l’ouest, le sort de Budapest est définitivement scellé... Alors que le moral des défenseurs décline, les troupes soviétiques exercent toujours plus de pression sur eux. Deux corps d’infanterie attaquent sans relâche le sud de la ville et la ligne de défense établie sur les crêtes et les vallées de la face ouest de la ville. Assauts après assauts le Kampfgruppe Portugall parvient à tenir la colline des aigles, surplombant l’ensemble du dispositif défensif. Plus bas, au cimetière Farkasreti les combattants se livrent à une macabre bataille entre les tombes...

Plus en centre-ville, des étudiants hongrois défendent avec vigueur la colline aux roses, et mènent même une contre-offensive soutenue par plusieurs canons automoteurs Hummel de 150 mm. L’ile Margit est défendue par une garnison mixte germano-hongroise et est toujours relié à Buda par une moitié intact du pont Margit.

Le site était très important pour la garnison car ses vastes étendues de gazons servaient aux parachutages et l’île couvrait aussi l’approche des aérodromes de fortune du centre-ville. Une grande partie du ravitaillement  par air échoue dans le secteur soviétique.
Début février la situation logistique est catastrophique pour la garnison. La ration journalière est réduite à 150 grammes de pain, de la viande de cheval et de la neige fondue. La majorité des combattants souffrent de diarrhées et on craint une épidémie de typhus.
Les Soviétiques lancent de violentes attaques sur le cimetière Farkasreti, et forcent finalement les défenseurs à se replier après plusieurs jours de combats. Les unités de l’Axe se repositionnent dans le vieux quartier de Taban, entre les collines du Château et Gellert.
Le 6 février, une attaque venant de trois directions permet enfin d’emporter la colline des Aigles après pas moins de six semaines de combats incessants. La défense de toute la ville est compromise alors que l’artillerie soviétique s’installe sur le sommet. Elle commence alors à déverser ses obus, avec précision, sur les positions de l’Axe en contre-bas. Les pistes d’atterrissages improvisées deviennent inutilisables et tout ce qui reste de la garnison est pressée contre le Danube dans un rectangle de deux Km sur 600 m, à court de munitions et presque incapable de répondre à toute nouvelle offensive...


Cependant, la garnison refuse d’abandonner, notamment les Croix Fléchées qui organisent plusieurs tentatives de contre-attaques sur la colline du Château. Au sud de l’Hôtel Gellert, les défenseurs épuisés combattent avec détermination l’infanterie et les tanks soviétiques. Pendant deux jours, la Gare du Sud (Deli Palyaudvar) est le siège d’âpres combats, les Soviétiques tentant de prendre le dernier bâtiment majeur encore debout au plus près du Château. Lorsqu’elle tombera les Soviétiques en profiteront pour avancer autour de la colline du Château... Le 10 février, des troupes de marines soviétiques lancent un violent assaut sur les hauteurs, prenant pied sur la colline du Château.

Parallèlement, les Soviétiques avancent maison par maison dans le quartier de Taban, parvenant presque à couper en deux la poche tenue par la garnison ! Alors que tout espoir d’être un jour secouru a disparu, que les stocks de munitions et de vivres sont épuisés et que les premiers Soviétiques sont à dix minutes de son quartier général, le Général Pfeffer-Wildenbruch ordonne, contre la volonté d’Hitler, une sortie.
Les troupes germano-hongroises s’organisent en trois vagues et profitent d’un épais brouillard pour avancer. Les Soviétiques sont initialement surpris alors que la garnison infiltre des soldats russophones dans ses positions à la Place Széna. La première vague avance alors dans les rues vers le nord-ouest au travers de la Place Széna, sous le feu soviétique. Beaucoup seront abattus quand les soldats soviétiques parviendront à apercevoir leurs silhouettes dans le brouillard. Les rares véhicules qui accompagnent la retraite sont rapidement détruits par des canons antichars soviétiques.
Certains groupes de soldats avancent en faisant usage de tactiques d’assauts coordonnés mais la première vague doit son passage à son seul nombre et la brutalité de milliers de soldats désespérés qui tentent de s’en sortir par tous les moyens...
Les seconde et troisième vagues ont moins de chance car l’artillerie les prend à parti alors qu’elles sont encore engagées dans différents combats de rue... Malgré des pertes terribles et l’épuisement total des munitions, la garnison finit par gagner la relative sécurité des bois sur les collines au nord-ouest de la ville.

Plus de 10 000 soldats, allemands comme hongrois, parviendront à quitter la ville, laissant derrière eux un macabre sillage de milliers de morts et de soldats trop épuisés pour fuir qui seront finalement pris par les Soviétiques. 
La ville de Budapest est un vaste champ de ruine. Des milliers de bâtiments sont détruits ou endommagés. Le Parlement et le Palais Royal sont aussi en ruine et les cinq ponts, tous des pièces uniques d’architecture, reposent au fond du Danube. Près de 40 000 civils hongrois, dont une moitié de Juifs, trouveront la mort dans la bataille.

On n’a jamais pu obtenir le coût exact de la conquête de Budapest pour les Soviétiques, mais on l’estime entre 100 et 160 000 morts. Des statistiques soviétiques d’après-guerre estime que 180 000 combattants hongrois et allemands étaient piégés dans la ville et que 110 000 ont été capturés.



Panache - 088 - 090 - 095 - 096

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Raversijde Mur de l'Atlantique

















L' Atlantikwall est l’une des attractions phares de la côte belge. Les plus de soixante bunkers, postes d’observation et positions d’artillerie, et les deux kilomètres de galeries ouvertes ou souterraines constituent l’une des parties les mieux conservées de la célèbre ligne de défense allemande « Atlantikwall ». L'Atlantikwall à Raversyde abrite la seule batterie côtière allemande qui subsiste de la Première Guerre mondiale, la batterie Aachen. On y trouvait des canons, auxquels étaient associés des bunkers d’observation et des baraquements pour les troupes.

Batterie Aachen (1914-1918)


Entrée de la Batterie Aachen durant l'hiver 1916 ou 1917
Entrée de la Batterie Aachen 2017



















































Les travaux de construction de la batterie débutèrent le 8 janvier 1915. Elle fut opérationnelle fin avril 1915. On peut encore y apercevoir les quatre emplacements de canons, avec un bunker d’observation de chaque côté.















Le bunker d’observation côté ouest servait aussi de poste de commandement. Après quelques temps, il assuma également ce rôle pour la batterie Deutschland, à Bredene. Cela nécessitait toutefois un équipement onéreux, ce qui contraignit les Allemands à renforcer cette construction. Une artillerie de marine de 4 x 15 cm fut installée, d’une portée de 18,7 km. Les canons se trouvaient sous des coupoles en acier servant à protéger l’artillerie. Une voie ferrée étroite reliait les positions d’artillerie aux différents dépôts de munitions, qui étaient dissimulés dans les dunes. Le télémètre d’origine, qui servait à évaluer la distance des cibles potentielles en mer, est toujours présent près du poste d’observation.

La batterie Aachen était la batterie la plus proche du « front de l’Ouest » et constituait donc une réelle menace pour les alliés. Elle fut utilisée pour la première fois le 5 et le 9 mai 1915, pour faire feu sur les lignes près de Nieuport. Deux mois plus tard, sa défense anti-aérienne tira sur quelques avions alliés. Le 10 juillet 1917, elle aida les Allemands à s’emparer de la tête de pont alliée à Lombardsijde. Un an plus tard, elle coula un bateau américain.



























Mais cette batterie était elle-même régulièrement la cible de tirs. Le 9 septembre, elle se retrouva sous le feu de monitors britanniques, entraînant la destruction d’un baraquement de soldats. Les bateaux alliés avaient d’ailleurs souvent pour mission de faire feu sur les batteries allemandes, mais cela restait généralement sans grandes conséquences
































« Opération Zo » du 23 avril 1918.

Par crainte d’un débarquement allié sur la plage et pour protéger les ports de Zeebruges et d’Ostende (depuis lesquels opéraient les sous-marins allemands), les Allemands construisirent des batteries sur le littoral belge. Seuls les vestiges de la Batterie Aachen ont été conservés.
Opération dont le nom de code était « Opération Zo » (Zo pour Zeebrugge - Ostende), était une attaque-éclair visant à bloquer l'accès depuis et vers le port, en coulant délibérément des navires chargés de béton de manière à ce qu'ils bloquent l'entrée du canal, empêchant ainsi son utilisation par les navires et sous-marins allemands.Un petit groupe, commandé par le lieutenant Richard Sandford, amène le vieux sous-marin HMS C3 de la classe C rempli d'explosifs sous la passerelle qui relie le môle à la terre ferme, et fait sauter le sous-marin. Comme prévu, cette explosion isole le môle de la terre ferme 





























Lors de l'opération, trois vaisseaux, le Thetis, l'Intrepid et l'Iphigenia, s'introduisent dans le port intérieur de Zeebruges, afin de bloquer le canal, mais le plan ne se déroule pas comme prévu. L'échec de l'attaque du môle a permis aux Allemands d'utiliser leurs canons lourds sur les trois navires alourdis parce que remplis de béton. Le Thétis est prématurément sabordé par son équipage, avant l'entrée du canal, après avoir heurté un obstacle, mais les deux autres navires (l'Intrepid et l'Iphigenia) sont coulés au point le plus étroit du canal. Ils ne sont cependant pas dans la bonne position, et ne gêneront véritablement le trafic que durant quelques jours. Les Allemands ont en effet dans ce délai pu enlever deux piliers de la rive ouest du canal, et élargir le canal dans la vase devant la poupe des 2 navires coulés. Ceci leur a suffi pour rétablir le trafic des sous-marins, au moins à marée haute.




Pendant la Seconde Guerre mondiale, on construisit au même endroit de nouveaux ouvrages défensifs, qui faisaient partie de la ligne de défense « Atlantikwall ».  Les Alliés avaient obtenu la supériorité aérienne dès le début de la guerre, après la Bataille d’Angleterre en 1940. Après quoi Hitler fit une croix sur ses plans d’invasion de la Grande-Bretagne. À partir de ce moment et jusqu’au débarquement de Normandie, les côtes de la Mer de Barents jusqu’au Golfe de Gascogne constituèrent le front de l’ouest. Les Allemands jusqu’alors offensifs adoptèrent une attitude défensive. Lorsque l’Opération Barbarossa (l’invasion de la Russie en 1941) échoua et que le front de l’est nécessita de plus en plus de troupes, les Allemands essayèrent de compenser le manque croissant de forces armées à l’ouest en développant davantage la défense côtière sous le nom de « Neue Westwall ». À partir d’août 1942, le nom fut changé en « Atlantikwall », avec différents programmes de construction qui devinrent plus intensifs après le débarquement de Dieppe.

Batterie Tirpiz (1940-1945)


Cette place forte a été construite en été 1941 pour protéger le port d'Ostende.Au début, des batteries de campagne à ciel ouvert ont été installées dans les dunes qui ne les protègaient guère des tirs et bombardements ennemi. Un an plus tard, la batterie sera intégrée au Mur de l'Atlantique sous le nom Tirpitz. La batterie était équipée d'armes prises à l'ennemi.













Le 23 mars le Generalfeldmarschall von Rundstedt publie sa directive de guerre n°40 qui ordonne toute une série de mesures afin de renforcer les côtes des pays occupés ou annexés. En premier lieu, une protection de tous les grands ports, surtout ceux abritant, sur la façade atlantique, les bases pour sous-marins. Les Allemands sont persuadés qu'un débarquement ne peut avoir lieu qu'à proximité d'un port afin d'assurer la logistique des troupes débarquées. Dans cet esprit, il est décidé l'installation de batteries lourdes et moyennes de la Kriegsmarine responsable des objectifs marins, la création de points d'appui renforcés autour des ports tenus par l'armée de terre et à proximité des plages et des digues (les widerstandsnesten). 


















Generalfeldmarschall Erwin Rommel à Raversijde, en Belgique, le 21 Décembre, 1943
Cette photo montre le Maréchal Rommel en tournée
d'inspection au Raversijde.
Remarqué le gardien dans sa guérite. 
La même guérite en 2017


Le 5 novembre 1943, Rommel est nommé inspecteur des fortifications à l'Ouest, le mur de l'Atlantique construit pour tenter d'interdire le débarquement des Alliés, devenu inéluctable, sur le littoral du nord-ouest de l'Europe. Sous son impulsion, les défenses littorales vont être sérieusement renforcées. Si comme les autres généraux allemands, il pense que le mur ne sera pas suffisant pour repousser un débarquement, il estime que « le rivage constitue la première ligne de résistance. » Selon lui, les Alliés devront être repoussés par un combat dès les premiers jours sur la zone littorale.
















Le 21 décembre 1943, Rommel inspecte la batterie M.K.B. Tirpitz à Raversijde. Rommel et ses officiers observent le maniement du canon 12 cm K 370 (b) dans son encuvement. Le Canon "120mm L mle 1931" était un canon moyen utilisé par la Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale. Les armes capturées ont été mises au service de la Wehrmacht  en mai 1940 après la capitulation de la Belgique où elles étaient généralement utilisées pour les tâches de défense.
Calibre 120 mm - Poids total 5.8 tonnes  Longueur totale 4.426 m - Longueur canon 3.562 m - Portée 17.5 Kms - Poids projectile 21.93 kg





















Canon Flak40, 37mm, portée 6000m (1943-1944)
Même canon en 2017
Maison de pecheur habitée de 1942 à 1944 par le Kapitänleutnant Koppen, officier commandant allemand de la batterie. 
















Les batteries d’artillerie côtière étaient sous la direction de la Kriegsmarine. Pour cette raison le système de lit attaché au plafond par des chaines est identique que celui utilisé sur les navires de guerre de la marine allemande. 
















Anti-tank PAK 40 – Calibre : 7.5cm – Portée 8100m (HE) 1800m (Pz.Gr) – Poids total : 1500kg – Munition : Pz.Gr 39/40/Spr.G.
Le canon PaK 40 équipa les troupes dès le début de 1942. Il devint l'arme antichar de base de l'armée allemande.Environ 23 500 PaK 40 furent produits. 



















