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mercredi 17 juin 2020

Rapaces (2ème compilation des séries éditées sur BDMag 01)





Rapaces - 318 - 319

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17 août 1943, attaque des B-17 sur Istres.

Les Lockheed F-4 et F-5 de reconnaissance, basés en Tunisie, sont les premiers vers la mi-juillet à ramener les preuves tangibles du déploiement de forces aériennes allemandes dans le sud de la France.
C’est lors de la Seconde Guerre mondiale que la reconnaissance photographique prit véritablement son essor. Chez Lockheed on préleva un P-38E sur lequel on déposa les mitrailleuses et points d’emports de bombes tandis qu’on installa quatre caméra K-17B-1 de 152mm de focale.
Dans cet inventaire hétéroclite, ce sont toujours les increvables trimoteurs Junkers 52 qui dominent mais ils côtoient des appareils beaucoup plus insolites, des tracteurs de planeurs pour la plupart.

Ainsi sont présents de gigantesques Messerschmitt 321 certains en version planeur
d’autres dans la variante motorisée (Me 323) 
de même, des Heinkel He 111 dont quelques exemplaires du modèle Z a deux fuselages et cinq moteurs.
On dénombre également des Dornier Do 17, des Henschel Hs 126, des quadrimoteurs Ju 290 ainsi que des Lioré & Olivier 451 saisis. 



Plusieurs centaines de planeurs (environ 300 d’après les ordres batailles) DFS 230 et
Gotha Go 242 viennent également renforcer les moyens de I ’aviation allemande.


Trois vues du terrain d’Istres peu avant l’attaque d’août 1943 et montrant des Do 17 des premières versions, utilisés pour le remorquage de planeurs légers, ainsi que des hexa moteurs de transport Messerschmitt Me 323.

Istres avant l’attaque du 17 aout ; on distingue une
centaine d’appareils Ju 52, Do 17, He 111 Z
et des planeurs DFS 230, Go 242 et Me 321.






Des lors, le terrain d’lstres et dans une moindre mesure celui de Salon, sont placés sous haute surveillance. En effet, en plus de I ’imposante flotte des transports, il apparait que la Luftwaffe dispose également sur place de plus de cent bombardiers-torpilleurs. Cette accumulation de moyens aériens amène les Alliés à monter un raid destine à éradiquer définitivement cette menace en vue des futurs débarquement

Le B-17 fut le plus célèbre des bombardiers lourds de l’US Army Air Force. Son impressionnant armement défensif justifiait pleinement son nom de Flying Fortress (Forteresse volante). Le B-17 était un avion incroyablement robuste. Certains réussirent à regagner leur base sur un seul moteur, tandis que d’autres, étaient tellement endommagés à leur retour qu’il fallut les envoyer directement à la casse. Il doit cette notoriété à la fois à son nom, très populaire, et à la part qu’il prit aux raids de jour sur l’Europe, raids qui donnèrent lieu à l’une des batailles les plus féroces de tous les temps.
Envergure : 31,62 m – Longueur : 22,66 m – Hauteur : 5,8 m - Vitesse maximale : 510 km/h – Plafond : 11 156 m – Armement : 2 724 kg de bombes – onze mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm.

Si les unités sont aguerries, beaucoup d’équipages sont composes de nouveaux venus avec moins de dix missions de guerre à leur actif.
La mission qui leur est assignée en ce beau jeudi d’été, consiste à venir frapper les terrains d’lstres et de Salon en deux vagues qui se présenteront sur l’objectif a une heure d’intervalle.
II ne s’agit pas tant d’endommager les installations que de détruire le potentiel aérien de l’ennemi en causant un maximum de pertes parmi les équipages dont les services de renseignement estiment avec raison qu’ils ne pourront être reconstitués avant longtemps.

A cette fin les avions ont été armés de petites bombes à fragmentation M-41. Pesant environ dix kilos, celles-ci ont été chargées par palettes de vingt-cinq dans la soute des « Forteresse ». La légèreté de ce projectile peu courant a rendu également nécessaire l’installation d’une table à calcul spéciale sur les viseurs de bombardement Norden, fierté de I’USAAF.

II est un peu plus de 12h30 lorsque le 99th BG atteint le point initial (IP= initial point) situé en plein milieu de la Méditerranée au large de Port Saint- Louis du Rhône. A partir de là, le groupe entame sa course cap 008, droit sur Istres.

Un quart d’heure plus tard, passant à leur tour la verticale du « IP », les B-17 du 97th BG prennent une route magnétique 035 en direction de Salon.
A 12h45, les quarante-sept « Forteresse » parties d’Oudna arrivent sur leur objectif après avoir survolé le Golfe de Fos.


Le terrain d’lstres-Le Tube est puissamment défendu par une trentaine d’ affûts antiaériens qui déclenchent un tir de barrage et encadrent bientôt les quadrimoteurs.


Ceux-ci évoluent pourtant à très haute altitude. A 22 000 pieds (env. 7000 m), ils se trouvent en limite de portée des quelques 76 mm de prise mais demeurent dans le cône de létalité des fameux 88 mm Flak dont sont dotées la plupart des batteries.

A Marignane, de l’autre côté du golfe, les pilotes constituant l’alerte du JagdGruppe Sud se précipitent vers leurs Messerschmitt.

