Battler Britton - 158 - 159 - 163 - 164

 

Battler Britton est une série de bandes dessinées petit format parue chez l'éditeur Imperia. 471 numéros du 07/1958 au 05/1986.

Le personnage est invulnérable, ce qui est souvent la norme pour un héros du neuvième art. Il pilote quasiment tous les avions de la Seconde guerre mondiale, y compris allemands qu'il va "subtiliser" de temps en temps s'il se fait abattre en territoire ennemi. Il opère également avec la même efficacité dévastatrice en tant que "troupe au sol" lorsque les circonstances l'y obligent. Son tableau de chasse est sans nul doute infiniment plus élevé que ceux de Stuyvesant, Clostermann, Bader, Galland etc. Durant les innombrables aventures le total doit correspondre à des escadrilles entières !

 

Clarence Emil « Bud » Anderson, né le 13 janvier 1922 à Oakland, est un aviateur américain de la Seconde Guerre mondiale. Il a aussi participé à la guerre du Viêt Nam. Il apprend à voler à l'âge de 19 ans. Pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient ensuite pilote. Il évolue par la suite vers des postes de commandement, d'abord au Pentagone, ensuite en escadron, enfin en escadre. De juin à décembre 1970, il est le dernier commandant de la 355e escadre de chasse lorsque celle-ci participe à la guerre du Viêt Nam depuis la base de Takhli , en Thaïlande. Il prend sa retraite en mars 1972, avec le grade de colonel et après 30 ans de service.

 

 

 

Après avoir intégré une escadrille de chasse en septembre 1942, Clarence Anderson a été envoyé un an plus tard en Angleterre pour affronter la Luftwaffe. Son groupe de chasse la 357th Fighter Group "Yoxford Boys" a été la première équipée de P51 Mustang dans la huitième armée.

 

 

Le 27 mai 1944 Clarence Anderson commande une formation de quatre chasseurs chargés d’escorter les bombardiers, une mission dangereuse durant laquelle il devra affronter des Messerschmitt M109. Le P51 Mustang est le meilleur chasseur allié, ce sont donc deux excellents appareils qui vont s’affronter.

Vitesse maximale : 703 km/h - Rayon d'action : 1 865 km – Armement : 6 mitrailleuses Browning de 12,7 mm, 907 kg de bombes ou 10 roquettes de 127 mm.

Clarence Anderson : « C’était un très bon chasseur, à haute altitude comme à basse altitude, sa maniabilité était excellente, je crois qu’entre les mains d’un très bon pilote il pouvait rivaliser avec n’importe quel appareil ennemi. »

Vitesse maximale : 570 km/h pour le Me 109 E, 729 km/h pour le Me 109 K - Rayon d'action : 850 km – Armement : 1 canon MG 151 de 20 mm, 2 mitrailleuses MG 131 de 13 mm.

Entré en service en mai 1937, le M109 compte parmi les avions allemands les plus répandues. Il est produit à plus de 35.000 exemplaires, plus que n’importe quel appareil dans l’histoire de l’aviation.

Le point fort du M109 était sa petite taille et sa vitesse. Il était difficile à repérer car il avait un profil très bas et son taux de montée était excellent. Les pilotes allemands avaient plus d’expérience que les pilotes alliés. Certains étaient en exercice depuis 1935, c’est une des raisons pour laquelle plusieurs de ces pilotes ont eu un palmarès incroyable avec 200 à 300 victoires.

Clarence Anderson : « on a été prévenu par la radio qu’on était attaqué devant et mon ailier qui était à côté de moi, m’a prévenu que quatre appareils non identifiés descendaient vers nous à cinq heures. On était très vulnérable. Donc on a fait un virage très serré. »

Les chasseurs alliés font donc demi-tour pour faire face aux avions ennemis.

Les deux formations se croisent. Les Allemands tournent vers la gauche et les Mustang en font autant. Dans ce combat à chacun essaye de prendre l’avantage en se plaçant derrière son adversaire à six heures.

Clarence Anderson : « il y a quatre M109 et quatre Mustang qui veulent combattre. Ils font demi-tour et nous aussi et on fait deux passes comme ça et à chaque fois je suis un peu plus près de me placer derrière eux. La situation s’est inversée. Maintenant c’est nous qui avons l’avantage ».

Grâce à leur rayon de virage plus petit les Mustang peuvent décrire un cercle plus réduit et se rapprocher des appareils ennemis. Clarence Anderson compte utiliser cet avantage pour se mettre en position derrière un M109 et puis viser et tirer. Les quatre mitrailleuses de calibre 50 du Mustang transportent presque 1300 cartouches mais cela représente seulement 20 secondes de tir. Le pilote doit donc s’assurer de faire feu à bon escient. Lorsque les pilotes allemands réalisent que les Mustang se rapprochent ils tentent de se dégager mais leurs Messerschmitt ont une vitesse de pointe inférieure de 90 km/h. 

 

C’est alors qu’un des avions allemands quitte la formation et grimpe.

Clarence Anderson : « je l’ai vu monter et je ne voulais pas qu’il puisse piquer sur moi »

Le chef de patrouille envoie deux de ses équipiers à la poursuite du chasseur allemand pendant ce temps il continue à poursuivre les trois autres M109 avec son coéquipier John Scara.