Après le débarquement en 1944, les Allemands ont également placé des canons dirigés vers l'intérieur des terres, mais les troupes n'étaient pas en mesure de résister à l'avance alliée. Seul le grand port de Dunkerque dans le Nord de la France a tenu jusqu'à la fin de la guerre. La date de fin des travaux a été gravée dans le béton.
Le PaK 36, étant une arme de petit calibre, devint rapidement dépassé dès la campagne de l'Ouest de mai 1940. Les soldats allemand les trouvèrent plus qu'inutiles face à des chars lourds, comme le Matilda Mark II britannique, les chars B1 ou Somua S-35 français. Les médiocres performances du PaK 36 lui valurent le surnom de « Heeresanklopfgerät » ou « frappe-à-la-porte de l'armée » Anti-tank PAK 36 – Calibre : 3,7cm – Portée : 6800m – Poids : 450kg




















Le Canon de 10,5 cm SK C/32 ( SK - Schnelladekanone (canon à chargement rapide) C - Construktionsjahr (année de conception) était un canon naval allemand largement utilisé sur une variété de navires de la Kriegsmarine pendant la Seconde Guerre mondiale . Initialement conçu comme une arme de surface, Il a été le canon de pont avant standard des U-boot. Il a été utilisé dans un certain nombre d'autres rôles tels que la défense anti-aérienne et côtière. Le canon dans sa totalité pesait environ 1,8 tonne. Le SK C/32 tirait des obus de 15,1 kg de 105 mm de diamètre, et le canon est parfois décrit comme un calibre 45. La munitions dans son ensemble contenait une charge propulsive de 4,08 kg et était longue de 105 centimètres. La portée de l'arme était de 10 300 mètres à 80 degrés d'inclinaison. L'espérance de vie pratique du SK C/32 était de 4 100 coups par canon






















Un réseau complexe de tranchées reliait les différentes positions souterraines qui contenaient les salles de contrôle du quartier général, les salles des transmissions, les salles radios, la salle des repas et les quartiers de repos. Tous les points fortifiés étaient reliés entre eux par des lignes téléphoniques enterrées à deux ou trois mètres de profondeur.


















Deux kilomètres de galeries ouvertes ou souterraines relient une soixante de bunkers, postes d’observation et positions d’artillerie.





















Le musée en plein air de Raverside dispose du seul exemplaire restant d'un radar de type Würzburg (FuMG: Funkmeßgerät). Ce radar très précis servait pour le guidage des poste de DCA (Flak: Flugabwehrkanone). La précision était obtenue grâce au balayage conique (Würzburg type D) avec une fréquence de 25Hz. Ce radar peut ainsi suivre automatiquement un avion en se tournant vers la direction ayant l'amplitude du signal la plus forte.

Il est surprenant que toutes ces installations, ces bunkers, ces canons et installations de radar n'ont pas servi quand l'occasion s'est présentée. Les allemandfs ont quitté les lieux avant l'arrivée des troupes alliées. La Belgique a été libérée en moins d'une semaine.


Le cœur de Raversyde est constitué par l’ancien Domaine royal de Léopold II, qui acquit plusieurs terrains à Raversijde à partir de 1902 et y fit ériger un chalet en bois. Sur ce domaine furent construits en 1904 trois chalets Suisse. Ils servaient à la famille royale pour de courtes escapades à la mer.

Ce « chalet norvégien » disparut dix ans plus tard lorsque les Allemands transformèrent le Domaine en fortification côtière.

Aujourd'hui seul le soubassement existe encore, ce qui nous donne une idée de l'endroit où ils étaient construits. Vous pouvez encore le voir le long de la digue entre Raversijde et Middelkerke.

 
Alors que le roi Léopold III et sa famille avaient été emmenés en Allemagne par les Allemands le 9 juin 1944, le prince Charles se cachait dans une petite ferme de Sart-lez-Spa. En septembre 1944, la Belgique est libérée par les Alliés avec la participation d'une unité belge, alors que le roi est prisonnier on ne sait où en Allemagne. Dans cette situation, il est nécessaire de pourvoir à la vacance du pouvoir royal afin de compléter le pouvoir exécutif dont le roi est partie intégrante. Dès septembre 1944, le gouvernement va demander l'aval du parlement pour sa politique durant quatre ans et demi et, dans la foulée, décide de proposer de confier la régence à Charles.
Les événements ont laissé des traces profondes à cet endroit. Après sa régence, le Prince Charles vint s’établir définitivement à Raversijde. Cet ensemble exceptionnel a été conservé grâce au Prince Charles qui systématiquement a refusé toute démolition. En 1981, il vendit le domaine à l’État belge.


Panache - 71 - 77 - 85


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Stalingrad  Barricade rouge

Durant l'été 1942, les allemands lancent une offensive de grande envergure, déferlant dans le Caucase vers la Volga, direction Stalingrad.

« 23 août. Grande nouvelle : nos troupes ont atteint la Volga
et se sont emparées d’une partie de la ville. Les Russes
n’ont que deux possibilités : soit se retirer le long de la
Volga, soit se rendre. Mais en réalité, il se produit quelque
chose d'incompréhensible. Au nord, nos troupes prennent
la ville et arrivent jusqu’à la Volga, au sud les divisions
condamnées à la défaite résistent avec ardeur. Fanatiques … »
(extrait du journal du soldat allemand Wilhelm Hoffman)
« 26 septembre. Suite à la prise du silo à grains de Stalingrad, les Russes ont continué à se battre tout aussi vaillamment. On ne les voit pas, ils sont assis dans les maisons et les sous-sols et tirent dans toutes les directions, ils utilisent des techniques de brigands. Les Russes ont complètement cessé de se rendre. Et si nous avons un prisonnier, ce n'est que parce qu'il est mortellement blessé et qu’il est incapable de bouger. Stalingrad : c'est l'enfer. Ceux qui ont simplement été blessés, les veinards, seront envoyés chez eux et ils fêteront la victoire en famille… »
(extrait du journal du soldat allemand Wilhelm Hoffman)

A partir d'août, des combats acharnés s'y déroulent autour de chaque maison, chaque étage et même chaque chambre car DCA, armes antichars, lance-roquettes et mitrailleuses sont réparties à travers toute la ville. La gare, par exemple, changera treize fois d'occupant.

Mon Dieu ! pourquoi nous avez-vous abandonnés ? Ecrit un lieutenant de la 24e division blindée. Il y a quinze jours que nous nous battons pour une seule maison, à grands coups de mortier, de grenades, de mitrailleuse… et de baïonnette. Dès le troisième jour, les corps de 54 des nôtres jonchaient le sol, à la cave, sur les paliers, dans l'escalier… Le front ? C'est un corridor entre deux chambres incendiées, un mince plafond entre deux étages. La seule aide que nous recevions nous vient des maisons voisines, par les escaliers de secours et les cheminées.D'étage à étage, le visage noirci, on se bombarde avec des grenades, au milieu d'explosions, de nuages de poussière et de fumée, de monceaux de plâtres, de flot de sang, de débris de mobilier et de fragments d'êtres humains. Demandez à un soldat ce que représente seulement une demi-heure de combats corps à corps dans de pareilles conditions. Et imaginez Stalingrad : 80 jours et 80 nuits de corps à corps… On ne mesure plus les rues par mètres, mais par les cadavres qui les jalonnent.

































La population et les soldats mènent une guérilla urbaine à grande échelle. Les Soviétiques avaient appris et testé la tactique pendant la guerre d'Espagne. Partout, on se tapit dans les caves, les égouts, les grottes et passages souterrains aménagés un peu partout en réserves et entrepôts.

« 25 octobre. Je fais la guerre ici depuis plus d'un mois, nous nous battons dur. Nous détruisons tous les jours cent nazis. Nous chasserons les nazis de Stalingrad ! Nous respecterons les ordres : nous protégerons le Caucase! »
(extrait des lettres de l’instructeur politique Nikolaï Danilov)
« 26 décembre. Tous les chevaux ont été mangés. Je mangerais bien un chat, on dit que la viande de chat est bonne. Les soldats ressemblent à des cadavres ou à des somnambules, qui recherchent quelque chose à se mettre sous la dent. Ils n'essaient même plus de se mettre à l’abri des missiles russes, plus de force pour bouger ou se cacher »
(extrait du journal du soldat allemand Wilhelm Hoffman)

On se bat par petits groupes dispersés qui, ainsi, peuvent opérer le plus près possible des allemands, de sorte que ceux-ci n'osent plus bombarder par crainte de toucher leurs propres troupes. La grande majorité de la population de Stalingrad reste sur place et participe aux combats, continue à travailler dans des usines et ateliers en ruines et assure l'approvisionnement.



« Je me souviens que des camarades en France disaient : ‘Eh bien, maintenant on va aller en Russie, on va goûter le jambon d’ours, qu’est-ce qu’ils n’ont pas là-bas’. Ils pensaient que nous allions continuer avec le même succès qu'en France. La façon dont les choses ont tourné fut un véritable choc pour tous ». 
(extrait des souvenirs de l’artilleur Heinz Hun)

En septembre, les allemands  atteignent quand même la Volga et s'emparent de la quasi-totalité de la ville, sans toutefois pouvoir prendre possession des grosses usines, qui se trouvent sur la Volga. Ces usines ont toutes des noms historiques et sonores: Traktor - où, la nuit, on répare les chars -, Barricade, Octobre Ce sont de vraies forteresses et des têtes de pont pour le gros de l'Armée rouge qui a dû se replier de l'autre côté du fleuve.



Attention: Les images et textes proviennent des magazines Signal et Der Adler. Ceux-ci s’adressent à un public averti, en effet servant la propagande nazi, les articles parus dans Signal et Der Adler, ne sont évidemment pas le reflet de la vérité, mais ils peuvent être à la base de réflexion et de travaux sur cette période terrible.


Dans le secteur «Barricade rouge»
Le correspondant de guerre lieutenant Benno Wundshammer rapporte ses impressions d’un coin du champ de bataille de Stalingrad.

Après avoir accompagné, des semaines durant, une escadrille de Stukas dans ses vols sur Stalingrad, l’auteur s'est rendu dans la zone de combat que les aviateurs ne voient que de très haut. Il décrit un épisode de cette bataille dont un officiera dit: «Stalingrad est une forteresse. Mais une vraie forteresse est construite d’après un système. On peut le reconstituer et déchiffrer son plan. Puis, on l'attaque méthodiquement. Stalingrad n’a pas de plan. C’est un chaos d’ouvrages défensifs, une énigme. A chaque moment, on a de nouveaux problèmes à résoudre. C’est ce qui rend le combat si dur...»




Deux photos caractéristiques des combats de Stalingrad

Les chars et l'artillerie sont maîtres du terrain entre un bloc de maisons et la Volga, à l'arrière-plan. Un petit groupe de voltigeurs s'approche lentement et prudemment du fleuve en face duquel il prendra bientôt position.

Devant une tranchée au centre de la ville un autre groupe est accueilli par des salves. Il n'attaque pas, mais se met à l'abri, jusqu'à ce que le char auquel il est affecté soit venu écraser le nid bolcheviste.
Clichés du corresp. de guerre Herbert (PK)




Le commandant de notre escadrille de Stukas m'avait dit : « Allez donc un peu voir la chose d'en bas. Soyez de retour en deux jours ! »
Je me trouve dans le poste avancé d'un corps d'aviateurs : des ruines de maisons, un toit, un périscope ; devant, une longue file de pans de murs ; derrière, des plis de terrain et des boqueteaux.
Un château d'eau métallique se dresse comme un doigt levé par-dessus la colline vaporeuse, à peu près au centre de la zone. C'est l'objectif « Do­ra VII », que nous attaquions hier en piqué.

Dans la ville
Une forte odeur de brûlé nous gagne. Des cadavres de chevaux au ven­tre gonflé dégagent une puanteur atroce. Des prisonniers et des fuyards nous croisent. Ils titubent. Nous entrons dans la ville. J'ai déjà vu beaucoup de villes où l'incendie de la guerre avait fait rage ; jamais je n'eusse prévu une aussi totale dévastation. L'équipement technique prodigieux d’une cité industrielle moderne est ravagé, brûlé, en ruine, en tas, en décombres. Des gares entières ne sont plus que de monstrueux enchevêtrements de ferrailles déjà rouillées. Au bord du chemin, un cadavre de soldat. Il tient encore dans son poing un pistolet automatique que je n'ai pas le cœur de lui arracher.
Nous rampons parmi les ruines. Partout, l’ennemi a vue sur le terrain, et les obus de ses pièces lourdes hurlent à intervalles irréguliers. Nos hommes sont tapis dans des caves et sous des voûtes éboulées. Ils y font la cuisine, jour et nuit en alerte. Un fantassin nous répète : « Chaque maison était un blockhaus. L'ennemi tirait à la fois des caves et des greniers. C'étaient, généralement, de petits groupes d'une quinzaine d'hommes, sous le commandement d'un officier ou d'un commissaire. Rien ne pouvait les faire sortir de leurs refuges. Péniblement, on s'approchait, et peu à peu on les réduisait au silence, en les arrosant de grenades à main. A mesure que la Luftwaffe, dans un tonnerre, écrasait rue après rue, en enfilade, les bolcheviks édifiaient, pendant la nuit, de nouveaux fortins dans les décombres. Ils élevaient des barricades à notre nez, pour ainsi dire. Nous en avions le souffle coupé !... » Sautant de mur en mur, nous atteignons la rive en terrasses de la Volga. Le géant de l'Europe s'étend à nos pieds. Sur l'autre berge, parfaitement dissimulé derrière des buissons et des arbres, l'ennemi épie chacun de nos mouvements. Nos hommes sont postés dans leurs fortins, surveillant le fleuve, et se souciant surtout de voir arriver leur ravitaillement.

A cent mètres de l’ennemi
Une auto blindée des radios de la Luftwaffe nous prend à bord. Ils ont pour tâche de résoudre certaines questions tactiques au milieu de lignes avancées d'infanterie. Je ne puis rien dire de plus de leur mission. Un lieutenant commande la voiture. Par chance, je reconnais en lui un sous-officier instructeur du temps où j'étais jeune recrue.
« Nous allons dans le nord de la ville, de là nous pourrons atteindre les éléments avancés. » Nous démarrons bruyamment. Les grincements et le fracas des chenilles absorbent tout bruit. Des chemins — des ornières ! — défoncés par le passage des voitures, conduisent vers l'avant. A droite et à gauche, des batteries d'artillerie. Elles grondent régulièrement. Peu à peu disparaît toute trace de vie. Des entonnoirs, des cadavres, des voitures, des chars et des canons, tout cela hors de combat, pulvérisé. Le champ de bataille est sans mouvement. Ici et là, un nuage blanc rond s'élève des amas de décombres. Le lieutenant indique : « Mortier de tranchée. » Tout est comme silencieux.
Nos yeux d’aviateurs ne sont pas exercés aux détails de cette perspective. Nous traversons une ville qui n'est plus qu'une ruine, un spectre.
Parfois, rarement, on voit des fantassins. Courbés sous le casque d'acier, ils avancent par bonds très courts, très brefs. Quand ils s’élancent, rapides comme des explosions, et plongent dans un entonnoir, on peut être certain qu'un moment après s'élève de nouveau un nuage de poussière.
Notre voiture s'arrête entre des cabanes de bois à demi consumées. Nous descendons. L'ennemi est à cent mètres. Invisible. C'est la plus grande surprise : du chaos, nul signe de vie ne jaillit. Çà et là, nous découvrons difficilement l'entrée d'un abri. Un fantassin, étonné, nous considère jusqu’à ce que le sifflement des balles le contraigne à rentrer dans son trou.


No man's land à travers Stalingrad. Le lieutenant d'aviation Benno Wundshammer correspondant de guerre de «Signal», a photographié au téléobjectif les premières lignes pendant la bataille de Stalingrad. A ce moment, on s’y battait encore pour s’emparer de la puissante fabrique de canons « Barricade rouge». Un des immenses ateliers se dresse derrière le misérable quartier d'habitations ouvrières. Une flèche indique l'endroit où se trouve, dans un trou, le guetteur allemand le plus avancé.