Istres sous les premières bombes
Cependant, quand les trois chasseurs prennent l’air, Le Tubé est déjà sous les bombes qui causent d’importants dommages à la flotte des transports basée sur l’aérodrome. Les victimes sont nombreuses du côté des forces de l’Axe cependant les civils français et les travailleurs malgaches (soldats démobilisés de l’armée d’armistice) payent également un très lourd tribut à l’attaque. On dénombre en effet dans leurs rangs une cinquantaine de morts et plus d’une centaine de blessés. Par une cruelle ironie du sort, Munro McLeod, un officier pilote australien dont le Curtiss P-40 Kittyhawk a été abattu en Sicile quelques jours plus tôt et se trouvant en tant que prisonnier de guerre en transit sur la base, est également tué lors de cette attaque !




Sa tâche accomplie la vague de quadrimoteurs vire cap au sud. Neuf des leurs ont subi des dommages Cependant les intercepteurs allemands sont encore loin et leurs pilotes impuissants ne peuvent que suivre des yeux le retrait de la force d’attaque.

Toutefois, ils repèrent bientôt d’autres traînées de condensation indiquant l’approche d’une nouvelle formation ennemie.

Sous la direction de leur contrôleur d’interception, les chasseurs prennent alors un nouveau cap afin d’essayer de s’opposer à cette incursion.

Arrivé à la verticale de Salon, les quarante-quatre appareils du 97th BG se délestent de leurs milliers de petites unités à fragmentation avec, là encore, des effets dévastateurs.

La réaction tardive et peu précise des trois batteries de 88 mm qui protègent le terrain, ne peut entraver la course du raid. Les Américains opèrent comme à l’exercice sans subir de dommages.

Les bombardiers sur le chemin du retour sont cependant attaqués au-dessus de Port Saint-Louis du Rhône par la patrouille du JGr. Sud.
Les pilotes de chasse ne peuvent effectuer qu’une seule passe avant de rompre l’engagement. Très peu de postes de défense ont eu le temps de réagir. Aucune « Forteresse » ne subit de graves dégâts du fait de cette unique apparition des chasseurs.

En fin de compte, les mitrailleurs de I’USAAF revendiqueront un Ju 88 et I’Unteroffizier Rainer Muller Hagen se verra accorder l’homologation d’un B-17. II semble qu’en réalité l’accrochage n’entraîne aucune perte de part et d’autre.

Une heure passe. Sur les sites bombardés, les équipes de secours s’activent alors que la fumée des incendies assombrit toujours le ciel. La seconde vague, arrivant en vue des côtes, dispose par ce biais d’un parfait marqueur pyrotechnique.

A Marignane, l‘alerte retentit à nouveau. Cette fois, huit chasseurs monomoteurs s’élancent sur la piste. Ils constituent les seuls moyens alors à la disposition du commandement local de la chasse, le Jafü Sud.

A 13h57, le 301st BG se présente donc à son tour au-dessus d’lstres déclenchant une fois encore une réaction violente de la Flak. Les tirs de DCA extrêmement précis encadrent bientôt les quarante-cinq B-17 du groupe. Tandis que les premières bombes s’écrasent sur I ‘objectif, un quadrimoteur du 353nd Squadron encaisse un coup direct. 
Le 2nd Lieutenant Tozier vient à peine de constater le départ de ses M-41 quand il voit l’avion qui le précède, celui du 1st Lieutenant William Cunningham Jr, encaisser deux coups directs. Un premier obus emporte toute la partie avant du « Beautiful Baby » tandis que presque simultanément un autre projectile frappe la soute a bombe demeurée béante.

Bien que le fuselage ait été sectionné à l’aplomb du poste de pilotage, l‘avion continue encore d’évoluer quelques secondes en ligne droite.

Fasciné, Winfred Tozier voit ainsi le mitrailleur latéral s’extraire de son poste de tir et se parachuter. 
II observe également deux aviateurs évacuant le bombardier par la porte latérale arrière. Trois parachutes s’ouvrent successivement. Servant dans la partie arrière du B-17 F S/N 43-30314, seuls les Sergents Alvin Roberts, Clyde Van Buren et Harold Jacobson auront la vie sauve.

Insensiblement, le quadrimoteur s’engage en piqué. De la fumée et des débris continuent de s’échapper de la soute à bombes. L’avion se replie soudain sur lui-même. Les ailes remontées presque à la verticale du fuselage il s’abat comme une pierre à proximité de la piste.
Tandis que les avions du 97th BG s’éloignent, l’aérodrome est à nouveau en proie à de violents incendies. Les servants de DCA hébétés abandonnent leurs pièces surchauffées pour participer aux secours. Beaucoup des leurs ont été fauchés par des éclats. Certains emplacements ont été réduits au silence après avoir reçu des coups directs. Partout les carcasses des transports finissent de se consumer.

C’est alors que se présentent à 25000 pieds les quarante B-17 du 2nd BG. Les avions américains sont constitués en deux éléments distincts. Le premier vise de nouveau le terrain principal du Tube, qui subit ainsi le troisième assaut de la journée, tandis que le second se dirige sur la piste de dégagement du Patis jusque-là épargnée.

