BdMagExhumator 2.0 : Commando - 103 - 104 - 105 - 107

dimanche 4 octobre 2020

Commando - 103 - 104 - 105 - 107 - 108

Commando est une revue de l'éditeur Arédit/Artima.

306 numéros. La revue débute en récit complet (format 17 x 23 cm pour 36 pages) pour les six premiers numéros (voir Commando 1re série). À partir du numéro 7 (avril 1960) jusqu'au numéro 25, elle passe au format super-digest (11,5 x 17,5 cm) avant de passer en 13 x 18 cm plus classique du numéro 26 jusqu'à la fin. 65 recueils. 19 Numéros spéciaux.

DUEL À DESSAU

"Super Pershing" contre "King Tiger". Les deux chars les plus puissants de la Seconde Guerre mondiale se rencontrent lors d'une rencontre historique

Trois jours seulement avant la dernière action de combat de la 3e Division blindée pendant la Seconde Guerre mondiale, un Super Pershing du 33^ème Régiment blindé a rencontré et vaincu le char allemand le plus puissant et le plus lourdement blindé de la guerre - le légendaire King Tiger de 77 tonnes, également connu sous le nom de Tiger II ou Tiger Royal. Ce serait la première et la seule rencontre entre un King Tiger et le Super Pershing, un M26 Pershing standard modifié pesant 7 tonnes de plus à 53 tonnes - un char presque "secret" qui, à ce jour, reste largement une énigme pour les historiens militaires.

Seuls deux Super Pershing ont été construits, et la 3^ème Division blindée possédait le seul du théâtre européen - une version expérimentale avec son canon remarquablement long. Arrivé très tard dans la guerre (mars 1945), il a été testé sur le terrain et modifié en Allemagne et a ensuite connu une dizaine de jours de combat réel, commençant plusieurs jours après la bataille de Paderborn et se terminant par la bataille de Dessau près de l'Elbe.

Le Super Pershing (alias T26E4-1) était équipé d'un nouveau canon T15E1 90 mm à long canon conçu pour surpasser les 88 mm allemands à grande vitesse sur le King Tiger. Lors des tests, ce nouveau canon américain avait pénétré avec succès 8,5 pouces (21,60 cm) de blindage à 1000 mètres à 30 degrés. Encore plus remarquable, il avait pénétré 13 pouces (33 cm) de blindage à 100 mètres. Les munitions spéciales de 90 mm avaient produit une vitesse initiale de 3850 pieds par seconde (1173 m par seconde), soit environ 600 pieds par seconde (182 m par seconde) plus rapide que les 88 mm du King Tiger. Le nouveau canon de 90 mm s'est également avéré avoir une portée et une précision supérieures à la version précédente

Le Panzerkampfwagen VI Königstiger (« tigre royal »), est un char d'assaut allemand de la Seconde Guerre mondiale.

Produit à 50 exemplaires pour le modèle à tourelle « Porsche » et à 439 exemplaires pour le modèle à tourelle « Henschel », ce char était pourvu d'un important blindage ainsi que d'un puissant canon, lui donnant la possibilité de mettre hors de combat tous les chars alliés en service lors des deux dernières années du conflit. Cependant, il accusait en ordre de combat une masse de 70 tonnes tout en étant équipé du même moteur que le char Panther qui lui ne pesait que 45 tonnes, son rapport poids-puissance était donc moindre : il était lent et peu mobile, ne pouvait passer tous les ponts, était extrêmement gourmand en carburant (500 l / 100 km en route et 700 l / 100 km en tout terrain) et devait changer de chenilles avant et après tout transport par rail.

Les techniciens en munitions de l'armée (aux États-Unis et en Europe) avaient hâte de faire entrer le nouveau char au combat, dans l'espoir de le faire rencontrer un King Tiger. Mais en avril 1945, l'armée allemande à l'ouest de Berlin s'était considérablement amincie, sans parler d'une pénurie extrême de carburant, et les chances de repérer le monstrueux char allemand étaient minces.