Devant « Barricade rouge »
Nous suivons le fond d'une tranchée. Par-dessus le parapet, nous apercevons la Volga, s'étendant le long de clôtures et de bâtiments d'usines. De hautes maisons rouges, vermillon, illuminées par l'incendie, se détachent sur le ciel bleu. Au loin, on entend les aboiements rageurs d’une mitrailleuse ; les balles sifflent dans les jardins. Les torpilles font entendre leurs « Voum ! Voum ! ». Parfois une détonation courte, perçante, aiguë : le coup de feu des tireurs d'élite.
Nous pénétrons dans une cave. Dans la pénombre, j'aperçois une caisse remplie de grenades, de pistolets automatiques et un pistolet lance-fusée avec un petit tas de cartouches. Cet arsenal, à portée de la main, procure une sensation presque reposante. Par une échelle, on atteint aux combles de la maison, construite en bois et dont, d'ailleurs, la façade postérieure n'existe plus. En haut veille un sous-officier. Au fronton du toit oblique, un périscope a été dressé, un caporal surveille les alentours. Je me penche sur l’oculaire et je regarde ces rues où, à cent mètres, l'adversaire est posté. Je ne vois que des cabanes en bois et, au fond, une grande usine. C'est la forteresse « Barricade rouge », hérissée de canons, qui a donné son nom au quartier tout entier. Le caporal m'explique : « Dans les maisons, là, les bolcheviks. » Je ne vois rien, personne. Là, seulement, un jet de poussière. « Oui, dit le caporal, là, il y en a un. Plus loin, en avant, juste au-dessus de la motte de terre jaune, c'est notre guetteur le plus avancé. »
Quelques secondes, je distingue le sommet d'un casque allemand. C'est comme un désert de combat. Cela semble vierge de toute présence humaine. Seuls, le grondement des mortiers et les rafales des invisibles mitrailleuses révèlent la bataille. Bien cachés, terrés, tenaces, rusés, les adversaires s'épient.
Je regarde l'usine. Une vapeur blanche fuse de l’intérieur. Le caporal déclare : « Là, nous avons découvert un grand nombre de mortiers. » Je veux voir, je n'aperçois, çà et là, que de petits nuages de poussière entre les cabanes démolies. « Cela suffit, nous n'avons pas besoin d'en voir davantage », me dit le sous-officier pour me consoler. Soudain, un mugissement formidable nous couche à terre, nous roule comme des pelotes. Puis une détonation énorme : « Encore un qui n'est pas tombé loin... », dit le caporal, placide, en se relevant. Vingt mètres plus loin, à gauche, une cabane flambe. Le caporal est de nouveau installé devant son périscope, et le sous-officier téléphone.
Rampant, glissant, bondissant, nous retournons à notre poste avancé. De nouveau, un mugissement ; au-dessus de nous, une détonation assourdissante.
La D.C.A. participe à l'action et règle ses fusants. Des éclats se fichent dans le bois vermoulu des cabanes. Deux fantassins en portent un troisième, inerte, la tête pendante, ses cheveux blonds flottant au vent. Nous poursuivons notre chemin. Derrière le plus proche mur de briques, un soldat, penché sur une caisse, rédige son courrier. Il ne se préoccupe ni de l'artillerie, ni du vacarme, ni des éclats, il est absorbé par une tâche bien plus importante.
Comme je lui demande si ça va, il me répond : « Merci, très bien ! Le ravitaillement arrive... La matinée est calme. L'après-midi sera plus dur, les Stukas doivent attaquer devant nous. Leurs gars sont des types rudement... »
Je n'ose pas dire à l'homme que je suis de son avis. Il ne me croirait peut- être pas.



Dans la ville ouverte non évacuée, devenue forteresse...
L'envoyé de «Signale commente ainsi la photo de gauche: «C'est un spectacle tragique de voir la population civile de Stalingrad. Une rue du nord de la ville est sous le feu continuel des lance-grenades. Soudain un civil jaillit de son abri. Après des semaines d'angoisse et d'attente, il se décide à fuir avec le peu qu'il possède encore. A 400 mètres de la ligne de feu, des femmes viennent vers nous. Que veulent-elles? L'une d'elles, terrorisée par les projectiles qui pleuvent, a perdu ses enfants; ils sont égarés, cachés on ne sait où, dans une cave. Une autre s'approche en pleurant. Voici trois jours qu'elle n'a rien mangé. Nous lui donnons du pain. Peu à peu, des femmes, des vieillards, des enfants se risquent et pénètrent dans nos lignes, à mesure qu'elles se déplacent vers l'avant. Ces malheureux s'agglomèrent aux abords de la cité, le long de nos routes de marche et de ravitaillement pour être évacués vers l'ouest (photo ci-dessus). Cette colonne de fugitifs s'étend déjà jusqu'au Don, à des centaines de kilomètres vers l’arrière ..."
Sur la route d'exode vue d'un avion. Un groupe de fugitifs a constaté que des camions allemands qui retournent à vide vers l’arrière recueillent les civils. Tout près d'un char soviétique détruit, on charge sur la dernière voilure d'une colonne les bagages de fugitifs; un autre groupe attend la prochaine voiture qui l'emportera.


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La bataille de Koursk
Juillet-août 1943

Sur la place centrale de Stalingrad flotte le drapeau soviétique - L'Armée rouge a triomphé; Fin Janvier, début Février 1943




























Au cours de l'hiver 1942, les forces soviétiques triomphent à Stalingrad en encerclant la 6ème armée allemande (près de 350 000 hommes) du maréchal Paulus mettant un coup d’arrêt aux offensives d’HITLER vers le Caucase et réduisant considérablement son potentiel de combat. HITLER craint une opération à l’ouest et veut stabiliser son front face aux Soviétiques. 

La troisième bataille de Kharkov est une contre-attaque allemande menée par le Groupe d'armées Sud allemand contre l'Armée rouge autour de la ville de Kharkov entre le 19 février et le 15 mars 1943. La contre-attaque allemande conduisit à la destruction d'environ 52 divisions soviétiques et à la reconquête des villes de Kharkov et de Belgorod.
De plus, pendant l’hiver 1943, le maréchal MANSTEIN a remporté brillamment la troisième bataille de Kharkov, stabilisant la ligne de front de Léningrad au nord à Rostov au sud. Au milieu, se trouve un saillant de 200 kilomètres de largeur et de 150 kilomètres de profondeur entre la position avancée allemande d'Orel au nord et Kharkov : c’est le saillant de Koursk.
MANSTEIN veut lancer une nouvelle offensive sur le même modèle que celle de Kharkov, quand il avait encerclé l'offensive soviétique trop avancée. Il suggéra de tromper les soviétiques  en les attirant dans le bassin du Donetz. Il encerclerait par le sud les Soviétiques et en particulier la totalité de l'aile sud de l'armée rouge acculée contre la mer d'Azov.
L'OKW (le quartier général allemand) n'accepte pas ce plan, et souhaite une action de tenaille directe sur le saillant de Koursk avec trois armées.





Phase 1 : le choc initiale

L’attaque commence dans l'après-midi du 5 juillet avec des raids de Stukas qui attaquent les lignes soviétiques sur 3 km de profondeur pendant que l'artillerie initie un tir de barrage.

 Témoignage du tireur Lau de la "Leibstandarte SS Adolf Hitler". Le Tiger de l'Unterscharführer Staudegger face aux T.34 
"Lorsque s'abattent les premiers coups de l'artillerie, nos Tiger doivent traverser un petit ruisseau ce qui demande une attention soutenue aux conducteurs, les Tiger passent toutefois cet obstacle facilement. Ce n'est pas encore l'aube. Les Tiger se trouvent prêts sur une grande étendue. Les salves de roquettes (Werfer) et les attaques de Stukas sont très impressionnants. Je vois pour la première fois le mur de feu de batteries de Werfer, j'entends leurs terribles grondements... Nous devons attendre un peu car les pionniers ont placé un T34 dans le fossé et sont fébriles pour créer un franchissement pour les panzers. La compagnie se déploie largement, les russes déclenchent un très fort feu défensif. Mon sentiment n'est pas bon, je ne sais si c'est la peur, mais en tout cas, j'ai l'estomac noué. Au même moment nous sommes atteints par un obus (Il s'agit d'un petit obus antichar), un obus atteint notre train de roulement. Mon état empire à vue d'œil lorsque nous nous rendons compte que Wendorff est couvert de sang, mais, dieu soit loué, il a été légèrement blessé par un éclat de bloc de visée qui lui a labouré le visage..."

Le fer de lance blindé de HOTH, le IIIe corps Panzer progresse alors vers les positions soviétiques autour de Savidovka.

Témoignage du Leutnant Peters (Pz.Rgt.35). 
"L'Oberleutnant Prast donne l'ordre d'attaquer, mais, déjà après quelques centaines de mètres, il est abattu. C'est le plus ancien chef de section, le leutnant Beck, qui prend le commandement. Mais pour peu de temps car au bout de quelques minutes, son char reçoit aussi un coup. Maintenant c'est mon tour. Nous ne sommes plus beaucoup, l'Oberfeldwebel Allgaier a maintenant repéré un KV enterré, un parmi beaucoup. Avec le sang-froid et le calme des Souabes, il le vise, mais la distance est encore trop grande et les obus de 7,5 ricochent. Il tire alors dans le terrain avancé avec des obus explosifs afin que la poussière qui tourbillonne aveugle l'adversaire. Il en profite pour s'en rapprocher. Le même jeu se répète deux fois, trois fois. Maintenant, il est là où il voulait être. Avec un obus de rupture dans le tube, il est aux aguets, prêt à tirer. La poussière se dissipe et l'objectif est dégagé. Tir et coup au but!. Nous nous sentons soulagés quand, derrière nous, arrive la s.Pz.Abt.505. Nous avons besoin de renfort et de soulagement. Au moment où je suis en train d'observer  le terrain, sur le bord de la tourelle avec des jumelles de campagne, une pression formidable avec détonation assourdissante me frappe sur le siège du commandant. Maintenant, on est touché, pensai-je. Mais nous sommes indemnes, notre char aussi. On trouve l'explication très vite. Un Tiger a cherché le couvert de mon Panzer IV. Quand le coup est parti, l'embouchure du canon de 8,8 était à peine distante d'un mètre de ma trappe de tourelle. Ce n'est pas ainsi que nous imaginions l'emploi des Tiger"...































Dans le même temps, le régiment de panzer grenadier Großdeutschland attaque Butovo sous une pluie torrentielle pendant que les hauteurs sont prises par la XIe division Panzer. À l'ouest, la IIIe division Panzer, qui rencontre une forte résistance soviétique, n’atteint ses objectifs qu’à minuit.

Témoignage du commandant soviétique Pavel Rotmistrov
« Après quelques minutes, les chars du premier échelon des 29ème et 18ème Corps ont ouvert le feu en mouvement, avant de heurter frontalement et de bousculer le cœur du dispositif militaire des forces nazies, chargeant littéralement afin de percer les formations ennemies. […] Dans cette mêlée, leurs « Tigres » et « Panthers » se voyaient ainsi privés de l’avantage en termes de puissance de feu sur lequel ils avaient pu compter au cours d’autres affrontements avec nos formations de blindés. Ils étaient donc déconcertés par l’efficacité à courte portée des chars soviétiques T-34 et même T-70. Le champ de bataille était envahi par des tourbillons de fumée et de poussière, la terre était secouée par de puissantes déflagrations. Les chars se heurtaient les uns aux autres et s’accrochaient, ne pouvant plus se dégager, ils se battaient alors à mort jusqu’à ce que l’un des deux ne flambe pas comme une torche ou ne se retrouve pas avec les chenilles réduites en morceaux. Mais même les chars endommagés continuaient à tirer si leurs armements étaient encore en état de marche ».

Dans le sud, le IIe SS Panzer Korps lance ses attaques préliminaires pour sécuriser les postes d'observation sur les seules hauteurs dominant le saillant de Koursk mais rencontre une résistance déterminée jusqu'à ce que des troupes d'assaut, équipées de lance-flammes, nettoient les bunkers et les avant-postes russes. 

À 22h30 les Soviétiques répliquent par un bombardement d'artillerie qui, à la faveur des fortes pluies, ralentit l'avance allemande.  
Deux chasseurs russes, un Mig-3 et un Yak-7,
abattent un Ju-88 qui plonge vers le sol.

Mais l’épicentre de la bataille débute le lendemain. En effet, les Soviétiques, remis de la surprise initiale, mettent en œuvre des tirs d’artillerie au moment du débouché des troupes allemandes. Cette action est complétée par une attaque massive par l’aviation soviétique sur les bases de la Luftwaffe dans la zone d’opération et ce, afin d'éliminer le support aérien local dès les premières heures de la bataille. Ces actions furent probablement les plus grands combats aériens de l'Histoire. La Luftwaffe, malgré sa défense héroïque se voit alors contester la maîtrise du ciel. La Wehrmacht a perdu l’initiative.

Phase 2 : l’enlisement

Très vite, la IXe armée Panzer dans le nord se trouve presque incapable de bouger. Dans les premières minutes de l'offensive elle  s’arrête en effet dans un immense champ de mines défensif et doit attendre de longues heures le soutien de sapeurs pour se dégager sous le feu incessant de l'artillerie russe. L'armée de MODEL avait bien moins de chars que MANSTEIN dans le sud et il mène, de surcroît, une tactique différente et peu efficace, utilisant ses unités alternativement pour les garder en réserve plutôt que concentrées pour obtenir la percée.

Témoignage de l’officier-tankiste soviétique Evgueni Chkourdalov
«  J’ai touché le premier char alors que je me déplaçais le long de la voie ferrée. Là, littéralement à 100 mètres de distance j’ai vu un char « Tigre » qui se trouvait sur le côté, perpendiculairement à notre position et tirait sur nos chars. Apparemment il avait mis hors de combat un grand nombre de nos chars qui se trouvaient encore sur le côté, et il tirait en direction de nos blindés. J’ai visé l’engin ennemi et tiré. Le char a pris feu. J’ai tiré encore une fois et le char s’est embrasé une nouvelle fois. L’équipage a sauté du char mais en réalité j’avais d’autres sujets de préoccupations. J’ai contourné ce char et par la suite j’ai détruit un char T III et un « Panther ». Vous savez, quand j’ai mis le « Panther » hors de combat, j’ai ressenti un grand sentiment d’excitation de voir que j’avais accompli un acte aussi héroïque ».

Après une semaine, les Allemands n’ont progressé que de 10km et, le 12 juillet, les Soviétiques lancent leur aile nord contre la IIe armée à Orel. Le rapport entre les pertes allemandes et celles de l'armée rouge est alors de 3 pour 5 mais cela ne suffit plus pour contrebalancer les masses russes.