Cependant, le B-17 F S/N 42-30388 pilote par le 2nd Lieutenant Carrol Fisher du 429th BS a été touché pendant sa course d’approche. L’avion maintient un temps la formation. Mais le moteur extérieur droit est en feu et bientôt les flammes gagnent l’aile, menaçant les réservoirs et le longeron central.
Le « Captain » Fisher donne l’ordre d’évacuation. Arrivé sur l‘objectif, le 2nd Lieutenant Orville Taylor déleste le bombardier de son chargement explosif avant de se précipiter par la trappe d’évacuation avant, ouverte par le navigateur Harry Ochocki qui vient de sauter. 
Ils sont bientôt imités par le mécanicien Henry Petroski qui a abandonné sa tourelle supérieure et le second pilote Harry Kinnen. Carrol Fisher enclenche le pilote automatique et réitère son ordre d’abandon.
Le compartiment radio est en feu. Dans le poste de pilotage la chaleur devient insupportable.
Fisher est le dernier à sauter par la soute à bombes dont les portes sont demeurées ouvertes. A l’arrière, le Staff Sergeant Edward Kasper gêne par sa Browning M2 calibre .50 (12,7 mm), parvient après beaucoup d’effort à s’extirper de l‘avion en perdition par le sabord gauche. II est précédé par le mitrailleur arrière Harry Barratt qui se parachute sans problème par la porte latérale située pourtant tout à côté du poste de tir occupé par Kasper.

Immédiatement, le grand avion quitte la formation. Tout l’avant du fuselage est maintenant en feu, de même que l‘aile ravagée par les flammes sur toute sa longueur. Le B-17 s’engage alors dans un piqué de plus en plus accentué pour atteindre pratiquement la verticale.

La cellule soumise à une contrainte intolérable se désintègre alors en plein vol.
Le Sergeant Gagnon, mitrailleur latéral du S/N 42-30134, observe six parachutes qui descendent vers la terre et, beaucoup plus bas, la carcasse de leur Forteresse Volante n’en finit plus de se disloquer. 
Fugitivement, le mitrailleur aperçoit une tache blanche se détacher de la masse informe : un septième homme vient de se parachuter in extremis.

Deux chasseurs ennemis évoluant bien en dessous des bombardiers surveillent la scène sans manifester d’agressivité particulière.... 
Le B-17 dont ils observent la chute finale semble avoir été touché par la Flak plusieurs minutes avant d’arriver sur l‘objectif. Cependant il est possible que ce soit finalement cet appareil qui a été crédité au palmarès jusque-là vierge de I’Unteroffizier Muller Hagen dont rien n’indique pourtant qu’il n’ait jamais tiré une seule cartouche sur le 43-30388.
Le sergent Gagnon n’a pourtant pas le temps de s’appesantir beaucoup sur le sort de l‘équipage du 388. « Ennemy aircrafts 6 o’clock high » ; cet avertissement se répand sur les ondes qui sont bientôt saturées d’appels et d’invectives.
Fondant en piqué sur le dispositif américain, les chasseurs allemands passent à l‘attaque.

Les mitrailleurs du 2nd BG ripostent en croisant leurs feux. Le Sergeant Palmer revendiquera un « 109 » abattu. L’homologation de cette victoire lui sera accordée, à juste titre, puisque le JGr Sud admet la perte au combat de l’une de ses machines. 
Alors que le combat s’engage à 6 000 mètres, les survivants de l‘équipage du Lieutenant Fisher prennent contact, parfois brutalement, avec la terre provençale. C’est le cas en particulier de Harry Kinnen qui a été touché à la cuisse par des éclats. Incapable de faire un pas, le visage en sang, il est immédiatement fait prisonnier par des soldats de la Luftwaffe tout près du village d’Eygalieres. Commotionné, il est transporté à l‘hôpital militaire d’Arles ou il retrouve Henry Petroski. Ce dernier a une jambe dans le plâtre et un visage tuméfié. II explique qu’à cause de sa jambe il n’a pu suivre Fisher, Oschoki, Taylor et Barratt qui ont pris le large pour éviter la capture.
Confidence pour confidence, Kinnen lui apprend qu’avant d’être évacué il a vu Kasper, apparemment en bonne forme, aux mains des allemands. Les corps sans vie des Sergeants Turner, Ziegler et Karcich seront en revanche relevés à proximité de l’épave de leur B-17.
Malgré les efforts déployés pour les retrouver, Fisher et ses trois compagnons parviennent à se soustraire dans un premier temps aux recherches entreprises tant par les troupes d’occupation que par la résistance locale...
Alors que les restes fumants du « Danny Boy » finissent de se consumer, un autre B-17 vient terminer son parcours en Provence. Contrairement aux appareils du 5th BW, c’est un pur hasard qui conduit le « Fertile Myrtle » basé au Royaume-Uni à venir survoler le sud-est de la France. II s’agit en effet d’un rescapé du raid entrepris ce même jour par la 8th AAF contre les usines Messerschmitt de Regensburg.
Tandis qu’il laisse défiler sur sa droite le Cap Blanc, le 1st Lieutenant Dale A. Shaver, du 390th BG, qui tente de gagner I ’Espagne avec sa « Forteresse volante » endommagée sait qu’il ne lui reste plus de carburant que pour quelques minutes de vol.

