La plupart des dessinateurs italiens font preuve d’une grande rigueur académique au niveau de leur graphisme, de l’anatomie. Manara, Giardino, Serpieri, Liberatore, Magnus… Tous sont les héritiers directs des grands peintres de la Renaissance. Leurs représentations des corps les inscrivent dans l’héritage plastique d’un Raphaël ou d’un Michel-Ange… Représentation charnelle de la matière, puissance des corps, pureté des gestes… Et il y a Mattioli ...
Lui, il s’exprime dans un genre purement humoristique et stylisé, à l’opposé de la représentation réaliste des auteurs sus-cités. Il s’inspire plutôt de l’art moderne et de la contre-culture (New Wave, cinéma bis… Dans son Superwest Comics, proposé aujourd'hui, il parodie Superman pour notre plus grand plaisir. il utilise des couleurs vives très Pop-art, détourne des images de films (souvent interdits aux mineurs) et s’amuse avec les codes de la bd (narration, séquençage…) afin de nous raconter six histoires plus loufdingues les unes que les autres, flirtant avec le « porno-gore-scato » et fortement jubilatoires.
Dans Panic in the city, Superwest tente de sauver les citadins d’un méchant scientifique qui transforme les trottoirs en sables mouvants.
Dans Panic in the city, Superwest tente de sauver les citadins d’un méchant scientifique qui transforme les trottoirs en sables mouvants.
Cartoons hold-up, un braquage organisé par Riri, Fifi et Loulou déguisé en Woody Wood Pecker, ou l’inverse…
Scanner est une référence directe au film de Cronenberg.
Very hot dogs nous raconte l’histoire de saucisses tueuses qui sont en fait fabriquées à base de loup-garou.
Et The Shadow raconte l’histoire d’une ombre tueuse dont seule l’idée lumineuse de Superwest arrivera à venir à bout.
Né en 1943 à Rome Mattioli puise son inspiration chez plusieurs classiques du nonsense, au premier rang desquels figure le Krazy Kat de George Herriman. Il lui emprunte les prémices immuables de ses histoires, sur lesquelles on brode à l’infini, et son goût pour bouleverser les codes de la bande dessinée.
Il s’inspire également de B.C. de Johnny Hart dont il reprend les objets parlants et animés (fleurs, cailloux, caméléons, fourmis) donnant la réplique à ses personnages. Son graphisme qui doit beaucoup au dessin animé (Félix le Chat et Tex Avery) l’oriente naturellement vers un style de gag très visuel. Un peu mièvre à ses débuts, son œuvre s’est rapidement révélée plus adulte en incluant des éléments de gore et de pornographie.
Les récits de Joe Galaxy s'inspirent fortement du Guide du voyageur galactique de Douglas Adams.
Il débute professionnellement en 1965 dans l’hebdomadaire Il Vittorioso pour lequel il réalise plusieurs séries, Il Ragnetto Gigi, Ipo, Rita e Pino et surtout Vermetto Sigh qui raconte les aventures d’un surréaliste ver de terre.
En 1968, âgé de vingt-cinq ans, il arrive en France après un court séjour à Londres pendant lequel il a travaillé pour le magazine Mayfair. Il se présente d’abord chez Hara-Kiri puis chez Pilote où René Goscinny l’oriente vers Pif Gadget. Le journal pour la jeunesse, anciennement Vaillant, est précisément en train d’élaborer sa nouvelle formule.
Et oui il car avant le Mattioli de Squeak the Mouse, SuperWest et Awop-Bop-Aloobop etc, il y a eu le Mattioli "soft" qui oui dessinait dans pif Gadget. Vous vous rappelez de : M. le Magicien (dont l'intégrale est parue chez l'Association), les Tilts (Zoo Pazzo en collaboration avec Gomboli) ou encore Pinky (en fait le lapin rose, reporter, fut créé en Italie pour le magazine italien : Il Giornalino, dans lequel il est toujours publié). piqûre de rappel :
Sources & textes & Infos :
Merci Anacho et Zep pour ces Mattioli dont les dessins parlent aisément à notre génération (Pif Gadget oblige). Perso, il me manquait Superwest.
RépondreSupprimerMerci pour ces inédits
RépondreSupprimerMerci Anacho et Zed..!.
RépondreSupprimerJe ne connaissait pas, mais j'adore déjà, un grand merci à tous les deux.
RépondreSupprimerMerci a tout les deux pour connaitre un peu mieux cet auteur ainsi que ses séries.
RépondreSupprimerBien vu Anacho ! Cela change des petits formats mais j'ai l'impression que ce genre de publication à moins la côte ici...Dommage, en tout cas merci pour ton éclectisme et ta volonté de proposer des choses différentes.
RépondreSupprimerCe genre de BD, c'est complètement con dans l'absolu, mais... ça amuse et ça défoule bien à lire après une journée de boulot.
RépondreSupprimerMErci pour ce partage et d'en proposer d'autres par la suite
J'ai longtemps cru que le duo Itchy et Scratchy qu'on voit régulièrement dans la série Les Simpson était une parodie trash de Tom & Jerry. Ce qu'il est.
RépondreSupprimerMais à leur lecture, il me semble évident que Matt Groening a forcément eu en main les histoires de Squeak the Mouse, au moins le premier tome, paru en 1984, Itchy et Scratchy apparaissant pour le première fois en 1988 (la source parodiée est de toutes manières la même). En bon américain, Groening a juste retiré le cul, et gardé le gore...
Merci pour ce partage.
Merci beaucoup
RépondreSupprimerRE-UP Superwest ok
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