D'après le Schwarze Korps
"L'Unterscharfuhrer Staudegger grimpe dans la tourelle de son 
Tiger (n° 22) et fonce vers le front. En chemin, un grenadier lui 
signale que 5 chars soviétiques auraient percé, il en voit 2 
qui explosent attaqués par des fantassins. Au bout de quelques 
minutes, le canon du Tiger détruit 3 T 34. Deux autres T 34 apparaissent 
sur la voie ferrée. En l'espace d'une minute, ils sont transformés en 
champignons de fumée. Cinq autres surgissent d'un petit bois. 
Ils sont aussi détruits après un échange de tirs acharnés. En continuant 
de progresser, il voit l'unité blindée annoncée plutôt, il tire coup sur 
coup. Après que 22 chars aient été détruits, les obus antichars 
sont épuisés. Les blindés qui restent sont pourchassés avec des 
obus explosifs qui endommagent gravement un grand nombre d'entre eux. 
Dans le sud les choses semblent initialement aller mieux pour les Allemands. Les blindés ouvrent une brèche et, le 6 juillet, ils ont conquis 30 km jusqu’à la petite ville de Prokhorovka. Néanmoins, avec l’échec de la « pince » nord de l’attaque allemande, cet effort n’est pas décisif. D’autant que l'armée rouge  déploie en défense les troupes initialement planifiées pour n'être utilisées que dans la contre-offensive soviétique, renversant ainsi le rapport de force. De plus, le flanc allemand n'est plus protégé car les divisions de KEMPF sont immobilisées, après avoir traversé la rivière Donets, par la 7e armée de la garde soviétique et par la météo. La 5e armée de chars de la garde russe, située à l'est de Prokhorovka engage, de son côté, violemment le IIe SS Panzer Korps et l’arrête après d’âpres combats de chars. C’est le plus grand engagement blindé de la guerre même si le « mythe », diffusé par les propagandes respectives évoquant des milliers de chars se faisant, est loin de la réalité des faits. En effet, ce combat a probablement vu s’affronter seulement 500 chars soviétiques dont 350 T34 et  quelques 117 panzers.


Phase 3 : la contre-attaque soviétique

Le 11 juillet, alors que se déroule le débarquement allié en Sicile, HITLER ordonne à Von KLUGE et MANSTEIN d’arrêter l’offensive. Quelques unités allemandes sont alors immédiatement envoyées en Italie et les soviétiques lancent leurs plans de contre-attaque dès le 15 juillet sur Orel. 

Témoignage du tankiste allemand de la division de blindés « Adolf Hitler », Wilhelm Reiss
 « Subitement, un T-34 a surgi et s’est dirigé droit sur nous. Notre premier opérateur radio s’est mis à me passer des obus un à un, pour que je les charge dans le canon. A cet instant, depuis le haut du char notre commandant n’arrêtait pas de crier : tire ! Tire ! – parce que le char continuait à se rapprocher de nous. Ce n’est qu’après le quatrième « tire ! » que j’ai entendu « Dieu merci ! » Ensuite, après un moment nous avons pu constater que le T-34 s’était arrêté à seulement huit mètres de nous ! Au sommet de sa tourelle comme estampillée, il y avait des trous de 5 centimètres. […]. Les formations armées des deux camps se sont entremêlées. Nos tankistes ont frappé l’adversaire avec succès à courte distance, mais nous avons subi de lourdes pertes. »


Témoignage de Gunther Gotha. Panther de la Hitlerjugend
"Un double choc strident! Coup au but ! Immédiatement, je pense : il faut sortir! Je bondis vers le haut afin d'évacuer par la tourelle. Mais soudain, une boule de feu brûlante entre dans l'intérieur de la tourelle avec violence. Je rabaisse mes bras et tente de protéger mon visage. J'entends alors un cri de bête dans les écouteurs, je ne réalise pas que c'est moi qui a poussé ce cri inhumain. Je sens mes genoux fléchir et je pense : "Tu dois vivre". Cette volonté me pousse vers le haut. Avec la chaleur, j'ai l'impression que mon calot s'élève de ma tête, comme une montgolfière. Je grimpe, instinctivement, comme j'ai si souvent appris à la faire, sans me soucier de la douleur et du danger. En levant la tête, j'aperçois le fond de la culotte camouflée de mon chef et je remarque deux petites brulures à cet endroit, dans cette grave situation, j'ai l'attention attirée par ce détail. Je suis maintenant sur la tourelle et je brandis mes mains devant moi, elles ne sont plus que deux masses rouges et noires. Mon visage me tire comme si la peau était trop étroite. Mon treillis fume de partout, un gigantesque nuage de fumée sort de la tourelle, à côté de moi, le moteur brûle. Le chargeur rampe à côté de moi en sortant par son écoutille arrière, il a été aussi salement touché. Je réalise soudain qu'il faut descendre..."
Les Allemands sont contraints de se replier sur la ligne Hagen partiellement préparée à la base du saillant. C’est la première victoire russe lors d’une offensive estivale. Dans le sud, les Soviétiques sont plus lents à se regrouper et attaquent que le 4 août. Soutenus par des attaques de diversion plus au sud ils reprennent Belgorod aux troupes de MANSTEIN et atteignent Kharkov le 11. Le 20, toutes les forces allemandes, épuisées, se replient et constatent l’échec de cette offensive d’été. La Wehrmacht perd à Koursk l’initiative sur le théâtre d’opération russe ainsi que ses dernières réserves opératives, d’autant que Berlin doit maintenant renforcer le front occidental.

Merci à "lechoduchampdebataille" pour les infos:
http://lechoduchampdebataille.blogspot.be/p/koursk-1943.html

Panache n° 051 - 055 - 056 - 057 - 061


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Attention: Les images et textes proviennent des magazines Signal et Der Adler. Ceux-ci s’adressent à un public averti, en effet servant la propagande nazi, les articles parus dans Signal et Der Adler, ne sont évidemment pas le reflet de la vérité, mais ils peuvent être à la base de réflexion et de travaux sur cette période terrible.

















Combat aérien à Biélgorod
Stukas contre chars blindés soviétiques infiltrés
Attaques malgré la violente défense par des chasseurs

Par Wilhelm Jung, correspondant de guerre


























Il y a plusieurs jours que l’aérodrome de nos stukas n’est qu’à quelques kilomètres à l’arrière de la ligne principale de combat. Le feu de l’artillerie ennemie n’a cessé de se rapprocher, ce qui n’empêche que l’aérodrome doit être tenu le plus longtemps possible. Un kilomètre de plus en direction du front, une minute de vol de moins signifient des centaines de bombes supplémentaires à l’adresse des chars soviétiques.























Mais une poussée des chars soviétiques jusqu’aux abords de l’aérodrome nécessite l’ordre de repli jusqu’à un emplacement judicieusement choisi et préparé quelques kilomètres plus au sud. Le déplacement s’opère sans hâte ni précipitation, mais avec la rapidité et la circonspection que deux ans de combats à l’Est ont rendues choses toutes naturelles. Une demi-heure à peine s’écoule entre l’ordre donné à l’escadrille et l’évacuation de l’aérodrome, et peu de minutes suffisent à l’emballage du matériel technique.

Lorsque la Wehrmacht se heurta pour la première fois au T-34, ce fut un véritable choc pour l'armée allemande. À l'exception du 88mm allemands, tous les canons et armes antichars étaient inefficaces. 
























S’il advenait que les soviets réussissent leur poussée jusqu’à l’aérodrome, il ne trouverait plus, à leur surprise, que quelques caisses vides et les trous ou nous campâmes ces jours derniers. Mais le fait d’atterrir sur le nouvel aérodrome ne signifie nullement la fin de nos peines pour ce jour-là.

Au cours de la même nuit, on assigne aux escadrilles leurs emplacements, on apporte des bombes qui, à la lueur de lampes de poche, seront accrochées sous les appareils. Des auto-citernes approchent.
























 Il s’agit de ne perdre aucune minute du jour qui vient. Or, jusqu’à l’aube, c’est à peine s’il reste encore une heure de repos, celui-ci coupé d’ailleurs par la musique d’accompagnement de la D.C.A. lourde et des obus. A la première lueur, les stukas décollent. Quelle surprise pour l’ennemi qui s’imaginait peut-être avoir détruit le nid des stukas. La formation est sous les ordres du commandant de l’escadre.

Objectif : Une poussée de chars soviétique vient d'être signalée par des éclaireurs. Il est 5 h. 52. Dans la blême grisaille d’une nuit mourante, nos stukas se détachent du sol encore tout humide de rosée. Le soleil levant lutte contre la vapeur grise qui, tel un suaire, couvre le pays environnant. Peu à peu, la lumière l'emporte, et la visibilité s’en ressent en mieux. Nous guettons l’adversaire. Le surprendrons-nous? Ou, au contraire, s’apercevra-t-il à temps de notre approche et se dissimulera-t-il dans le petit bois situé aux abords de l’objectif? Impassibles, nos oiseaux noirs poursuivent leur vol, et portent leur charge meurtrière au loin















Les blindés! Nous observons le sol: aucun des colosses
d’acier ne bouge. Ils demeurent sur les champs
 moissonnés, à droite et à gauche de leur voie
de déploiement; nul doute qu’ils se fient à la
couleur de leur camouflage. Nous choisissons chacun
notre char. A une vitesse folle, les uns après les
autres, les appareils foncent sur le but. Au moment où notre
«  Fritz-Marie » se relève, je me dépêche de prendre la
vue ci-dessus. Trois coups directs! Quelques blindés,
à tout gaz, tentent d’échapper à leur sort,
mais les panaches de poussière trahissent leur fuite.
La cible recherchée, ce sont les blindés soviétiques. Des chasseurs soviétiques tentent d’éparpiller la formation, mais ils ne sont plus en état d’empêcher l’attaque. Quelques T 34 et des véhicules motorisés sont anéantis par les bombes des stukas. Il faut dire que les soviets sont loin de nous faciliter la tâche. Jusqu’à l’extrême pointe de leurs blindés qui est pourvue de pièces de D.C.A., sans compter les chasseurs adverses qui se collent à nous. Pour les tenir à distance, il ne faut rien de moins que des virages adroits et des salves continues de nos armes de bord.
On déjeune dans l’abri. A peine, car une escadrille de combat soviétique nous honore aussitôt de sa visite, mais fait preuve de tact en n’exagérant pas les dégâts. —





















On a tout juste le temps d’accrocher de nouvelles bombes de gros calibres que, déjà, il nous arrive l’ordre d’attaquer. Il s’agit, une fois de plus, de harceler une colonne de chars ennemis. Une fois de plus, le groupe de stukas se mesure avec une escadrille de chasseurs soviétiques. Une fois de plus, les incendies attestent la destruction de lourds chars. Nos appareils, eux aussi, essuient le feu ennemi.

L'Iliouchine Il-2 Chtourmovik (ou Sturmovik) était l'un des meilleurs avions d'attaque au sol de la Seconde Guerre mondiale et il fut produit par l'URSS en grande quantité : plus de 36 163 exemplaires, ce qui est le record absolu de production pour un appareil militaire. Il fut surnommé « Le Bossu » par les soviétiques et « La Mort Noire » par les Allemands

Sitôt après l’atterrissage, les hommes du personnel rampant prodiguent leurs soins aux oiseaux blessés; ces hommes réalisent de véritables merveilles techniques au cours des grandes journées de combat. Deux ou trois heures suffisent pour que la totalité des appareils soit remise en état.

 Deux avions soviétiques viennent s’abattre en flammes à la lisière de l’aérodrome.
Au beau milieu de l’« accalmie des obus et de l’essence », nous voilà forcés de chercher abri contre quatre avions de bataille, modèle Iliouchine Il-2, qui rasent les abords de l’aérodrome, tout en faisant force usage de leurs armes de bord.
Nous quittons l’abri, une nouvelle fois nos appareils démarrent. Cette fois, le combat aérien s’engage au- dessus de l’aérodrome lui-même. A peine notre formation a-t-elle eu le temps de décoller que plusieurs autres I L 2 se mettent à l’attaquer.


En cette chaude journée, les engagements se succèdent sans interruption. Au-dessous
de l’avion en action, la bataille de matériel fait rage. Très nets apparaissent les
panaches de fumée des signaux lumineux par lesquels les troupes allemandes
marquent leur ligne avancée.





La mission des stukas vise cette fois une position soviétique, celle-ci devant faire l’objet d’une contre-attaque des SS, cent stukas, impressionnants par leur masse et leur cohésion, véritable armada semant la mort dans les rangs ennemis, lancent des centaines de bombes explosives sur le terrain repéré. Avec les avions de chasse soviétiques, c’est derechef le combat dans toute son âpreté. Un appareil de la première escadrille est descendu, suivi d’un panache de fumée.


Pendant le court « repos de midi », les appareils font le plein d’essence et sont de nouveau chargés, mais une unité de quatorze avions de combat soviétiques s’ingénie à assaisonner notre, dîner à sa manière. Ces avions atteignent un hangar abandonné et à demi consumé, détruisent un tonneau et quelques centaines de cartouches au prix d’un appareil, victime d’un chasseur allemand, qui vient s’écraser en flammes sur le sol. Le suivent lentement, en parachute, le pilote et l’observateur.

Après la dernière attaque- le soir tombe déjà - nous survolons
un blindé soviétique incendié. Tout autour, des fragments épars
du colosse en acier. L'endroit porte encore les traces des combats
antérieurs, il est criblé d'entonnoirs et de points d'impacts. A nos
regards s'offre un  terrain âprement disputé, abreuvé de sang.
Le mauvais temps a pris le dessus. Au vol suivant, la pluie fait rage contre le toit de la cabine. On continue néanmoins. En donnant à fond, les avions ont pour tâche de contenir ou tout au moins de ralentir la poussée soviétique, jusqu’à ce que les réserves de l’armée et des SS soient sur place; le commodore, les commandants et les capitaines d’escadrille ne se ménagent guère au cours de cette journée. Tous, ils ont à leurs actifs 500 à 800 engagements, et tout au long de ces rudes journées, ils donnent, en toute simplicité, l’exemple. Au sein des jeunes équipages, il en est qui n’ont pas plus d’un mois sur le front. Ces jeunes pilotes sont devenus en peu de semaines des hommes. Les rigueurs de la guerre n’ont pas eu raison de leur bonne humeur et de leur élan.
Encore toujours l’escadrille ! Le capitaine de l’escadrille Dr. Otte sort, la carte en mains, du poste de commandement. Ce héros laconique de 34 ans, originaire du Warthegau et décoré de la croix de chevalier, a plus de 700 missions à son actif, comme en témoigne son livre de bord. Dans son escadrille, il y a cinq croix Allemandes en or. L’adjudant H. (au premier rang, le troisième de droite) est à son 666ème vol à l’ennemi. La plupart ont déjà accompli plusieurs centaines de vols, les « jeunes » plus de cent.

Après avoir cassé la croûte, on compare entre
elles les observations individuelles recueillies.
L'un des équipages à déjà, au cours de la
journée, fait l'affaire de trois T34, par coups
directs. Un autre en a détruit deux. 