II décide alors de se rapprocher des terres afin de rechercher un espace suffisamment dégagé pour lui permettre de poser son quadrimoteur. C’est donc avec soulagement que l’équipage repère le petit terrain d’Hyeres-Palyvestre; Shaver y voit leur seule planche de salut. 

Le train principal du B-17, sans doute endommagé en même temps que le réservoir, refuse de descendre. Le bombardier vole désormais trop bas pour qu’on songe à utiliser les parachutes et les hommes du « Fertile Myrtle » n’ont plus d’autre choix que de tenter une pose sur le ventre.




Le B-17 en approche attire l’attention des militaires italiens qui occupent l’aérodrome à partir duquel ils mettent en œuvre quelques petits bimoteurs de liaison Caproni Ca 313.
La piste n’est pas configurée pour un quadrimoteur en perdition. « Fertile Myrtle » sort de l’axe et finit par toucher terre dans un champ. Le choc est violent. Dans un même mouvement, les hommes d’équipage, rassemblés à l’arrière, piquent une tête dans les sacs a parachute disposés à cet effet sur leurs genoux. A l‘avant, les pilotes arrimés à leur siège par les harnais qu’ils ont resserrés sont également secoués. Tandis que Dale Shaver maintient haut le nez du bombardier, son copilote Harold B. Boyd parvient à repousser la commande de mélange et à couper la batterie et les autres contacts électriques.

Photo du B-17F (423305) « Fertyle Myrtle » du 568 th BS, posé tant bien que mal à proximité du terrain d’Hyères-Le Palyvestre. 
Autre vu du « Fertyle Myrtle » ; pris sous un angle diffèrent. Le sort final de ce bombardier, en apparence peu endommagé, reste inconnu. 
Le grand appareil est à peine immobilisé que les aviateurs l‘évacuent précipitamment. Aucun blessé sérieux n’est à déplorer. Le Captain Shaver peut alors se laisser aller à fumer une cigarette sous le regard envieux des soldats débonnaires qui le gardent. L’équipage de la 8th AAF est ensuite remis par les Italiens aux mains de l’armée allemande. Les aviateurs embarquent en gare de Fréjus le 21 Août 1943 à destination d’un Stalag Luft ou ils passeront les vingt mois suivants.


Le 15 novembre, après deux mois d’un ermitage passé sur les contreforts du Mont Ventoux, le Lieutenant Fisher et ses hommes sont acheminés avec la complicité de cheminots résistants jusqu’à Toulouse. Ils sont récupérés trois nuits plus tard à l’occasion d’un « Pick Up » organisé par la RAF. 
S’agissant de la mission du 17 août, I’USAAF rapporte avoir détruit au moins quatre-vingt-dix appareils adverses. Cette estimation n’est sans doute pas très éloignée de la réalité mais n’en constitue pas moins une simple péripétie à l‘échelle d’un conflit qui au cours de cet été 1943 connait de profondes évolutions.


 Rapaces - 003-014-028-115




La Bataille d'Angleterre
Titre originalBattle of Britain
RéalisationGuy Hamilton
ScénarioWilfred Greatorex
James Kennaway
d'après Derek Dempster
et Derek Wood
Acteurs principaux
Pays d’origineDrapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni
GenreFilm de guerre



Mai 1940.



En quelques semaines, de huit à dix millions de personnes s'enfuient de Belgique, des régions du Nord puis de l'Île-de-France et du Centre vers le Sud de la France, emportant avec elles de maigres bagages. Cet exode jette sur les routes des familles belges, hollandaises et luxembourgeoises (deux millions de personnes) et françaises (deux millions de personnes également) dès mai 1940, dans un chaos hétéroclite de piétons et de véhicules de toutes sortes, gênant le déplacement des troupes alliées.

L'armée allemande a envahi la France et la Royal Air Force britannique évacue ses avions et ses pilotes. Un escadron de Hawker Hurricanes est rapidement ravitaillé et s’envole devant les Allemands qui avancent. 
Juste au moment où le personnel au sol enflamme l'avion...

...un escadron de ME-109 allemands vole au niveau de la cime des arbres et tire sur l'aérodrome.



De retour en Grande-Bretagne, le maréchal de l'Air Sir Hugh Dowding (Sir Laurence Olivier) recommande au premier ministre Churchill qu'aucun autre avion de combat britannique ne soit mis en péril en vue de la défense de la France. L'armée britannique est déjà évacuée des plages de Dunkerque. Les avions de combat précieux seront nécessaires pour la défense de la Grande-Bretagne.

La lettre qui a changé le cours de l'histoire.

May 16, 1940                           SECRET                    HEADQUARTERS FIGHTER COMMAND
ROYAL AIR FORCE, 
BENTLEY PRIORY, 
STANMORE, 
MIDDLESEX. 