 

Grâce à la vitesse supérieure de son appareil, Clarence Anderson parvient à s’approcher à moins de 300 m d’un ennemi.

Clarence Anderson : « pour abattre un appareil le meilleur moyen c’est d’arriver par derrière, c’est ce qu’on appelle à six heures et c’est ce que j’ai fait. »

Le Messerschmitt surprend alors Clarence Anderson par un comportement inattendu, il continue de voler mais à l’envers.

Clarence Anderson : « mais qu’est-ce qu’il fait, pour s’enfuir il aurait suffi de se retourner et de piquer mais il est resté là, donc j’ai continué à lui tirer dessus. »

C’est la sixième victoire de Clarence Anderson. Les deux camps sont maintenant à deux contre deux.

Le chef de patrouille peut voir que les pilotes allemands sont nerveux. Leurs appareils tressaillent lorsque tout en tenant le manche ils se penchent pour regarder au-dessus de leur épaule.

Soudain un des Messerschmitt descend en piqué pour tenter de s’enfuir et l’autre grimpe en virant. 

À l’évidence c’est un pilote chevronné, il n’a pas renoncé à en découdre. Clarence Anderson se lance à la poursuite du Messerschmitt qui fait un virage serré à gauche. Comprenant qu’il va trop vite pour virer, le pilote américain dépasse l’allemand et grimpe pour prendre l’avantage. 

Mais le Messerschmitt inverse son virage avec habilité et vire à droite et réussit à se placer derrière les Mustang. Le chef de patrouille est devant suivi de son ailier John Scarra qui a le chasseur allemand à ses trousses.

 Anderson dit alors à son ailier de piquer dans l’espoir que l’allemand le suive. À plus de 640 km/h Clarence Anderson poursuit le Messerschmitt qui talonne toujours John Scarra.

Clarence Anderson : « il m’a vu tout de suite, il a redressé et il s’est dégagé. Il a fait à nouveau un virage très serré. »

Le pilote allemand a répété la même manœuvre, un virage à gauche suivi d’un très serré à droite. Il se trouve désormais derrière Anderson. C’est la première fois qu’un pilote ennemi parvient à se placer derrière lui dans une position d’attaque quasiment parfaite

Clarence Anderson : « cette fois c’est moi qui suis en mauvaise posture alors je tire sur le manche le plus fort possible en mettant les gaz à fond. Je sais que j’ai un peu plus d’énergie que lui et j’essaye de tenir une solution de secours. C’est un contre un, il faut tuer ou être tué. »

 Les canons de 30 mm du Messerschmitt peuvent détruire le Mustang en un instant, ce n’est plus qu’une question de seconde.

Clarence Anderson : « voir la gueule de ce gros canon derrière et s’il arrive de le pointer sur moi, je vais avoir de sacrés problèmes. »

Lorsqu’un avion grimpe la gravité le ralenti peu à peu et finalement il décroche et plonge. Poussé à leur extrémité mécanique, les deux chasseurs grimpent. Clarence Anderson a poussé les gaz à fond et son appareil est au maximum de ses capacités. C’est alors que le pilote américain voit enfin ses prières exaucées.

Clarence Anderson : « j’ai vu son avion trembler et il a commencé à perdre le contrôle. »

Le Messerschmitt tremble, puis il décroche

 et plonge.

 Deux secondes plus tard le Mustang plus puissant de l’américain tremble à son tour mais ne décroche pas. Anderson se lance à la poursuite de l’allemand qui est devenu la proie, les rôles se sont inversés. Le M109 se rétablit et puis vire soudainement à gauche. Clarence Anderson décide alors de porter le coup de grâce et pour cela il doit effectuer une manœuvre dangereuse. Le Messerschmitt continue son virage serré à gauche et Clarence Anderson tente de le suivre. Le Mustang tient le choc, Clarence Anderson se trouve juste derrière le Messerschmitt et cette fois c’est le pilote allemand qui grimpe pour essayer de se dégager. L’américain sait que c’est le Messerschmitt qui décrochera en premier et il se place juste derrière à six heures.

Clarence Anderson : « j’ai ouvert le feu et j’ai vu des balles traçantes passées juste à côté de son aile droite, il a viré un peu et boum je l’ai touché au milieu de l’aile droite, tout autour du cockpit et du moteur. L’appareil ennemi est touché, pourtant il semble intact. Il est resté comme suspendu en l’air.

 

J’étais tellement prêt que je pouvais voir les rivets, les tâches de graisse, tout et puis il a basculé, il a plongé. Je suis descendu avec lui pendant au moins 20.000 pieds, je n’ai jamais été aussi vite de ma vie. On piquait trop vite et alors j’ai réduit les gaz. Il y avait un énorme panache de fumée noire qui se dégageait de son appareil, long de plus d’un kilomètre. Il piquait et puis son ombre et son appareil se sont rejoints. »

Grâce à l’escorte de chasseurs, seulement 12 B17 ont été abattus lors de cette mission. Les Allemands ont perdu plus de 34 appareils

 

 

 

N’oubliez pas de remercier…

Merci à Guymauve pour ce partage.