Entre les nombreux engagements de cette journée, le personnel rampant
se livre aux douceurs d’un bref sommeil. Sa tâche ingrate commence dès
 la nuit, pour ne se terminer que tard dans la soirée






















Le soir, les hommes s’écroulent, harassés, sur la paille. Il n’est pas jusqu’à celui qui, en l’honneur de son quatre ou cinq centième vol, a reçu une bouteille des mains de son commandant, n’éprouve le besoin de remettre à plus tard la dégustation, à un jour où l’on aura quelque répit. Le capitaine de la première escadrille revient d’une course supplémentaire: il a poussé jusqu’à l’hôpital où sont soignés les hommes de l’avion porté absent. Atteints par des chasseurs et la D.C.A., le pilote et le radiotélégraphiste ont pu, tout gravement blessés qu’ils fussent, regagner les lignes allemandes, avec leur appareil criblé d’obus, sinon en flammes. Ils ont su soutenir, après trois semaines de front, l’épreuve des nerfs, de la vaillance et du savoir aéronautique.
Et voilà comment s’achève une journée de combats de l’escadre de stukas X. Pendant que les hommes des personnels volant et technique passent les quelques heures qui les séparent du réveil à dormir leur profond sommeil de soldats, le télégraphe et le téléphone ne désemparent pas, les bulletins de succès sont communiqués aux états-majors engagés, et l’on prend connaissance de l’ordre du lendemain: «L’escadre de stukas X attaquera les blindés ennemis qui ont poussé au nord-est du village X, carré XY de la carte, à partir de ... heures, en missions successives. On doit s'attendre à une vigoureuse défense de la part des chasseurs ennemis. »





Panache n° 038 - 040 - 049

Lien: 038

Attention: Les images et textes proviennent des magazines Signal et Der Adler. Ceux-ci s’adressent à un public averti, en effet servant la propagande nazi, les articles parus dans Signal et Der Adler, ne sont évidemment pas le reflet de la vérité, mais ils peuvent être à la base de réflexion et de travaux sur cette période terrible.

Tonnerre un commissaire soviétique

Illustrations du correspondant  de guerre Ellgaard

                               
Depuis des heures déjà, ils survolent les immensités désolées de la toundra lapone, au nord du 70ème degré de latitude. D’épais nuages leur cachent le sol, et le Ju 88 est constamment secoué par de violentes rafales qui mettent leur estomac à une rude épreuve. Pour comble de malchance, les instruments cessent de fonctionner. Il ne reste donc qu’à tenter un atterrissage de fortune. Le pilote parvient à poser la machine saine et sauve sur un terrain à peu près uni recouvert de mousse. Les Allemands ne sont pas seuls. Des silhouettes gesticulantes accourent vers eux. Le sous-lieutenant se trouve enfin en face d’un homme aux allures farouches qui darde sur lui des regards pleins de haine. « Tonnerre, un commissaire soviétique ! », pense soudain le sous- lieutenant. Presque en même temps, tous deux empoignent leur revolver. Mais le sous-lieutenant est plus rapide. Blessé à mort, le commissaire s’affaisse... Mais à présent, la meute entière se précipite sur les quatre aviateurs, qui doivent se frayer avec leurs armes un chemin jusqu’à leur machine (en haut). Les salves crépitent sans interruption . . .

Les rangs des Soviétiques s’éclaircissent. C’est à peine s’ils parviennent à tirer un coup de leurs longs fusils, tant ils sont surpris du sang-froid et de la résolution de ces quatre aviateurs qui, entretemps, ont cherché refuge dans leur Ju 88, d’où ils tiennent maintenant leurs adversaires en échec à l’aide des armes de bord. Les moteurs, rapidement mis en marche, se mettent à vrombir, l’avion roule . . . Soudain, au dernier moment, un bolcheviste se précipite avec une folle témérité devant le nez de la machine. L’insensé croit-il vraiment pouvoir empêcher ainsi le départ d’un avion allemand? Tant pis, c’est lui qui l’a voulu ... les moteurs passent au-dessus de lui en grondant, c’est à peine si on a perçu un léger choc dans la machine . . .



Ce que le Ju 88 laisse derrière lui, en ce point de la toundra, c’est un amas de bolchevistes morts ou blessés. L’équipage jette un dernier regard en arrière. Oui, il ne s’en est fallu que d’un cheveu que cette mousse sanglante ne devienne leur tombe ! A l’aide des cartes de navigation, les quatre hommes parviennent à déterminer qu’ils avaient atterri non loin d’Archangelsk, à l’extrême est de la Mer Blanche. Quatre jeunes cœurs sont près d’éclater de joie lorsque le port d’attache est enfin atteint.



























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« En avant, à toute vitesse ! »
Éclatante prouesse d’un sous-lieutenant du service des renseignements.
Par le correspondant de guerre Paul Brozzio



Occupée par quatre hommes, une auto du service des renseignements aérien, roule seule à travers l’immense plaine russe. Aussi loin que l’œil porte, on n'aperçoit que des bois et des champs, des heures se passent sans qu'on rencontre une seule maison, et encore moins un village. Le sous-lieutenant est en route pour reconnaître un aérodrome, qui doit, plus tard, être rattaché au réseau des renseignements aériens allemand. Soudain, des Soviétiques armés traversent la route en courant. Le sous-lieutenant saisit le fusil-mitrailleur et gronde: «Ils ne nous auront pas!» A toute vitesse, l'auto s’engage dans un chemin de traverse. Deux kilomètres plus loin, surgit un camp de tentes. Le chauffeur se dispose à arrêter, car les adversaires ont déjà reconnu les Allemands, mais le sous-lieutenant crie: «En avant, à toute vitesse! » Les Soviétiques tirent encore trop court. « Seule l'audace peut nous sauver de la captivité», pense le sous-lieutenant, qui dirige la voiture droit au milieu de la chaîne d« guetteurs. Les factionnaires sautent de côté pour ne pas être écrasés, l'un d’entre eux tombe sur son fusil. 




























Tous trois  sont désarmés et faits prisonniers. Pour ne pas atteindre leurs propres hommes, les autres sentinelles cessent le feu. Parmi les prisonniers, Il s’en trouve un qui parle allemand. Il est envoyé au commandant du camp, avec mission de sommer celui-ci de rendre les armes immédiatement, faute de quoi les troupes allemandes qui entourent le camp de toutes parts le détruiraient sans merci. Trois minutes sont laissées aux Soviétiques pour réfléchir, puis ils doivent, désarmés, les mains levées, défiler un par un sur le pont. Quelques minutes s’écoulent alors dans l’angoisse, et les quatre hommes sont soulagés d’un grand poids lorsque les Soviétiques, le commandant en tête, sortent du camp les bras en l’air, ils sont tout d’abord dix, puis vingt, et enfin six officiers, six sous-officiers et cent-vingt-trois hommes. Ils reçoivent l’ordre de marcher en file indienne, les mains levées, dans la direction du front allemand, et les quatre hommes espèrent qu’ils n’iront pas, avant cela, se jeter dans les bras de leurs compatriotes, ce qui est pourtant fort à craindre. Les prisonniers apprennent aux quatre Allemands qu’à un millier de mètres derrière les tentes se trouve encore un camp de baraques. Par bonheur, attirée par les coups de feu, la section de pionniers attachée au même service que les quatre hommes est arrivée sur les lieux. Quelques soldats sont chargés de la conduite des prisonniers, les vingt autres marchent, avec le sous-lieutenant, sur le camp de baraques. Celui-ci est cerné, et, les Soviétiques étant pris complètement à l’improviste, ils se rendent sans infliger aucune perte aux Allemands. Dix officiers et trois cents soldats sont ainsi capturés. Les Allemands prennent alors le chemin du retour, craignant toujours que les prisonniers ne leur soient enlevés par les bolchevistes. Mais entretemps, la route a été nettoyée par quelques compagnies de pionniers qui voulaient atteindre le prochain pont, de sorte que deux heures plus tard les héros de cette aventure sont tranquillement assis dans leur camp ensoleillé, et font comme si rien d’extraordinaire ne s’était passé.




















Lien: 049

Campagne d’hiver à l’est.

Tableaux des combats de la Luftwaffe contre les soviets.

L’artillerie antiaérienne repousse l’attaque de tanks soviétiques. Sur d’innombrables secteurs du front, qui s’étend de la mer polaire à la Mer Noire, l’ennemi s’efforce, depuis des semaines déjà, d’enfoncer les lignes allemandes, surtout à l’aide de son arme blindée. Mais là où les monstres d’acier camouflés par une couche de peinture blanche se risquent à travers les champs de neige, ils rencontrent chez les soldats allemands une résistance aussi opiniâtre qu’invincible. L’artillerie antiaérienne surtout a de nouveau fait ses preuves comme une arme défensive de haute précision contre les tanks de l’adversaire, qui attaquent souvent au crépuscule ou même pendant la nuit.



A droite; «ils sont précisément en train de dresser le piquet lorsque le caporal crie «Des Rata!» En quelques bonds, les hommes ont atteint le bois protecteur... Presque sans bruit, les trois Rata se sont approchés et ouvrent un feu acharné sur le chantier. Puis ils disparaissent aussi vite qu’ils sont venus, impassibles, les pionniers se relèvent et époussettent la neige de leur uniforme ...» (Extrait d’un rapport des compagnies de propagande sur la mise en action des troupes de renseignements aériens)

Ci-dessous: « La Luftwaffe, surtout dans le secteur central du front, appuya la lutte défensive de l’armée de terre par des attaques efficaces en vol rasant. A différents endroits, des troupes d’infanterie et de cavalerie ennemies rangées en formation d’attaque furent repoussées avec de fortes pertes » (Extrait du communiqué de l’OKW du 31-12-41). Notre illustration montre une formation de Stukas Ju 87 fonçant avec une force irrésistible sur les Soviétiques . . . dans les rangs desquels elle laisse, quelques instants plus tard, un terrible pêle-mêle d’attelages qui se dispersent dans la plus grande confusion


Fantomatique, l’ombre d’un destroyer allemand glisse à la surface de la neige. Avant que les soldats soviétiques surpris et effarés n’aient recouvré assez de présence d’esprit pour se défendre efficacement, le Me 110 a livré son attaque avec plein succès.


Panache - 360 - 400 - 380 - 318 - 414


Panache - 360 - Les paras sont là



Lien: 360
 



Opération Ladbroke- invasion de la Sicile, 9 juillet 1943.


Une photographie aérienne prise le 1er mai 1943, avec le haut de la photo face au nord, montrant une partie de Syracuse (en haut à droite) et le pont Ponte Grande (vers le bas, juste à gauche du centre). Exécution de gauche à droite, la rivière Anapo (ci-dessus) et Canal Mammaiabica (ci-dessous) sont clairement visibles sous le pont. À l'extrême gauche de l'image du pont de chemin de fer peut aussi être vu; la longue ligne droite de procéder au nord-nord-est du canal est la ligne de chemin de fer.  Photographies comme celui-ci fait apparaître comme si la zone était un espace ouvert, vide d'obstacles et donc idéal pour les atterrissages de planeurs. A regarder de plus près, cependant, aurait révélé un imposant réseau de murets de pierre. 




L’opérationLadbroke est la première et la plus grande des deux opérations aéroportées en Sicile. Elle implique des troupes de la British 1st Airborne Division, qui s’étaient entraînées près d’Oran, et qui devront être larguées près du pont Ponte Grande.
Un demi-peloton du 1er Border, avec dans le fond leur planeur Waco , peu de temps avant le décollage, le 9 Juillet.. Notez l'homme qui regarde le photographe, juste à la droite du centre, il possède une  "escape axe" (hache); on se pose la question si sa vie et celle de ses camarades va dépendre de celle-ci dans les prochaines heures s’ils atterrissent dans la mer. Juste à la droite de cet homme, dans le fond, leur pilote USAAF avec des lunettes de soleil peut être clairement identifié. 
Soldats du 1er Border. Notez le vélo pliant au premier plan,
 et entre les jambes de l'homme le plus proche, deux mortiers 
La préparation de l’opération a été précipitée. En mai et juin, 398 planeurs Waco CG-4A (nommés Hadrianpar les Anglais) sont assemblés à La Sénia par l’American Maintenance Team et amenés en vol et Thiersville et à Froha (Algérie). Trois jours après la livraison (le 16 juin), la plupart des planeurs sont maintenus au sol pour réparations. A la fin du mois, une faiblesse dans l’empennage cloue de nouveau les planeurs au sol.
Plus de 800 remorquages sont effectués à Froha pour entraîner les pilotes-remorqueurs américains. Les Waco sont ensuite remorqués sur cinq aérodromes tunisiens près de Sousse et Kairouan, d’où les opérations doivent commencer. Ils rejoignent neuf Horsa.
La disposition dans
un cabine de Horsa
Le Horsa tel qu'il est livré pour remontage. 

Le désastre commence lorsque, dans la nuit du 6 juillet, le dépôt de munitions de la division, explose, heureusement sans blesser personne, mais une grande partie de l’équipement est perdue. Une tempête se lève le jour de l’opération. Cependant, les remorqueurs décollent à temps dans la nuit du 9 juillet avec leurs planeurs (136 Waco et huit Horsa). Ils ont plus de 7 km à parcourir aller et retour à une hauteur de 100 mètres maximum.
Halifax du squadron 295 et planeurs Horsa au décollage pour la Sicile

Le bruit des moteurs d'avion a été entendu sur le littoral, et les batteries anti-aériennes italiennes ont ouvert le feu, leurs flashes lumineux ont compliqués davantage la tâche déjà difficile des navigateurs et des pilotes pour identifier les points de repère. 

Pièce d'artillerie anti-aérienne italienne.
Un observateur anti-aérien
italien près de Syracuse

Les projecteurs qui avaient survécu à de précédentes attaques des Hurricanes de la RAF ont fouillé le ciel et illuminé avions et planeurs. Ce fut là que l'inexpérience au combat des pilotes américains à jouer. En effet, il a été révélé plus tard que pas un des avions américains n’avaient reçu des dommages, ce qui n’était pas surprenant étant donné qu’aucune batterie de la flak n’était situé près du point où les planeurs devaient être libérés. Mais le bruit et  les projecteurs ont paniqué certains des équipages américains et certainement semé la confusion entre toutes les parties. 
Certains avions sont retournés vers l'Afrique du Nord avec leurs planeurs dans le remorquage, d'autres ont emboîté le pas, mais ont tout simplement libérer les planeurs avec la certitude que les hommes à l'intérieur n’avaient aucun espoir d'atteindre la terre. La plupart des équipages ont lutté et ont essayé de mettre leur planeur dans la position correcte, mais la scène était si chaotique, avec des avions volant dans toutes les directions, que toute navigation précise a été perdue. Le résultat fut que les 144 planeurs, moins ceux qui ont été perdus plus tôt en vol, étaient pour la plupart dispersés jusqu'à 30 miles de leurs zones d'atterrissage. Beaucoup avaient été libérés loin en mer, beaucoup plus loin que la distance prescrite de deux miles. Sur 73 planeurs seulement 56 ont atteint la Sicile, et de ceux-ci seulement 12 étaient descendus sur ou à une distance respectable de leurs zones prévues
Un planeur Waco, qui a transporté une partie du peloton n°14 du 2nd South Staffordshires,
 après avoir fait un atterrissage en toute sécurité dans un champ de tomates. 


