Monsieur,
             J'ai l'honneur de me référer aux appels très sérieux  qui ont été récemment faites sur le Home Defense Fighter'Units dans une tentative d'endiguer l'invasion allemande sur le continent.
  2, j'espère et je crois que nos armées peuvent encore être victorieuses en France et en Belgique, mais nous devons faire face à la possibilité qu'ils puissent être vaincus.
  3. Dans ce cas, je présume qu'il n'y a personne qui nie que l'Angleterre devrait se battre, même si le reste du continent européen est dominé par les Allemands.
  4. À cette fin, il est nécessaire de conserver certaines forces de combat minimum dans ce pays et je dois demander que le Conseil de l'Air m’informe ce qu'ils considèrent comme ce minimum de force, afin que je puisse prendre mes dispositions en conséquence.
  5. Je rappelle au Conseil de l'Air que la dernière estimation qu'ils ont fait quant à la force nécessaire pour défendre ce pays était 52 escadrons, et ma force a été réduite à l’équivalent de 36 escadrons.
  6. Une fois qu'une décision a été prise quant à la limite que le Conseil de l'Air et le Cabinet sont prêts à fixer pour l'existence du pays, il convient de le préciser aux Allied Commanders sur le continent que pas un seul avion du Fighter Command au-delà de la limite ne sera envoyé à travers la Manche, peu importe à quel point la situation peut devenir désespérée.

  7. On se souviendra, bien entendu, que l'estimation de 52 escadrons était basée sur l'hypothèse que l'attaque viendrait de l'est sauf dans la mesure où les défenses pourraient être débordées en vol. Nous devons maintenant faire face à la possibilité que les attaques peuvent provenir de l'Espagne ou même de la Côte nord de la France. Le résultat est que notre ligne est amplement prolongée en même temps que nos ressources sont réduites.
  8. Je dois souligner qu'au cours des derniers jours, l’équivalent de 10 escadrons ont été envoyés en France, que les  Hurricane Squadron qui restent dans ce pays sont sérieusement épuisés, et que plus d'escadrons sont envoyés en France,  plus haut sera le gaspillage et plus insistant seront les demandes de renforts.
  9. Je dois donc demander qu’en tant d’urgence primordiale, le ministère de l'Air considère et décide quel niveau de force doit être laissé au Fighter Command pour la défense de ce pays, et qu’il m’assure que quand ce niveau a été atteint, pas un combattant ne sera envoyé à travers la Manche même si l’urgence et les appels insistant à l'aide peuvent être faits.
  10. Je crois que si une force de combat adéquate est gardé dans ce pays, si la Home Forces et les forces terrestres sont convenablement organisées pour résister à l'invasion, nous devrions être en mesure de poursuivre la guerre un certain temps à nous seul, sinon indéfiniment. Mais, si la Home Defence Force est entrainée dans des tentatives désespérées pour remédier à la situation en France, la défaite en France impliquera la défaite finale, complète et irrémédiable de ce pays.

                                    J'ai l'honneur d'être,
                                           Monsieur,
                                      Votre obéissant serviteur,


Air Chief Marshal,
Air Officer Commanding-in-Chief,
Fighter Command,Royal Air Force.

Hugh Dowding

En France conquise, un grand groupe de bombardiers allemands HE-111 s’établi autour d'un ancien aérodrome français, prêt à être déployé contre les îles britanniques.
Lors de la bataille d'Angleterre, trois Luftflotten sont engagées (sur cinq) :


  • la Luftflotte 2 du Generalfeldmarschall Albert Kesselring, basée dans le Nord-Est de la France, en Belgique et aux Pays-Bas ; 
  • la Luftflotte 3 du Generalfeldmarschall Hugo Sperrle, basée dans l'Ouest de la France ; 
  • la Luftflotte 5 du Generaloberst Hans-Jürgen Stumpff, basée au Danemark et en Norvège. 

Au moment d'entamer les opérations, les trois Luftflotten totalisaient huit Jagdgeschwader, trois Zerstörergeschwader, trois Stukageschwader et huit Kampfgeschwader, soit entre 2 500 et 3 000 avions si l'on prend en compte les avions de reconnaissance.

Un diplomate allemand, le baron Max von Richter (Curt Jurgens) fait une proposition arrogante à l'ambassadeur britannique Sir David Kelly (Ralph Richardson) en Suisse neutre. Si les Britanniques isolés acceptent de laisser libre cours à Hitler en Europe continentale, l'Allemagne n'utilisera pas la Luftwaffe pour niveler les villes britanniques en vue d'une invasion. L'Allemand autoritaire reçoit une réception glaciale de l'ambassadeur.

  • En cette fin de juin 1940, Hitler est certain que la guerre va s’arrêter à l’Ouest. A ses yeux, la poursuite d’un combat aussi inégal par l’Angleterre est absurde. D’un côté, l’Allemagne n’a aucune revendication à l’égard du Royaume-Uni. D’un autre côté, l’Empire britannique n’est pas en mesure de s’opposer à une puissance continentale comme l’Allemagne. Son économie est à bout de souffle et ne peut fournir les moyens d’une guerre moderne sans des importations massives en provenance des Etats-Unis, lesquelles se payent au prix fort. Or, dans quelques mois, au printemps 1941, les caisses de la Banque d’Angleterre seront vides.
  • Hitler est si convaincu que les Anglais vont demander la paix qu’il ne cherche pas à pousser son avantage. Il refuse de saboter les approvisionnements alimentaires britanniques ou de préparer des attaques bactériologiques, tout comme il interdit à l’amiral Raeder de planifier des attaques contre des bases de la Royal Navy ou de préparer une invasion des îles britanniques. Un des adjoints de Jodl déclare même : « Le Führer n’a pas du tout l’intention de détruire l’Empire britannique, car la chute de l’Angleterre se ferait au détriment de la race blanche. Ce qui justifie une possible paix avec l’Angleterre après la défaite de la France et au détriment de celle-ci. On demanderait le retour de nos anciennes colonies et la fin de l’influence anglaise sur le continent. En ce qui concerne l’invasion de l’Angleterre, à ce jour le Führer n’a rien prévu de tel. »