Mais à Dessau, le 21 avril, la "chance" est arrivée à l'équipage du Super Pershing commandé par le Sgt Joe Maduri, un vétéran de la 3ème Division blindée dans son dixième mois consécutif de combat.

La 3ème Division blindée a lancé une attaque contre la ville, qui était fortement défendue. Les blindés de la division ont finalement pu entrer lentement dans la ville après la destruction de nombreuses barrières antitanks en béton.

Avec les chars 3AD se déployant et le 36e fusilier d'infanterie à la suite, le Super Pershing a atteint une intersection et a commencé à tourner un coin de rue à sa droite. À l'insu de son équipage, un King Tiger s’était mis en embuscade à une distance de deux pâtés de maisons ou à environ 600 mètres, et dans la même direction que les Américains.

À cette distance, facilement à sa portée, le Tigre a tiré sur le Super Pershing. Mais son obus de 88 mm à grande vitesse, du type qui avait détruit tant de chars et de véhicules américains pendant la guerre, est allé trop haut et n'a même pas frôlé le Pershing.


L'artilleur Cpl John « Jack» Irwin, âgé de seulement 18 ans, a répondu presque instantanément avec une obus qui a frappé l'immense glacis inclinée du Tiger, ou plaque avant.

Mais le tir, un obus explosif puissant (HE) non perforant, n'a eu aucun effet. Ricochant sur l'armure, elle a tiré vers le ciel et a explosé sans danger. Le Super Pershing avait été chargé d'obus HE uniquement parce qu'Irwin s'attendait à des cibles urbaines, telles que des bâtiments, du personnel et des canons antichars légers. "AP !", Cria-t-il à son chargeur "Pete", ce qui signifiait qu'un obus perforant serait le prochain.

Maduri et l'équipage ont alors ressenti un bruit sourd sur la tourelle. On ne saura jamais si ce tir provenait du Tiger ou d'une autre arme antichar. Dans tous les cas, aucun dommage sérieux n'a été causé - probablement un coup chanceux.

Dans l'instant suivant, Irwin a visé et a tiré une deuxième fois, juste au moment où le monstre royal s’avançait et s'élevait sur un tas de gravats.

L’obus AP de 90 mm a pénétré le ventre du Tiger, frappant apparemment les munitions et entraînant une énorme explosion qui a fait sauter sa tourelle. Avec une quasi-certitude, tout l'équipage a été tué.

Mais il n'y avait pas le temps d'examiner leur « trophée ». Une bataille faisait rage et le Super Pershing continuait dans la rue, passant devant le King Tiger sans vie et en feu. Des combats acharnés se profilaient encore, car les tirs de bazooka, de Panzerfaust et de mitrailleuses allemandes provenaient des fenêtres et des portes.

La rencontre avec le King Tiger a été d’une courte durée, durant moins de vingt secondes. Ce n'était peut-être pas le titanesque "slugfest" (bagarre) qui aurait pu se produire sur un terrain découvert, mais ce fut une victoire écrasante pour l'équipage du Super Pershing qui réagit rapidement.

La bataille pour Dessau se termina complètement le lendemain, mais pas sans que le Super Pershing ne détruise un autre char lourd allemand (considéré comme un Panther Mark V de 50 tonnes) avec deux tirs.

Le premier désactiva son pignon d'entraînement

et le second pénètra complètement l'armure latérale du char. Cela a apparemment déclenché une explosion interne, encore une fois probablement à partir de munitions stockées.

Et, toujours à Dessau, Maduri et son équipage ont obligé le commandant d'un char moyen allemand à se rendre sans tirer un coup de feu. Pour l'équipage allemand, à court de munitions pour son canon principal, le "look" intimidant de ce canon long de 90 mm a dû détruire toute volonté restante de se battre ou de fuir.