Heureusement pour ceux qui ont atterri en mer, les planeurs possédaient une flottabilité naturelle dans les ailes ce qui, dans la plupart des cas, les a maintenu à flot pendant quelques heures avant de finalement coulé. Beaucoup de soldats n’ont pas réussi à sortir à temps : des 1.730 hommes de la British 1st Airborne Division, 326 se sont noyés. La majorité a survécu, mais ceux qui étaient trop loin en mer n’ont eu d'autre choix que de se cramponner aux ailes pour un maximum de 10 heures dans l'espoir d’être récupérer par la  Royal Navy.
Un planeur Waco échoué au sud de Syracuse. 
Un lieutenant non identifié de la 1ère Border monte à bord
d'un navire, après avoir été récupéré en mer le 10 juillet 1943.

Un pilote anglais raconte : Un message de notre remorqueurC’est fini, bonne chance les copains ! Le C-47 largue…  J’ai vu alors que nous allions à l’eauJ’ai cabré et cabré jusqu’à ce que la queue touche le sommet d’une vague, et je me suis affalé (les occupants de ce planeur seront récupérés tôt le lendemain matin par un destroyer anglais).
Un pilote américain raconte : Comme nous volions le long de la côte de Sicile, tout était éclairé par les projecteurs et la DCA… Je décroche et tire le manche en arrière… fais un virage à gauche et me dirige vers la côte à travers les projecteurs et les tirs antiaériens… J’ai fait un bel atterrissage mais je roulais trop vite. Comme il y avait un mur de pierre devant moi, j’ai tourné le planeur vers la gauche et j’ai accroché un arbre avec l’aile gauche. Ça nous a bien arrêtés… Un grand bruit et j’ai été éjecté de mon siège. Les occupants du planeur sont sortis et ont rejoint rapidement un groupe de parachutistes marchant vers le pont.
Un autre pilote raconte qu’il a évité les projecteurs et les tirs en volant sur la mer, il va ensuite sur le pont à basse hauteur. Un projecteur suit son planeur et éclaire « gentiment » sa DZ.
 

Le pont est pris rapidement, à l’aube, par une petite force anglaise rejointe par une troupe de parachutistes. 
Une position « pillbox » italienne à l'est du pont, sur la rive nord de la rivière Anapo. 




























Ils attendent l’inévitable contre-attaque italienne. Vers 10 heures, un bataillon italien, appuyé par de l’artillerie et des mortiers, arrive au pont. Une bataille féroce s’ensuit. Les Alliés survivants n’ont pas d’autre option que de se rendre. Mais leur captivité ne sera pas longue. Les forces britanniques au sol balayent le terrain et les libèrent.
Soldats italiens se rendant à des soldats britanniques durant la campagne de Sicile. Le mythe du soldat italien se rendant en masse dans les combats de la seconde guerre mondiale est largement colporté par les allemands, qui y trouvent un moyen facile d'expliquer leur défaites, et par les britanniques, qui y trouvent un adversaire moins coriace que les allemands.

Trois cents parachutistes anglais ont péri dans la mer de Sicile, le général John Hackette explique : L’opération a été un désastre. Les pilotes-remorqueurs américains n’avaient aucune protection. Avec pratiquement aucune expérience militaire ils ont été pris de panique à leur première rencontre avec la DCA et ont largué les planeurs sur la mer, de nuit, en face d’un fort vent, trop loin pour la plupart pour rejoindre la terre.


Panache - 400 - Pour des galons

Lien : 400
 




Attention: Les images et textes proviennent des magazines Signal et Der Adler. Ceux-ci s’adressent à un public averti, en effet servant la propagande nazi, les articles parus dans Signal et Der Adler, ne sont évidemment pas le reflet de la vérité, mais ils peuvent être à la base de réflexion et de travaux sur cette période terrible.

La bataille d'Arnhem.

Reportage vécu du correspondant de guerre Erwin Kirchhof

Le 17 septembre 1944

Aux premières heures du 17 septembre, on n'annonçait du front allemand, sur le canal Albert et sur celui de la Meuse à l'Escaut, que de faibles mouvements. C'est alors qu'une nouvelle activité se manifesta dans le quartier général du maréchal Model. Durant 15 jours, la deuxième armée britannique, forte de plus de 12 divisions, avait tenté par des attaques continuelles de briser les positions allemandes afin de pénétrer dans l'Allemagne du nord. De fortes attaques aériennes sur les aérodromes et sur les voies de communication indiquaient qu'Eisenhower à l'aide des armées de l'air anglaise et américaine, en jonction depuis le début de l'invasion, tenterait de reprendre sa marche offensive. Où prendre à revers les forces allemandes ?
Dans l'après-midi de ce dimanche alors que, dans les villes hollandaise les cinémas se remplissaient, alors que les routes, les chemins, les bords des canaux, des fleuves et des lacs se remplissaient d'une foule animée roulant à bicyclette, plusieurs centaines de chasseurs-bombardiers ennemis attaquèrent en rase-mottes la zone de défense allemande, pour détecter l’emplacement des batteries de D.C.A. A peine ont-ils disparu à l’horizon, que venus de l’ouest les premiers régiments et les premières brigades de l’air ennemie apparaissent à faible altitude ou en vol rasant, au-dessus des  larges terrains inondés de la côte. En tête ce sont  les avions de transport quadrimoteurs avec les bataillons de parachutistes. Ensuite arrivent  les appareils remorquant les grands planeurs. Les batteries de D.C.A. déclenchent alors tous leurs feux sur les formations anglaises.
Douglas C-47 "Skytrain" en route pour larguer la 101st Airborne
 pendant l'opération "Market Garden" 


Drop des parachutistes à partir d’avions Dakota dans la
périphérie d’Arnhem pendant l’opération Market Garden
Canon allemand 2 cm FlaK 30 antiaérien  durant l'opération
Market Garden, Arnhem, Netherlands, Sep 1944
 Tous les soldats de défense attaquent aussi, même les cuisiniers... Les deux escadres qui s’avancent  en deux lignes virent brusquement devant Eindhoven et Arnhem et se rejoignent. Sur une étendue d’environ 70 km à près de 100 km, derrière les lignes allemandes, les bataillons de parachutistes se lancent dans l’espace, bientôt souvent d’une hauteur de 60 m. Peu de temps après, des centaines de planeurs sont lâchés par groupes. Durant ces minutes, il semble que ces masses vont étouffer toute vie sur le sol. En même temps que cette formidable attaque derrière le front allemand, l’ennemi pousse ses chars avec une fureur redoublée à travers le canal Albert, et celui de Escaut à la Meuse et des deux côtés d’Aix-la-Chapelle.
Peu après l'atterrissage des divisions anglo-américaines, des troupes reconnaissance des « kommandos allemands » pénètrent dans les territoires coupés de canaux, de nombreux bois et d’immenses jardins. Ces troupes ont pour mission de déterminer les principaux centres ennemis et d'établir ainsi les conditions nécessaires à une vigoureuse action. Les communications téléphoniques  ont été détruites par les obus. Les voitures de reconnaissance n’avancent que très lentement. L'ennemi s’est retranché dans les positions situées non loin du point d'atterrissage. Il a mis ses armes lourdes en position ou s’est barricadé dans les maisons à l’aide du mobilier. De là, il veut dominer les ponts et repousser les attaques allemandes. 
6th Airborne près du pont d'Arnhem en 1944
Une partie de la population hollandaise lui apporte son aide. Un chef des Waffen SS, décoré de la Croix de chevalier, en reconnaissance auto près d'Arnhem, vire dans un étroit chemin de la forêt et heurte à un char rapide anglais. Avant que le lieutenant anglais et ses trois hommes aient pu se défendre, ils sont maitrisés. D'après leurs papiers, on constate qu'ils ont déjà combattu en Afrique, en Sicile et en Italie et qu'ils appartiennent à la première division de l’air anglaise qui vient d'atterrir dans cette région. Ils portent des bérets rouges  et se nomment « les diables rouges » Le lieutenant et ses trois hommes sont furieux de n’avoir pas mieux fait leur devoir.

Après une course de plusieurs heures interrompue continuellement par des attaques, le chef des Waffen SS passe le pont du Rhin à Arnhem et atteint la rive sud. Les positions de pont allemandes qui sont près des rives sont à peu près intactes. On ne voit ici aucun des parachutistes qui ont atterri par centaines. Arrivé sur le milieu du pont, le groupe allemand de reconnaissance essuie tout à coup des salves meurtrières venues des maisons de la rive sud du Rhin. Le chef tombe. Un gradé prend le commandent. 
Ce grenadier allemand de la 10e SS à été tué pour
la défense du pont d'Arnhem en septembre 1944.
Tard dans la soirée, il se présente au commandant du groupe de combat et fait son rapport : L’ennemi a atterri avec environ 3000 hommes, munis d’armes lourdes, entre autres canons antichars de 7.65 cm, cannons d’infanterie de 16 cm et chars légers dans la région à l’ouest d’Arnhem entre la ligne de chemin de fer et le Rhin jusqu’ à la ligne Wolfheze au sud jusqu’ au Rhin et des deux côté de la route Arnhem-Ede, à 6 km au nord-ouest d'Arnhem. L'ennemi veut garder les ponts du Rhin jusqu'à ce que la jonction avec l'armée de Montgomery soit établie. »
Le terrain d'atterrissage de la première division de l'air anglaise avait une largeur de 10 km et une profondeur de 12. Le commandant du groupe des Waffen SS. : H..., agit avec décision et rapidité. De concert avec le commandant d’un corps de chars des SS., personnalité énergique, il travaille immédiatement à l’encerclement. Au cours de la nuit, sous une pluie froide, la ville est cernée de tous côtés, particulièrement du nord-ouest.
9th SS Pz Div "Hohenstaufen"
 Le 18 septembre

Le matin du 18 septembre, des unités des SS viennent, du nord, renforcer encore le demi-cercle formé au nord-ouest. A la hauteur d'Ede au nord-ouest d'Arnhem, se déclenche l'attaque des unités d'alerte, comprenant des soldats de la Wehrmacht de toutes les armes. Les Anglais qui, au cours des heures écoulées, ont reçu en renforts deux bataillons de parachutistes et de nombreuses unités de planeurs avec armes lourdes, connaissent le danger d'encerclement qui les menace. Ils se retranchent encore plus fortement, utilisent buissons et arbres et font des maisons de solides forteresses. Ce sont tous des volontaires appartenant à des régiments anglais possédant une longue tradition, et ayant presque tous le grade d'officiers ou de sous-officiers. 
Parachutistes du 2e South Staffordshires
essaient de rallier le pont d'Arnhem,
Les soldats allemands qui repoussent ces troupes d’élites pied à pied et leur causent de fortes pertes dans une lutte corps à corps, sont des hommes de toutes les armes de la Wehrmacht ; 24 heures auparavant, ils ne se connaissaient pas ; les techniciens de la Luftwaffe étaient encore sur leurs aérodromes, les soldats des Waffen SS se reposaient quelque part dans un village hollandais les artilleurs de marine étaient justement revenus d'une base et les jeunes du service du travail étaient encore occupés à la construction de fortifications de campagne. Peu d’entre eux connaissaient la guerre d’embuscades et les combats de rues.
Dans un bataillon de grenadiers se trouvaient des combattants de 28 unités. Leur commandant est décoré de la Croix de chevalier et de l'insigne d'or des blessés, il a été amputé d’une jambe et porte une prothèse. Et c’est justement ce bataillon qui a combattu avec le plus d’adresse et le plus d'ardeur.
Sur l'aile gauche allemande, l'attaque est arrêtée vers midi. L’ennemi a installé, dans un bois, une batterie de canons antichars bien camouflée. Elle est soutenue par de nombreux postes de mitrailleuses et de tirailleurs. 
Parachutistes anglais en position de défense
dans un bois autour d'Arnhem
Les canons d'assaut n'avancent pas. Plusieurs fois déjà ils ont tenté de prendre l'ennemi à revers, avec des canons longs de 7,65 cm. Chaque fois, les Anglais ont reconnu le danger à temps et à l’aide de leurs voitures rapides, ont mis leurs canons antichars en position sur le flanc menacé. L’attaque allemande risque de plus en plus de se transformer en une lutte de positions.
Un sous-officier des SS prend alors avec lui quelques hommes, leur donne à chacun une poignée de grenades et tous se glissent derrière les positions des canons antichars. Les servants des pièces sont tués. L'attaque allemande peut continuer.
Sur l'aile droite, entre la ligne de chemin de fer et le Rhin, dans les jardins des faubourgs d'Osterbeck, on lutte pendant des heures pour chaque villa. Dans les rues étroites, les grenades volent de fenêtre en fenêtre. Plus loin, sur la rive nord du Rhin, dans les maisons d'où l'ennemi domine les ponts avec ses armes, ont lieu des combats acharnés, dans les étages des bâtiments, par exemple dans l'usine électrique de l’Oost Straat, où des hommes de la Luftwaffe qui ont pénétré jusqu'au premier étage sont engagés avec les Anglais de l'étage supérieur, dans un duel à la grenade.

Le 19 septembre

Les combats durent jusqu'au milieu de la nuit, sous une pluie battante.
Le commandant du groupe des SS., H... est jour et nuit à la tête de ses unités. Il dirige maintenant lui-même le mouvement tournant décisif de l'aile droite qui protège les abords nord- ouest d'Arnhem, et il établit le même jour, la communication avec l'aile gauche venue de l'ouest.
Le 19 Septembre, les contre- attaques allemandes (SS du groupe de bataille Möller ) sont parvenues dans le centre d'Arnhem , où les derniers parachutistes britanniques résistent enfermés dans une petite tête de pont . Sur le Utrechtseweg , où le QG britannique a été mis en place , ils se sont battus avec leurs Sturmgeschützen dans une bataille acharnée .

La division de l’air anglaise est encerclée et n’occupe plus que quelques kilomètres carrés entre la ligne de chemin de fer et le Rhin. Une tentative de percée de l'ennemi est arrêtée par les canons légers de la D.C.A. et le feu de lance-grenades. 
Soldats allemands avec une mitrailleuse MG34
prennent en enfilade une rue d'Arnhem
Quelques minutes plus tard, les mêmes canons descendent sept chasseurs-bombardiers. L'ennemi reçoit encore des renforts : deux bataillons de parachutistes, dont un polonais et plusieurs unités de planeurs. Les chasseurs allemands et l'artillerie de la D.C.A. infligent à l'ennemi, lorsqu’il est encore en l'air, de lourdes pertes. La radio de Londres annonce que la Luftwaffe a déployé ce jour-là, dans toute la Hollande une brillante activité.
Cette célèbre image d’Arnhem montre sur la rue en pente un tramway bombardé  (« Tram " )
et l'un des Strumgeschütze III (version G) de la brigade de canons d'assaut 280e

L’artillerie et les batteries de lance- grenades pilonnent l'ennemi encerclé. Vers midi, deux parlementaires anglais viennent demander qu’on cesse le feu pour une heure et qu'on prenne plus de 600 blessés anglais dans une ambulance allemande. On fait droit à cette demande. Un médecin-major des Waffen SS et un major anglais s’occupent du transport. Ensuite, une violente attaque de l'adversaire. Le nombre des prisonniers s'élève à 904. Parmi eux se trouve le commandant de la division. Plusieurs centaines d’armes automatiques, 50 camions et chars légers, ainsi que de nombreuses armes lourdes forment le butin.