Sur un aérodrome de la RAF dans le sud-est de l'Angleterre, les pilotes aspirants sont entraînés à la hâte. Un officier de la RAF (Robert Shaw) prend un de ses pilotes novices pour une attention particulière dans le nouveau Spitfire.

(Officier) - Combien d’heures de vol sur Spitfires ?…(Pilote novice) - 10 heures et demi… (Officier) - et bien vous en ferez 11 avant que les Fritz vous croquent au petit-déjeuner.
(Officier) - Je vais essayer de vous poursuivre, je veux que vous décrochiez…compris?… tatata tatata tatata, vous êtes mort… (Pilote novice) - Je pensais que vous arriveriez le soleil dans le dos… (Officier) - ne pensez pas, jetez un coup d’œil, trouvez les salopards et ne volez jamais en ligne droite où vous êtes foutus.



La RAF commence à organiser les défenses des chasseurs côtiers contre l'assaut aérien allemand prévu. Ils comptent beaucoup sur la capacité des nouvelles tours radars côtières à fournir des alertes précoces aux raids aériens allemands. Même avec l'aide du radar, l'avantage numérique allemand signifie que les pilotes britanniques doivent abattre des avions allemands à raison de quatre pour un.

Le chef de l'escadron de la RAF, Colin Harvey (Christopher Plummer), qui est en train d'être transféré en Écosse, se rend en ville pour rencontrer Maggie (Susannah York), épouse de la WAAF, dans une auberge. Il y a de la tension dans le mariage. Il veut qu'elle postule pour un poste en Écosse, mais elle résiste. 
À l'aérodrome voisin, il y a une visite surprise du vice-maréchal irascible Keith Park (Trevor Howard). Il avertit le nouveau chef d'escadron Canfield (Michael Caine) que ses pilotes doivent être prêts à décoler et à rencontrer l'ennemi avec seulement deux minutes d'avertissement.
Contrairement aux Anglais, les Allemands victorieux sont suprêmement confiants et arrogants.
Des barges d'invasion sont en cours de transport vers la côte de la Manche.

  • L'opération Seelöwe (otarie) était le plan d'invasion allemand de l'Angleterre. Suite au succès d'Eben-Emael le 10 mai 1940, le maréchal allemand Milch propose de larguer deux divisions de parachutistes sur le sud-est de l'Angleterre pour occuper les aérodromes situés entre Douvres et Portsmouth. Ces têtes de pont seront alors ravitaillées et renforcées par les airs, pendant que les avions de chasse et de bombardement viendront s'installer sur les aérodromes conquis. La seconde phase de l'opération consiste en un débarquement des troupes au sol sur les plages à proximité des têtes de pont. Initialement, le début de cette opération est prévu pour le 17 septembre 1940. 
Dès le mois de juillet 1940. la Heer et, en une moindre mesure la Kriegsmarine, effectueront des manœuvres dans le cadre de l'opération Seelöwe (lion de mer), le débarquement virtuel en Angleterre. On voit ainsi sur ces photos des exercices tentés avec du matériel de débarquement largement improvisé. De nombreuses péniches fluviales furent réquisitionnées et modifiées afin d'embarquer du matériel et traverser la Manche.

  • Mais elle suppose une phase de préparation pour que l'aviation allemande parvienne à gagner la supériorité aérienne au-dessus de la Grande-Bretagne, c'est l'opération Adler. Ce projet audacieux peut surprendre, car il sera mis en œuvre avec succès, à peu de choses prêt, en Crète l'année suivante. Il ne sera cependant pas utilisé contre l'Angleterre, d'une part à cause de l'échec de l'opération Adler, mais également par manque de navires capables de transporter hommes et matériel face à une Royal Navy prête à se sacrifier dans la Manche pour anéantir la flotte d'invasion. A cette même époque, les préparatifs pour l'invasion de la Russie par l'Allemagne (opération Barbarossa) battent leur plein. Dès lors, la bataille d'Angleterre prend une autre tournure et consistera uniquement à maintenir la pression sur l'industrie et la population britannique en espérant une victoire rapide à l'Est.


Le 10 août, la Luftwaffe lance l'Adlertag (Jour de l'Aigle), une frappe massive contre les sites radar britanniques et les aérodromes proches de la côte. 