Le 20 septembre

Le mauvais temps continue. Entre la ligne de chemin de fer et le Rhin, les combats de rues se poursuivent acharnés. L'ennemi reçoit encore des renforts. 1.000 parachutistes et de nombreuses unités de planeurs. La D.C.A abat 10 avions d'approvisionnement. La plus grande partie des caisses de munitions et des paniers de vivres tombe, sous le feu de la défense, entre les mains des Allemands. Les chasseurs allemands interviennent dans la bataille sur terre. Les bombes ennemies ont laissé les batteries de lance- grenades intactes. Celles-ci bombardent Oosterheek. Des grenadiers dirigent le feu. Entre leurs indications et le feu d’anéantissement, quatre minutes s'écoulent. Durant une pause, l'ennemi remet de nouveau 800 blessés. Le nombre des prisonniers s’élève maintenant à 2.000.
Parachutistes Britaniques portent un camarade blessé
à travers des rues d’Arnhem pendant l’Opération Market Garden.
Peut-être une photo allemande, prise après la reddition
du contingent britannique au pont d’Arnhem.
Le 21 septembre

La division anglaise qui vient de recevoir de nouveau plusieurs centaines d'hommes de renfort, fait des efforts désespérés pour briser l'encerclement. Mais l'espace se resserre. Il a maintenant une étendue de 1.200 m. sur 700. Les lance-grenades, l'artillerie, la D.C.A. déversent leurs feux sur les positions ennemies, dans les bois et dans les maisons. L'ennemi remet encore 700 blessés. Le nombre des morts est extrêmement élevé. La D. C. A. légère et lourde doit au sud du Rhin, abattre les maisons une à une. En face de l'usine électrique, où un fort groupe de parachutistes ennemis s’est retranché, un officier règle le feu d’une batterie lourde de D.C.A. Il sait que les premiers obus peuvent l’atteindre, mais, malgré cela il dirige sa batterie sur l'usine. Au premier coup de feu il est grièvement blessé. La deuxième salve démolit entièrement l’édifice. Là-dessus, l'ennemi se précipite trois fois, hors de l'Oost Straat, et tente une attaque à l'arme blanche. Il est anéanti par l’artillerie. Un sous-officier des SS fait prisonnier s’est échappé. Il rapporte que sur le court de tennis d'Arnhem, 180 Allemands sont retenus prisonniers à dix mètres devant les positions de canons antichars et de lance- grenades d’un bataillon. Le sous-officier donne de précieuses indications pour les lance-grenades. L'ennemi a de nouveau de fortes pertes.

Arnhem, 25 Septembre 1944, un canon anti-aérien allemand
 en lutte avec les parachutistes britanniques qui se
sont sans doute enfermés dans une maison.
Du 22 au 25 septembre

Eisenhower envoie sans cesse, au cours des journées suivantes de nouveaux renforts ; bataillons de parachutistes et unités de planeurs à ce qui reste de la division anglaise. Au sud du Rhin, entre Nimègue et Arnhem, il envoie une brigade de parachutistes polonais chargés de rompre l’encerclement. Leur attaque ayant été brisée sous les feux des lance-grenades le général américain Dempsey reçoit l’ordre de percer avec ses unités de chars au sud d’Arnhem et de dégager les Anglais. Quelques-uns de ses chars parviennent à traverser les lignes d’encerclement allemandes : ils sont bientôt anéantis par les pièces de la D.C A. L’aviation ennemie est continuellement au-dessus du champ de bataille avec ses bombardiers lourds et légers. De fortes unités de chasse allemandes et des batteries de D.C.A empêchent le déploiement de leurs attaques. L’ennemi fortement décimé, entreprend jour et nuit des tentatives désespérées pour percer. Le 23 septembre, il a déjà plusieurs milliers de morts et, en outre, environ 2.000 remis aux ambulances allemandes.
Soldats prisonniers de guerre alliés à côté d'un Sturmgeschütz III

Parachutistes anglais fait prisonnier. 
Dans la  nuit du 25 au 26 septembre.

A Londres, on parle de la « Crise sur le Rhin Inférieur », mais on espère encore que Dempsey réussira à sauver le reste de la division. Dans la nuit du 25 au 26 septembre, la première division de l'air anglaise, réduite à environ 400 hommes, entreprend sous la protection d'un pilonnage américain de plusieurs heures, d'Oosterbeck, une tentative de percée pour passer le Rhin. Les Anglais s'enveloppent les pieds de chiffons et se glissent sur les rues asphaltées pour gagner le Rhin. Mais là, ils sont surpris par le feu des lance-grenades allemands. Trois ou quatre bateaux réussissent à gagner l'autre rive.
Le communiqué du haut commandement allemand du 27 septembre constate que cette division d'élite anglaise a perdu : 6.450 prisonniers, des milliers de morts, 30 canons antichars, d’autres pièces encore, de nombreuses armes et 250 camions. En outre au cours de cette bataille d’encerclement, 1.000 planeurs ont été pris ou détruits et plus de 1.000 avions ont été abattus.



Rescapés de l'enfer d'Arnhem, environ 2000 hommes de la 1 ère division aéroportées purent repasser la Lek et furent renvoyés en Angleterre. Ils venaient de vivre plus d'une semaine dans  la boue, sans dormir, presque sans manger,
soumis à un feu terrible. Et pourtant ils n'ont pas perdu le sourire (photo magazine VOIR)


Panache - 380 - Un souffre douleur


Lien: 380


Panache - 318 - Coup au but

Lien: 318


Panache - 414 - Le fuyard glorieux

Lien : 414

Merci aux scanneurs des n° 380-414
Merci au Dr Strong pour le scan du n° 318



Panache - 001 - 004 - 009 - 010 - 011 - 016 - 122 - 128 - 185


Dans les dix premiers numéros l'on retrouve différentes séries annexes:
 

Par la suite chaque numéro se limite à une histoire de guerre.

Panache - 122 - Le revenant

Lien: 122



Tombeau des parachutistes

Invasion de la Crête en mai 1941

Le 18 mai, la D.C.A. britannique abat un avion de reconnaissance de la Luftwaffe au-dessus de la mer. Le pilote et l'observateur sautent en parachute.
Batterie de DCA britannique en position en Crète.





















Une barque crétoise, qui pêche au large, les recueille et ses deux patrons font astucieusement semblant d'être favorables aux Allemands.Ils jouent bien leur rôle. Persuadés d'avoir affaire à des sympathisants qui vont les cacher, les deux Allemands leur révèlent que l'attaque générale est pour le surlendemain.Dès qu'ils sont à terre, les pêcheurs n'ont rien de plus pressé que de remettre leur prise à la gendarmerie grecque et Freyberg (dirigeant des forces néo-zélandaise) est informé.
Le général fait renforcer le dispositif d'alerte, et le mot code « Cromwell » de mise en garde est diffusé dans toutes les unités. Le 19, celles-ci comprennent environ 41 500 soldats de quatre nationalités : britanniques (17 000), néo-zélandais (7 700), australiens et grecs (10 300).

Des soldats britanniques dans une
tranchée, en Crète, en mai 1941

Le 25 avril, la 5e brigade néo-zélandaise
forte de 5 000 hommes débarque en Crète

Partout où existent des pistes d'envol en Attique, dans le Péloponnèse et dans les Îles, le 19 mai à la nuit tombée, des camions allemands convoient les parachutistes de la première vague jusqu'au pied des avions transporteurs qui chauffent leurs moteurs. A bord, les parachutistes, installés sur leurs banquettes métalliques, parlent peu et somnolent. Il est 6 h 30: Les hommes se lèvent, accrochent les commandes de leurs parachutes à la ligne statique qui court le long de la carlingue. Le feu rouge s'allume. Ils se poussent en avant, sautent, bras et jambes en croix.

Brevet parachutiste allemand
Rassemblement de Fallschirmjäger devant
un Junkers Ju 52 avant d’embarquer.
Junkers Ju 52 abattu par le DCA. Quelques  Fallschirmjäger
sont parvenus à évacuer l'avion en flamme. 
 Autour de Malème, partout, la défense tire sur les avions. Secouant les canons, la terre tremble sous l'impact des bombes : les Stukas et les Heinkel s'acharnent sur les batteries, parfaitement repérées par la reconnaissance aérienne. Les énormes Junkers 52 de transport arrivent à la verticale : on dirait qu'ils se laissent tomber comme des pierres. Mais autour des parachutistes en descente, l'enfer se déchaîne. Beaucoup meurent avant de prendre pied à terre. Des dizaines restent suspendus aux oliviers, balancés par la brise, les yeux vitreux. ». Les Allemands qui ne sont pas assommés dans une carlingue qui capote sont reçus par des volées de balles, à la sortie. Chaque mouvement peut coûter la vie.
Fallschirmjäger atterrissant en Crète.
Dans les campagnes, la population armée de couteaux et de faucilles, tombe sur les parachutistes ou les équipages de planeurs égarés. Les Crétois tuent. Ils égorgent les Allemands comme ils ont jadis égorgé les Turcs, et égorgé les Vénitiens quand ceux-ci ont débarqué.
Deux cadavres de parachutistes allemands
près d’un planeur.
Partisans crétois
Le 20 et le 21 mai, avant l'aube, la Royal Navy détruit les convois de caïques qui amènent des renforts à la division de montagne. Puis, le jour se lève, la terre est rouge, les champs de blé paraissent semés de flocons de neige et de coquelicots : ce sont les parachutes de la Wehrmacht. Ici et là, des carcasses d'avions et de planeurs calcinés ressemblent à distance à de gros insectes.
Soldat britannique regardant le cadavre d'un
parachutiste allemand.
Nialemes : un planeur
de l’invasion allemande

A 15 heures, le 21 mai, des parachutistes sautent du côté de Pirgos, entre Malème et La Canée, puis, à 15 h 40 d'autres encore, à proximité du 28e bataillon néo-zélandais.
Le premier groupe tombe sur une embuscade : descendu dans un champ de mines, il est pris sous le feu de nids de mitrailleuses bien camouflés.
Fallschirmjäger mort avant d'avoir touché terre.


























L'autre a plus de succès. C'est celui du colonel Ramcke. Celui-ci saute avec son aide de camp, le lieutenant Reil, sur un damier d'oliviers foncés et de vignobles clairs. Des soldats les aident à se débarrasser de leurs parachutes. Le capitaine Gericke se bat des deux côtés de la route côtière. Mais le major Stenzler occupe la pente sud-est de la cote 107. Quelques Junkers brûlent sur la piste de Malème. Mais, s'il demeure encore sous le feu britannique, l'aéroport est aux mains des soldats du Reich.
Junkers détruit par l'artillerie anglaise
sur l'aéroport de Malème

Carcasses de Junkers 

















































Sur la plage voisine de l'aéroport, les guetteurs allemands écarquillent les yeux pour repérer les renforts qui voguent sur la mer. A 20 milles au nord, la force D, Royal Navy, composée de 3 croiseurs et de 4 destroyers, patrouille les flots obscurcis.
Les Allemands réquisitionnent à la
hâte des embarcations de tout genre
L'un des sept vapeurs réquisitionnés par le contre-amiral
Schuster pour transporter la Wehrmacht en Crète.



A présent, il fait nuit. Le ciel est constellé d'étoiles. Soudain, sur les écrans fluorescents, des traces font leur apparition : ce sont des caïques, escortés par des vedettes rapides, et un destroyer italien, le Lupo. Ils transportent quelque 2 300 hommes du 100e régiment de montagne allemand, une partie d'un régiment de D.C.A. et des armes lourdes, dans un black-out complet. Mais le radar y voit. La force D fonce de l'avant, vers un point à 18 milles au nord de La Canée. A 23 h 30, les projecteurs des croiseurs s'allument, balayent les flots. Ils éclairent une première file de caïques. Les bordées de 101 des croiseurs font une véritable hécatombe. Dix, vingt embarcations surchargées d'hommes s'en vont par le fond. Le massacre dure près de deux heures noyant environ 2 000 Allemands.

Interception par la Navy d'un convoi allemand en Crète, peinture du Lieutenant Commander Rowland Langmaid,
collection of  National Maritime Museum, Greenwich.
A l'extrémité ouest de l'île, au petit port de Kastelli, les élèves de l'école de cadres militaires grecs, commandés par un major néo-zélandais, T. Bedding, défendent la place avec acharnement. Mais ils n'ont que 600 fusils, et 3 cartouches par homme. Les autres : des couteaux de chasse, des haches, des faux ou de vieux tromblons de chasse à silex. « Ces hommes simples et braves nourrissent un patriotisme farouche. Une sorte de loi du sang primitive subsiste parmi eux. Ils n'hésitent par à tuer quand leur honneur est en jeu, et l'opinion publique les approuve.
Exécution d'un partisan ELAS.
(Armée de libération populaire nationale)
Exécution d'otages crétois à Kondomari
Quand les parachutistes du 2e régiment d'assaut s'élancent à l'assaut de Kastelli, pas un ne réchappe.

Les Stukas survolent alors la petite ville, choisissant leurs objectifs. Le 24 mai, devant l'afflux ininterrompu de renforts allemands à Malème, la situation s'aggrave. Le tableau s'assombrit de plus en plus vite. L'offensive allemande se généralise à l'ouest, et Puttick ordonne à la brigade australienne de se replier à l'est de La Canée.
Des Stukas Ju 87 dans le sud de la Grèce se préparent à soutenir l'invasion de la Crète  en mai 1941.
Ils ont infligé des pertes sérieuses à la Royal Navy comme lors de l'évacuation de la garnison assiégée.





























Une bombe atteint la prison de Kastelli, dont les détenus s'échappent par une brèche : c'est pour sauter sur les armes des morts allemands. Les Allemands du major Schaette envahissent la localité. Chacun saute sur ses armes, prisonniers et Britanniques font le coup de feu ensemble, de pan de mur en pan de mur. Les Allemands amènent un canon antichar. Rien n'y fait. A la nuit, le combat se poursuit toujours.
A Kastelli, les Allemands finissent par vaincre la résistance des bagnards et disposent d'un port où ils débarquent des chars.
Des prisonniers allemands capturés en Crète, en 1941
Section de Fallschirmjäger en Crète.
 La garnison d'Héraclion a plus de chance. Elle voit apparaître les croiseurs Orion, Dido, et les destroyers Hotspur, Decoy, Kimberley, Hereward, Jackal et Impérial. Cette flotte embarque 4 000 hommes environ.

HMAS Napier, destroyer de la force D
Il a embarqué 705 soldats évacués de Crète.

HMAS Nizam est parvenu à
évacuer 698 soldats, australiens
pour la plupart.



Le 28, tandis que plusieurs groupes d'Australiens et de Néo-Zélandais cheminent dans les montagnes en direction de la côte sud, l'évacuation se poursuit sur les plages du nord et à La Sude, gênée par la ronde constante des Stukas. Le 29 et le 30 mai, plus de 6 000 hommes s'embarquent encore. Cependant, le gros de la division néo-zélandaise se trouve encore en Crète, avec son général, Freyberg. Celui-ci télégraphie au Premier ministre de Nouvelle-Zélande, Fraser, qui se trouve au Caire : « Ne pouvez-vous réunir plus de navires pour nous évacuer dans la nuit de demain? ». Des navires, Cunningham n'en a plus assez. Morse, qui assume la responsabilité de l'évacuation par les plages, fait ses comptes : 1 000 hommes seulement, encore, vont partir.
Le prix de la victoire: 3986 morts et 2594 blessés
370 appareils détruits.

Arrivée des troupes alliées évacuées de crête dans le port d'Alexandrie
Bilan: 3500 morts et 1900 blessées
12000 prisonniers









































Tandis que les destroyers s'éloignent, ceux qui restent à terre chantent : « Ce n'est qu'un au revoir mes frères. ». Freyberg part au dernier moment, avec son état-major. La marine est parvenue, dans des conditions difficiles, et sous le bombardement constant des Stukas, au prix de pertes lourdes, à sauver 16 000 soldats de la captivité.

Panache - 128 - Seconde tentative

Lien: 128
 

L’opération Claymore

C'était le premier raid jamais organisé de quelque ampleur pendant la seconde guerre mondiale. Il a vu la participation de 350 commandos britannique et 52 soldats norvégiens fidèles au roi de Norvège en exil à Londres.
 

La force navale arrive en vue des îles Lofoten le 4 mars 1941 vers 04 :00. La surprise est totale, les lumières des quais et les signaux de navigations sont tous allumés dans le Vestfjorden, les Allemands ne s’attendant vraiment pas à un tel raid.
La première action offensive de grande envergure où deux navires sont exploités dans un nouveau rôle pour l'opération Claymore, en Mars 1941. Voici l'un des deux navires ( qu'on croit être HMS Princesse Beatrix ) montré au large de la côte norvégienne , tandis qu'en premier plan on distingue un destroyer britannique avec un bateau de pêche le long du côté norvégien































Le débarquement commence 2 heures plus tard de manière à ne pas toucher terre dans l’obscurité. Sur le rivage la résistance opposée par les Allemands est éphémère, quelques coups étant seulement tirés par le chalutier armé Krebs avant d’être réduit au silence par le HMS Somali. Suivant les consignes les autres bâtiments britanniques en profitent pour couler les navires de commerce Hambourg, Pasajes, Felix, Mira , Eilenau , Rissen Ando, Grotte et Schultz Bernhardt, pour un tonnage total de 18000 tonnes.
Destruction du Hambourg. Le navire a été
incendié par son propre équipage.



























Les troupes débarquées remplissent aussi leurs missions : à Stamsund l’usine Lofotens Cod Boiling Plant est détruite, deux autres huileries à Henningsvaer et treize à Svolvaer. Au total ce sont près de 3600 mètres cube d’huile de poisson et de paraffine qui prennent feu.

Commando britannique observant
 les réservoirs d'huile de poisson en feu
Commandos en action en Norvège, 27 décembre 1941.
Le commando de tête utilise une mitrailleuse Thompson.



Huile brûlant à la surface de l'eau à Stramsund.

Commandos britanniques sur la pente d'une colline sur un fond de maisons incendiées de Stamsund


A 13 :00, les objectifs remplis, les commandos peuvent rembarquer sur le HMS Princess Beatrix et le HMS Queen Emma. La flottille pouvait reprendre la route de Scapa Flow sans dommages.
Réservoir d'huile en feu vu du HMS Legion 




































Hitler n'a pas du tout, mais alors pas du tout, apprécié que la population norvégienne ait accueilli à bras ouverts les commandos britanniques du raid. Il est entré dans une colère noire lorsqu'il a appris que 300 hommes norvégiens sont partis avec les commandos britanniques pour rejoindre les forces norvégiennes libres en Angleterre. Enfin, Hitler n'a pas du tout apprécié que 212 Allemands (en majorité des officiers SS) et collaborateurs norvégiens aient été capturés par les commandos britanniques et incarcérés en Angleterre.
Soldats allemands fait prisonnier par les commandos anglais.
Collabo norvégien du parti  Nasjonal Samling (parti d'extrême droite norvégien)
mis aux arrêts sur un navire anglais après le raid  sur Lofoten.
































































Un "Führer befehl", un ordre qui émanait directement du grand quartier général d'Adolf Hitler, a été publié pour détruire la ville de Svolvaer. Des soldats SS particulièrement agressifs ont été assignés aux villes de Svolvaer, Kabelvag, Stamsund et Henningsvaer. Ils ont fait régner la terreur dans la population civile norvégienne. A Svolvaer, sept maisons (occupées par la famille de sympathisants britanniques présumés) ont été brûlées avant que les SS décident d'eux-mêmes de mettre fin à ces actes de terreur.
Des fortifications importantes ont été réalisées par les troupes allemandes à Svolvaer juste après le raid britannique sur les îles Lofoten, et ces constructions ont continué jusqu'à la capitulation allemande le 8 mai 1945. Svolvaer était en fait la ville la plus fortifiée en Norvège !…
Poster nazi:Luttons contre 
l'ennemi commun avec la légion Nordique 
de la Waffen SS - Ensemble contre le bolchevisme.

Affiche de recrutement pour
le Nasjonal Samling norvégien




L'attaque sur les îles Lofoten, a amené la Gestapo à établir son quartier général pour la région des îles Lofoten et Vesterålen à Svolvaer. La Wehrmacht a obtenu des renforts après le raid sur les îles Lofoten, aboutissant à ce qu’un nombre considérable de soldats allemands (surtout des Waffen SS) ont été assignés aux secteurs de la Norvège du nord (environ 100 000 soldats).
Officiers britanniques ayant capturé
un drapeau nazi durant le raid.




























Ce raid des commandos britanniques sur les îles Lofoten est considéré la première victoire totale contre les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. La presse britannique a fait un écho énorme du "Lofoten raid" et cela a eu un énorme impact sur le moral des Britanniques
Le bilan de ce raid des commandos britanniques sur les îles Lofoten fut globalement positif : d'abord il a rassuré l'opinion britannique, qui pouvait enfin se réjouir d'une victoire contre l'Allemagne et surtout il a obligé l'Allemagne, humiliée, à maintenir une garnison surdimensionnée en Norvège. Ces troupes, stationnées stérilement en Norvège auraient sans doute été plus utiles sur le front Est lors de l'offensive "Barbarossa" le 22 juin 1941. Le côté négatif de ce raid fut une occupation très pénible pour les pauvres habitants norvégiens des îles Lofoten… En raison des terribles représailles allemandes effectuées sur les îles Lofoten après le raid, la plupart des membres de la résistance norvégienne demandèrent aux Britanniques de ne plus renouveler ce genre d'opération sur le sol norvégien.

Panache - 185 - Le soldat amateur

Lien: 185

Cameraman de guerre: Samuel Fuller

D'Hollywood à  Nurenberg:
John Ford, Samuel Fuller, George Stevens
Le caporal Fuller photographié
devant un panzer détruit en Normandie

Né dans une famille Juive - père russe, mère polonaise -, Samuel Fuller s’est distingué par son talent de journaliste « crime reporter » dans la presse tabloïd, puis de scénariste. En 1942, il rejoint la première division d’infanterie de l’armée américaine, la célèbre « Big Red One », participe aux débarquements en Afrique du nord et en Sicile sous les ordres de Patton, puis dans le secteur « Easy Red » sur la plage d'Omaha en Normandie le 6 juin 1944 à 6 h 30.

En 1994, il nous confie ses souvenirs : "Les trois heures sur la plage d'Omaha, je ne peux les oublier. Je revois le colonel Taylor nous engueulant après que Streczyk a ouvert la brèche pour pénétrer à l'intérieur des terres : « Get up, Get up ! Levez-vous, levez-vous ! Il y a trop de monde sur la plage. Ceux qui sont morts, ceux qui vont mourir. Allons mourir à l'intérieur ! »



















Je le dis souvent, à la guerre, il n'y a pas de héros. Il n'y a que des types qui ont peur. Parmi tous ces types, il y a des êtres remarquables, comme le chirurgien en chef de notre régiment, Charles Tegtmeyer. Je l'ai vu sur la plage passer entre les blessés, choisir ceux qu'on pouvait sauver et ceux qui étaient condamnés à mourir. Il les désignait... « Oui, non... cet homme vivra, celui-là  non. » Il prend des bouteilles de plasma tellement froides que le plasma ne coulait plus et les brise, furieux, contre les rochers.
Des US Medics soignent des blessés sur la plage d'Ohama.

Un blessé US est transfusé par des US Medics






























































Il y a aussi ces filles de la Croix-Rouge. Quand elles ont débarqué sur Omaha, elles pensaient que nous étions déjà à l’intérieur des terres. Elles étaient piégées comme nous. Elles venaient avec du café et des beignets, et pour ramener les blessés sur les navires. C'est une chose terrible de voir toutes ces filles tuées si rapidement.
Des Nurses (corps des infirmières militaires) sur le pont
d'un navire, repartant ou en route pour la Normandie.

Une Nurse prépare des pansements devant une tente probablement de l'antenne médicale d'Omaha Beach.


Je leur rends hommage. Hommage aussi à tous ces morts. Le 6 juin, mon régiment de 3 000 hommes a perdu 945 soldats et 56 officiers. Au soir du 6, les Américains avaient 3 500 morts sur la plage, la plupart tués par les mortiers de 88, leurs corps déchiquetés. Les prisonniers allemands étaient chargés de les ramasser, il fallait souvent réunir plusieurs membres n'appartenant pas forcément à la même personne pour reconstituer un corps..."
Omaha Beach, après le D-Day.
Sur l'estran pied d'un obstacle de
plage "rampe" en bois
gît le corps d'un GI qui n'a pas
 encore été ramassé, en arrière plan
un groupe de GI's indifférents.
Un soldat mort gît à l'endroit où il à été tué.
Il à été identifié à en croire l'étiquette
qu'il porte autour du cou.


Blessé en août 1944, Samuel Fuller combat dans les Ardennes, poursuit en Allemagne. En mai 1945, la Big Red One (première division d’infanterie) de l’armée américaine combat dans les Sudètes (alors en Tchécoslovaquie) et libère le camp de concentration de Falkenau. Avec la caméra envoyée par sa mère, Samuel Fuller, dans les rangs de cette unité, filme cet événement, ainsi que les bourgeois du bourg de Falkenau, qui ont allégué ne pas savoir ce qui se déroulait dans le camp, sont contraints de donner une sépulture aux internés morts.

Des civils allemands découvrent un amoncellement
de cadavres lors de leur visite du
camp de Buchenwald, le 16 avril 1945.
Des civils des environs de Weimar sont forcés par les soldats américains de voir les restes des corps des détenus dans les fours crématoires de Buchenwald pendant leur visite du camp de concentration. (16 avril 1945.)





                                                   

C'est avec le portrait de l'assassin de Jesse James que commence sa carrière de metteur en scène, une carrière en rupture avec les grands dogmes hollywoodiens et tout entière consacrée à l'étude de la violence, celle du temps de la guerre (J'ai vécu l'enfer de Corée, Baïonnette au canon, China gate, Ordres secrets aux espiosn nazis, The Crimson Kimono, Les maraudeurs attaquent), celle des bas-fonds (Le port de la drogue, Maison de bambou, Les bas-fonds de New York, Police spéciale, Dressé pour tuer) celle de l'Amérique des pionniers (Le baron de l'Arizona, Quarante tueurs, Le jugement des flèches), voire la violence clinique (Shock Corridor).

 Pour les amateurs voici les liens des deux films ci-dessous: "Les Maraudeurs attaquent" en version FRENCH, "J'ai vécu l'enfer en Corée" en version VOSTFR

The Merrill's Marauders
The steel helmet
Lien: 001
Lien: 004


Lien: 009
Lien: 010


Lien: 011
Lien: 016
 Merci aux scanneurs des n°1-4-9-10-11-16. Ils se reconnaîtront. 












17 commentaires:

  1. Et bé ^^ Effectivement on ne pouvait pas laisser ça de côté !

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  2. Enorme réup. De quoi se mettre à jour pour ceux qui ne l'étaient pas. Perso, il m'en manquait 5, alors merci. De plus, on va avoir la possibilité de relire les fiches tout à loisir, alors un très très grand merci !!! L'âme de l'ancien blog reprend vie petit à petit dans cette version 2.0

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  3. ..Wow..tout un travail...et moi aussi il me manquait quelques numéros..alors un grand merci Lulu..(..et Kraven64 pour les partages..!.)..!

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  4. Impressionnant, un grand merci Lulu pour cet énorme boulot.

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  5. Ah, serions nous en guerre ? Bravo pour tout ce travail pour réaliser cette fiche.

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  6. Travail colossal. Merci de nous faire bénéficier de toute cette documentation. Ce qui a dû demander un temps de travail énorme.

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  7. Impressionnant... et angoissant: combien de temps annoncé encore pour le confinement? Vais-je avoir le temps de lire tout cela, moi ? ;-)
    En fait, s'il fallait résumer tout ce qu'on veut vous dire aujourd'hui, alors il faudrait simplement dire:
    Un tout tout grand merci à tous les contributeurs pour leur générosité et un tout tout grand merci à Lulu pour cette magnifique page d'histoire !

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  8. Bonjour,
    On ne dira jamais assez le plaisir que vous nous offrez, merci, merci, merci.
    Ceci dit, j'ai un petit problème, je n'arrive pas à télécharger, les "Panache"
    C'est juste mon problème ?
    Merci, car j'ai hâte de les lire.

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    1. Quand il y a trop de téléchargement en même temps...ça bloque. Pas de soucis, il faut de la patience....comme le corona virus.

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  9. Ok, pas de problème.
    Au fait, dés que je serais Président de la République, je vous décerne la légion d'honneur.
    Pour le plaisir que vous nous apportez.

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  10. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  11. bonjour les liens sont malheureusement morts pourriez vous les remettre svpù, cordialement

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  12. merci beaucoup pour les nouveaux liens lulujojo

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  13. Merci bcp pour me faire revivre ma jeunesse

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  14. Merci beaucoup pour tout et pour la superbe fiche historique
    John49

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Un petit merci et quelques mots font toujours plaisir, alors ne soyez pas timides ^^