  • Durant la première phase, l'aviation allemande se consacra à l'attaque des convois de ravitaillement britanniques. Cette tactique avait pour but d'isoler le Royaume-Uni et de forcer les appareils de la RAF au combat. Après un mois d'attaque des convois peu efficace (1 % du tonnage sous pavillon britannique coulé), l'état-major allemand décida d'affronter directement la RAF sur son sol. Pour ce faire, l'attaque des aérodromes militaires britanniques et des usines de l'industrie aéronautique fut ordonnée. Cette période démarra le 13 août 1940, jour baptisé Adler Tag (Jour de l'Aigle), le mauvais temps ayant repoussé d'un jour le déclenchement des opérations. Le 15 août, persuadé que la RAF avait perdu près de 300 appareils (soit la moitié de son effectif théorique) et que les avions basés dans le Nord du Royaume-Uni avaient été déplacés plus au sud, la Luftwaffe lance dans la bataille sa Luftflotte 5, basée en Norvège et au Danemark. Elle devait attaquer des objectifs en Écosse et dans les Midlands mais les chasseurs de la RAF étaient toujours là et infligèrent des pertes sévères (20 %) à la force d'attaque. La Luftflotte 5 fut retirée de la bataille et ses appareils furent envoyés en renfort pour les Luftflotten 2 et 3. Le 15 août étant un jeudi, il fut appelé "Jeudi noir" par la Luftwaffe. Le 18 août fut le jour le plus terrible pour les deux camps qui enregistrèrent le plus de pertes ce jour. Les pertes de bombardiers en piqué Stuka furent telles ce jour-là que l'état-major allemand décida de les retirer en attendant des jours meilleurs.

Les bombardiers HE-111 et les chasseurs ME-109 rugissent de leurs aérodromes français.
L'attaque est précédée par des bombardiers en piqué JU-87 Stuka, laissant tomber leurs charges sur les tours radar britanniques gênantes. 
Les Stukas vulnérables sont bientôt attaqués par les Spitfires britanniques, qui s'en tirent rapidement. 



Juste derrière les bombardiers en piqué, plus de 100 Heinkel HE-111 traversent la côte britannique, escortés par des chasseurs ME-109. 

Les aérodromes britanniques sont bientôt pris sous des attaques lourdes, alors que les pilotes se bousculent pour faire voler leurs Hurricanes et leurs Spitfires. 
Les Britanniques infligent des pertes d'avions aux Allemands à un taux de trois pour un, mais les aérodromes sont lourdement endommagés.

Après l'attaque, le capitaine de la RAF, le capitaine Baker (Kenneth More), examine les dégâts sur son propre terrain d'aviation. Les Britanniques reconnaissent tristement que la stratégie allemande d'attaque de leurs aérodromes fonctionne.

Un conflit acrimonieux se développe bientôt entre les vice-maréchals de l'air Keith Park et Trafford Leigh-Mallory (Patrick Wymark) sur la stratégie défensive. Leigh-Mallory préfère son concept «Big Wing» d'assembler de grandes formations de chasseurs pour contrer l'armada aérienne allemande, mais de longs retards dans la formation des escadrons de chasse permettent aux Allemands de pénétrer dans l'espace aérien britannique et de décimer les aérodromes. Park favorise les attaques individuelles de la taille d'un escadron sur les nouveaux Allemands.

Alors que le chef d'escadron Harvey et sa femme Maggie se retrouvent dans un hôtel londonien, des bombardiers allemands lâchent accidentellement les premières bombes sur la ville. Hitler avait déjà évité de cibler Londres dans l'espoir d'éviter la guerre totale. 
En représailles, les Britanniques lancent leurs premiers raids aériens sur Berlin. La Luftwaffe organise bientôt des raids nocturnes sur Londres, mettant le feu à la ville.
La Royal Air Force britannique mène son premier raid contre Berlin dans la nuit du 25 août 1940, lorsque 95 avions du Bomber Command sont envoyés bombarder l'aéroport de Tempelhof près du centre de la capitale et le quartier Siemensstadt, dont 81 lâchent leurs bombes dans et autour de Berlin
  1. Berlin-Tempelhof en 1931. 
  2. Berlin-Tempelhof en 1943, montrant de nombreux avions non identifiés sur la plate-forme. 
  3. Berlin-Tempelhof en mars 1945, deux mois avant la chute du Reich. Apparemment, une formation de bombardiers alliés avait rendu visite à l'aérodrome dans les mois précédents

4 septembre 1940 : le discours hystérique d’Hitler au Sportplast


Le 4 septembre 1940, le Führer, Adolf Hitler prononce un discours hystérique au Sportsplast de Berlin : « C’est une chose merveilleuse de voir notre nation en guerre et complètement disciplinée. Churchill ne nous effraie pas avec ses attaques aériennes de nuit. Il ne fait pas ça parce que ses raids sont efficaces, mais parce que ses forces aériennes ne peuvent voler au-dessus du territoire allemand de jour. ! Alors que les pilotes et les avions allemands volent au-dessus du territoire anglais de jour, il n’y a pas un seul Anglais qui traverse la mer du Nord de jour. On voit où est le courage, où est l’audace où se trouve la capacité à donner des leçons à un ennemi lâche. Les Anglais viennent durant la nuit – et comme vous le savez larguent leurs bombes sur les zones résidentielles, les fermes et les villages. Dès lors qu’ils voient une lumière, une bombe est larguée ! Depuis trois mois je n’ai ordonné aucune réponse, pensant qu’ils allaient stopper leur acharnement sans queue ni tête. Churchill a pris ça comme un signe de faiblesse. Vous comprendrez que nous devons maintenant répondre, nuit après nuit, et avec une force croissante, considérable pour punir comme il se doit l’agresseur ».Hitler ajoute : « Et si la RAF largue deux, trois ou quatre mille kilos de bombes, alors nous larguerons 150 000, 180 000, 230 000, 300 000 ou 400 000 kilos, ou plus, en une seule nuit. S’ils déclarent qu’ils vont attaquer nos villes sur une large étendue, nous raserons les leurs. Nous allons mettre un terme à ces raids pirates de nuit. Que Dieu soit notre témoin. L’heure viendra ou l’un ou l’autre s’effondrera, et celui-là ne sera pas l’Allemagne nationale socialiste. J’ai déjà mené un combat de ce genre une fois dans ma vie, jusqu’aux conséquences finales, et ceci mène à l’effondrement de l’ennemi qui se tient ici en Angleterre, la dernière île d’Europe ».
Au Cap Blanc Nez, près de Wissant, le Reichsmarschall Hermann Goering est arrivé dans son train privé, nommé Asia, déterminé à insuffler à ses pilotes la valeur dont il était convaincu qu'il leur manquait. 
Même si une rencontre avec quatre pilotes de l’escadrille du Major Adolf Galland, Gerhard Schöpfel, Joachim Müncheberg, ’’Micky’’ Sprick et Hans Ebe, qui ont remporté chacun dix-sept victoires, l'encouragea momentanément, il fut moins satisfait à la vue du Hauptmann Heinz Bär; un Saxon austère, abattu par un Spitfire, en vue de la France. Lorsqu'il s'informa de la situation du pilote au-dessus de la Manche, Bär répliqua grognon à une déclaration de Goering du 16 août: «Votre discours, Monsieur le Reichsmarschall, que l’Angleterre n'est plus une île.
La colère de Goering grandissait progressivement quand il apprit la perte insupportable de près de quarante bombardiers sur 247 expédiés dans la première vague. Les commandants de chaque groupe et de chaque escadre de chasse ont été invités à se rendre à son train privé sans délai: «Ne me dites pas que le ciel est plein d'ennemis. Je sais qu'ils n'ont plus que soixante-dix combattants. " En vain, les commandants comme Galland renouvelèrent leurs premières affirmations: le ME 109 était un avion construit pour l'attaque, non pour la protection, et donc impropre à l’escorte des bombardiers.
Une chanson en vogue dans les cabarets berlinois racontait ceci :

''Monsieur le Reichsmarschall, si vous voulez traverser la Manche, vous feriez mieux d'utiliser la baguette de Moïse. Ensuite, vous pourrez séparer les eaux de la Manche et permettre à l'armée de défiler. ''

''Très bien, envoiez quelqu'un pour aller la chercher pour moi. Où est-ce ?''

 "Au British Museum, M. le Reichsmarschall."
Un escadron de formation de pilotes polonais croise une formation de bombardiers allemands en direction de Londres et désobéit aux ordres directs en quittant la formation afin d’attaquer et d’abattre plusieurs avions ennemis. La RAF active bientôt des escadrons de Canadiens et de Tchèques. Chaque pilote est nécessaire.

 - T5 qu’est-ce que c’est ? Une escadrille d’entraînement Sir, des Polonais
- Sortez les moi de là, qu’ils se posent.
Tour de contrôle : prenez le cap 3.2.0 et posez-vous. Commandant faucon noir à section A : virez à gauche et au Cap 3.2.0… Répéter 3.2.0, je dis répéter 3.2.0. 
Les Polonais ayant repéré une escadrille de bombardiers nazis, attaquent l’ennemi sans suivre les ordres de leur ‘squadron leader’.

La lutte désespérée atteint un crescendo le 15 septembre 1940. La Luftwaffe lance vague après vague des bombardiers et des combattants contre Londres, mais la bataille est un désastre pour eux
Les pilotes de la RAF abattent des dizaines de bombardiers allemands...


...contre moins de 30 combattants britanniques perdus.

C'est effectivement la fin des raids de jour contre la Grande-Bretagne, et n'ayant pas réussi à soumettre la RAF, Hitler annule l'invasion de l'Angleterre. Environ 350 pilotes de la RAF ont donné leur vie dans la Bataille d'Angleterre, ainsi que 100 autres pilotes d'Australie, du Canada, d'Afrique du Sud, de Pologne, de Tchécoslovaquie et d'autres pays alliés.
Non seulement vous m’avez déçu, mais vous m’avez trahi !

Winston Churchill a rendu un hommage mérité aux aviateurs courageux:


"Jamais, dans le domaine des conflits humains, tant de gens ne devaient tant à un si petit nombre.


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6 commentaires:

  1. Merci Lulu et Kraven64 en rétrospective..!.

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  2. Même si cela reste des machines de guerre, qu'es-ce qu'ils avaient de la "gueule" ces avions, les photos et peintures sont magnifiques.

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  3. Suite à l'examen de la 2ème fiche, 20/20 au concepteur et remerciements aux contributeurs.

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  4. Rapaces 281 proposé ici serait en fait TORA 075, avec les couvertures du Rapaces.
    Le DL en page 128 correspond bien au numéro de Tora paru en 1978.

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Un petit merci et quelques mots font toujours plaisir, alors ne soyez pas timides ^^